Suite au décès tragique d’Ayrton Senna lors du Grand Prix d’Imola 1994, la Formule 1 se retrouvait sans le moindre champion du monde sur la grille de départ. Et le dirigeant de l’époque, Bernie Ecclestone, voulait à tout prix faire revenir un grand nom pour maintenir l’intérêt de la discipline.
C’est ainsi qu’il demanda à Nigel Mansell, sacré en 1992 et qui évoluait alors en Indycar, de venir remplacer le défunt Brésilien chez Williams. Le Britannique remplaça ainsi David Coulthard lors du Grand Prix de France puis lors des trois dernières manches de la saison, remportant au passage la dernière course disputée en Australie.
Dans une interview accordée à Adrian Flux, Mansell se rappelle ainsi des efforts fournis par Ecclestone pour le faire revenir en F1 alors qu’il était pleinement épanoui en Indycar.
"Je n’entrerai pas dans les détails, mais j’avais alors quatre ou cinq contrats aux Etats-Unis et j’y étais très heureux, je voulais défendre mon titre ou au moins tenter de le faire."
"Et puis, lors de ce weekend fatidique d’Imola, deux pilotes perdaient la vie : Roland Ratzenberger décédait le samedi et Ayrton Senna le dimanche. C’était horrible."
"Et bien sûr, à l’époque, il n’y avait plus de champion du monde en Formule 1 et Bernie Ecclestone décidait de faire quelque chose à ce sujet."
"Il a effectué des négociations miraculeuses en coulisses, je ne peux même pas imaginer comment il a fait. Il a racheté tous mes contrats aux Etats-Unis et, bien sûr, m’a ramené en Formule 1."
"C’était la chose la plus incroyable que j’ai faite sur le plan psychologique. Ayrton était une telle figure, piloter la voiture d’un homme décédé n’était pas plaisant et cela m’avait énormément affecté."
Avant de disputer le Grand Prix de France, Mansell effectuait un test privé avec Williams sur le circuit de Brands Hatch mais, très rapidement, l’information devenait publique et de très nombreux spectateurs et médias se rendaient sur le tracé pour assister à cette séance.
"Nous avions ce test à Brands Hatch et il n’y avait personne, et en une heure à peine il y avait des dizaines de milliers de personnes."
"C’était extraordinaire et j’étais heureux au volant de la voiture. Je ne l’avais plus pilotée depuis deux ans."
"Lors de ma première course à Magny-Cours, je parvenais à la hisser sur la première ligne de la grille et c’était encore mieux."