Kevin Magnussen a une idée claire sur la manière dont il doit piloter pour limiter la dégradation des pneus sur sa monoplace. Mais le pilote Haas F1 explique qu’il est très difficile de faire ce qu’il faut avec la VF-23 pour limiter ce phénomène qui ruine toutes les courses de l’équipe cette saison.
"Je pense que je comprends de quoi il s’agit" a expliqué Magnussen. "Je peux voir ce que je dois faire, mais il s’agit de détails si précis que c’est très, très difficile à réaliser. C’est très, très difficile à faire."
Les pilotes parlent souvent d’effectuer un virage en ’U’, ce qui consiste à enrouler le point de corde de manière classique, tandis que les monoplaces actuelles nécessitent un ’V’. Il s’agit d’arriver au point de corde, de lâcher les freins, de faire pivoter rapidement la voiture autour du point de corde, et d’accélérer une fois la monoplace remise dans l’axe.
Une obligation de changer de style
Le Danois révèle qu’il est de son côté bien plus à l’aise avec les trajectoires en ’U’, mais qu’il doit s’imposer de tenter les passages en ’V’. Magnussen pense cependant qu’il pourrait largement s’adapter et faire cela dans une autre voiture, jugeant qu’il y parviendrait "facilement dans une Red Bull".
"Il faut que ce soit automatique. C’est comme un swing de golf. Si vous essayez de changer l’angle de votre poignet de quelques degrés, à ce moment précis de l’élan, c’est fini. Il est très difficile d’ajuster ces choses. Il faut 10 000 heures pour y arriver."
"C’est vraiment quelque chose qui se trouve dans notre système nerveux central, c’est là, c’est fait de manière très automatique. Souvent, il est préférable de ne pas trop essayer de changer ces choses, mais plutôt de trouver des moyens de les contourner."
"J’ai changé certaines choses dans la voiture, des choses simples, qui m’ont beaucoup aidé. Mon style de pilotage commence à fonctionner un peu mieux. Des choses qui me permettent de conduire plus facilement en ’V’."
Magnussen a récemment roulé en IMSA et en IndyCar, durant l’année loin de la F1. Le Danois explique s’être adapté à de nombreuses voitures de course différentes, mais il ne parvient pas à s’adapter à ce problème précis sur la Haas.
"Je pense que je suis un pilote qui peut conduire beaucoup de voitures différentes. J’ai piloté des voitures de sport, des voitures d’Indy, des F1, toutes ces choses, et il m’a toujours été facile de m’adapter. Je pense donc que cette voiture est instable dans la pire partie du virage."
Hülkenberg "contourne" mieux le problème
Magnussen est heureux de faire équipe avec un autre pilote expérimenté en la personne de Nico Hülkenberg. L’Allemand l’a d’ailleurs battu 11 fois en 14 qualifications, et Magnussen salue la capacité de Hülkenberg à contourner ce problème.
"Ce tour de qualification où il semble parfois contourner les problèmes de la voiture, c’est bien d’avoir quelqu’un avec autant d’expérience quand vous essayez de développer une voiture. Et lorsque vous avez un problème et que vous avez besoin d’une nouvelle direction, il est bon d’avoir toute cette expérience dans l’équipe."
"En ce qui concerne le rythme, ce n’est pas comme si je n’arrivais pas à conduire cette voiture, car le dimanche, tout va bien. C’est juste sur un tour que j’ai parfois du mal à sortir. J’ai eu de bonnes séances de qualification cette année."
"Je me suis qualifié en quatrième place à Miami, donc ce n’est pas comme si je n’y arrivais jamais. Mais il semble être capable de contourner le problème un peu plus souvent. Mais je pense que je suis en train d’inverser la tendance."