En découpant le fond plat, cette zone stratégique de la voiture, en réduisant la taille des conduits de frein arrière, la FIA espérait diminuer de 10 % environ l’appui aérodynamique sur les voitures, afin de soulager la pression sur les pneus Pirelli (par ailleurs plus robustes, donc un peu plus lents).
Mais visiblement, les ingénieurs de F1 ont une fois de plus surpassé les attentes. Les données issues des essais hivernaux de Bahreïn montrent qu’en effet, les équipes pourraient vite récupérer le temps perdu.
D’ores et déjà, le chrono de Max Verstappen en C4 (1’28’960’) équivalait à celui des essais libres du Grand Prix de Bahreïn, en fin d’année 2020. Il y a encore donc de la marge et la pole de Lewis Hamilton (1’27’264) pourrait bien tomber dans deux semaines, et le record du circuit avec.
Mario Isola, le responsable des pneus Pirelli, a confirmé le succès des directeurs techniques sur les régulateurs… N’est-ce pas aussi une mauvaise nouvelle pour Pirelli, qui espérait voir des F1 moins rapides ?
« La différence par rapport à l’année dernière est très, très, très faible. »
« J’ai essayé de faire quelques calculs sur les temps au tour par rapport à l’année dernière et c’est pourquoi je vous dis que, si nous considérons que probablement la piste n’était pas en parfait état, et en tenant compte de la réduction en appui aérodynamique, et des niveaux différents en carburant, donc en considérant les temps au tour corrigés de tous ces facteurs, je crois que nous n’allons pas voir un delta de temps au tour ou une différence de performance réduite par rapport à l’année dernière. »
« Je crois que par rapport au plan initial qui prévoyait une réduction de l’appui aérodynamique de l’ordre de 10 pour cent, les équipes ont travaillé autour des modifications et la situation actuelle est probablement une réduction de l’appui aérodynamique de l’ordre de quatre à cinq pour cent. »
Mais Pirelli et Mario Isola demeurent confiants. Le manufacturier s’est même senti assez en sécurité pour abaisser la pression des pneus arrière de 1,5 Psi à Bahreïn. La nouvelle construction des pneus Pirelli porte ici ses fruits.
« Je ne suis pas surpris par la quantité d’appui que les équipes ont été en mesure de récupérer avant même le début de la saison, car nous savons qu’ils sont très bons dans ce domaine. »
« Je suis également heureux que nous ayons décidé l’année dernière, avec la FIA, la F1 et les équipes, de travailler dans deux directions parallèles : l’une pour réduire l’appui sur les voitures et l’autre pour trouver une construction [de pneus] capable de faire face aux charges supplémentaires qui vont probablement arriver dans la deuxième partie de la saison. »
« Donc, malgré la situation difficile que nous avons eue avec la COVID, nous avons pris la bonne décision et, en travaillant en parallèle, nous avons maintenant un produit qui est plus robuste et des voitures qui sont probablement aussi rapides que l’année dernière. Je suis convaincu que la nouvelle construction, et je m’appuie sur les données que nous avons de notre département de tests indoor, est plus résistante. C’est pourquoi nous avons décidé de l’introduire. »
De quoi finir de répondre aux critiques (notamment des pilotes) qui avaient vilipendé le comportement des nouveaux pneus Pirelli, en fin de saison dernière à Abu Dhabi…