Quelle est donc la raison précise de l’abandon de Charles Leclerc, au premier Grand Prix de l’année, à Bahreïn ? Un problème sur l’unité de puissance, certes, mais quelle pièce a, dans le détail, fait défaut sur la Scuderia ?
L’équipe avait changé la batterie de Charles Leclerc avant la course (sur un total de deux autorisées durant l’année) ; on peut donc suspecter légitimement un problème sur cette pièce (la nouvelle a-t-elle été mal montée ? y a-t-il un défaut critique de conception ?).
En vérité, Marc Gene, ambassadeur de la marque Ferrari et habitué des coulisses de Maranello, estime que ce n’est pas la batterie ou l’unité de contrôle électronique en cause ; mais plutôt le moteur thermique…
« Ce sont les batteries que nous avons changées, mais il semble que la panne vienne du moteur V6. »
La panne de Charles Leclerc n’était donc pas liée au changement de pièce effectuée avant le Grand Prix ?
« Nous avons vu quelque chose, des chiffres disons, mais nous sommes tout à fait sûrs que la batterie n’était pas en cause. »
« Cela n’a rien à voir avec ce que nous avons changé, c’est plus une précaution que nous avons prise, nous sommes sûrs que cela n’a rien à voir avec ce qui est arrivé à Charles. »
N’est-ce pas tout de même immensément inquiétant pour la fiabilité de l’unité de puissance Ferrari cette année ?
« Nous pensons que non. »
Gene confiant aussi pour la performance de Ferrari cette année
Si Gene ne s’inquiète pas plus que cela de la fiabilité, stresse-t-il davantage pour la performance pure des Ferrari - au vu de l’écart monstre créé par les Red Bull, et du rythme de l’Aston Martin F1 (rappelons que Fernando Alonso a battu Carlos Sainz à la régulière en course) ?
Là encore, Gene estime que tout va presque pour le mieux à Maranello...
« Pour nous, un podium aurait été un très bon résultat. »
« Cela se présentait bien. Même à un moment donné, Charles tenait le rythme avec les tendres, ce qui était le composé dont nous attendions le pire pour nous, et Charles était assez fort. »
« Ensuite, nous avons mis le composé dur, nous nous attendions à ce que ce soit le bon composé pour nous, mais nous n’étions nulle part. Ce que nous avons vu lors des essais hivernaux, nous ne l’avons pas vu en course à Bahreïn sur les pneus. »
« Nous visions le podium, et je pense que Charles aurait fini par l’obtenir, pas avec une grande marge, mais il aurait augmenté le rythme. C’est donc très décevant de manquer le podium à la fois avec Carlos et Charles. »
Grâce à sa très bonne vitesse de pointe, Ferrari devrait rebondir à Djeddah, croit savoir l’Espagnol.
« Un autre point fort de Ferrari est que nous sommes très rapides sur la ligne droite. Vous avez pu voir que nous avons réussi à défendre face à l’Aston sur son moteur Mercedes. Dans le passé, Ferrari était très faible dans ce domaine. »
« Pour moi, Djeddah est très important car c’est un circuit à grande vitesse. Je pense que nos voitures devraient y être très fortes. C’est mon sentiment personnel. »
« Mais oui, Red Bull... en qualifications, nous pouvons être à leur hauteur, Charles aurait pu décrocher la pole. Mais la dégradation des pneus est incroyable chez Red Bull, ils la géraient très bien à Bahreïn. »
Autre élément qui rend Gene optimiste : la gestion de l’opérationnel et de la stratégie par Ferrari. Et ce dès les qualifications, où Charles Leclerc ne faisait pas un dernier run en Q3 pour économiser un train de gommes tendres.
« Ferrari a été courageuse avec le double arrêt aux stands, Ferrari a été créative. »
« Le pneu neuf a permis à Charles de dépasser Checo au départ, puis de s’envoler, donc ce que nous avons fait en qualification était assez courageux. Le résultat ne le montre pas, mais je pense qu’après le premier arrêt au stand, c’était le bon choix. »