La filière Red Bull est remplie de pilotes formés et emmenés au sommet de la F1 avec succès : on pense bien sûr à Sebastian Vettel, à Max Verstappen, ou encore à Pierre Gasly et Daniel Ricciardo.
Mais des pilotes se sont aussi cassés les dents sur la sévérité du Docteur Marko – Nyck de Vries est d’ailleurs peut-être le prochain. D’autres encore, comme Alexander Albon ou Brendon Hartley, ont été renvoyés de la filière avant d’être repêchés. Puis renvoyés de nouveau...
Mais comment procède exactement pour choisir, ou exclure, un pilote de la filière Red Bull ?
Le Docteur Marko a donné quelques précisions, assurant que Milton Keynes n’était pas aussi cruelle qu’il n’y paraît.
« Une fois que nous avons décidé d’apporter notre soutien à un pilote, il y a toujours une deuxième saison. »
« Je regarde les courses. Nous avons à Milton Keynes [le responsable de l’académie des pilotes Guillaume Rocquelin] Rocky qui analyse tout à partir de la base de données. »
Et la procédure suivie par Red Bull paraît presque bureaucratique !
« Chaque pilote doit m’envoyer un rapport sur la course et on se demande parfois s’il s’agit de la même course que celle que l’on a regardée ! Je reçois des rapports de la part des équipes, ce qui me permet de disposer d’un large éventail d’informations et d’en tirer les bonnes conclusions. »
« À Bakou, en F2 Dennis Hauger était en tête de la course, puis il y a eu un gros accident avec les deuxième et troisième pilotes. Je me suis demandé où était Hauger, mais il était si loin devant qu’on ne pouvait pas le voir à la télévision. »
Cependant Hauger avait fini 6e de cette course à Bakou : et Helmut Marko n’avait pas apprécié. La place du jeune pilote dans la filière semble même menacée...
« Avec Hauger, nous avons eu des discussions personnelles pour lui expliquer que ce qu’il faisait en ce moment n’était pas suffisant. À un moment donné, il faut décider si l’on continue ou non. »
Un point en particulier est utilisé par Red Bull pour évaluer les pilotes : la vitesse sur un tour rapide.
« La qualification est si importante. Dans notre simulateur, nous avons une simulation de qualification. Nous l’appelons maintenant le "Helmut Lap", c’est un test d’un tour seulement. Auparavant, il s’agissait de quatre tours, ce qui n’est pas suffisant. Nous essayons donc maintenant, à partir d’outils de simulation, de leur faire prendre conscience de cette pression. »
Verstappen peut-il faire une Rosberg ?
Avec Sebastian Vettel, Max Verstappen est la plus grande réussite de la filière jeunes pilotes Red Bull - même si le Néerlandais n’avait rejoint la filière qu’au dernier moment.
Mais jusqu’à quand Max Verstappen fera-t-il les beaux jours de Red Bull ? Le Néerlandais n’a jamais caché qu’il était agacé par la longueur croissante du calendrier, et qu’il pourrait se retirer de la F1 à la fin de son contrat, en 2028.
En tout cas, Marko espère que Max Verstappen ne fera pas une Rosberg : c’est-à-dire partir du jour au lendemain, avant la fin du contrat, sans prévenir (comme Rosberg fin 2016). Ce risque-est-il réel ?
« J’en suis conscient, il ne restera pas éternellement. »
« Mais j’espère qu’il ne fera pas comme Nico en disant qu’il part juste après une mauvaise année. »
« Qu’il nous prévienne au moins pour que nous puissions réagir ! Mais je suis conscient que cela viendra. »
Selon Marko, quand il quittera la F1, Max Verstappen sera loin pourtant d’arrêter le sport automobile.
« Il n’arrêtera pas complètement la course automobile. Je pense qu’il fera Le Mans et des choses comme ça où il va juste s’amuser et prendre du plaisir, il fera encore ce genre de course.
« Mais il ne faut pas sous-estimer la pression qui pèse aujourd’hui sur la Formule 1 : 22/23 courses, chaque semaine sur le simulateur, beaucoup d’activités avec la presse. »
« C’est un travail difficile, c’est beaucoup de stress et c’est compréhensible. Mais je ne sais pas quand, alors j’espère au moins qu’il remplira son contrat. »