A l’occasion du Grand Prix de Belgique, la FIA appliquera pour la première fois la directive technique permettant d’éviter de trop fortes oscillations. Pour le directeur de McLaren, Andreas Seidl, cette consigne visant à réduire le marsouinage n’aura pas d’effets secondaires.
"En ce qui concerne la directive technique, qui sera en place à partir de Spa, il n’y a absolument aucune inquiétude, j’en suis satisfait, et je suis heureux que la FIA dirige ce processus" a déclaré Seidl.
"Je pense qu’il est également important qu’ils suivent le mouvement après l’avoir lancé il y a quelques semaines pour des raisons de sécurité."
"Et je suppose que le sujet le plus important est ce qui se passe pour l’année prochaine. Mais je suis aussi très heureux des discussions qui ont lieu entre les équipes et la FIA. Je suis sûr que nous trouverons une bonne solution et que nous pourrons continuer."
Horner est plus sceptique face au règlement 2023
Christian Horner n’est pas non plus inquiet au sujet de ces nouvelles consignes. Le directeur de Red Bull n’envisage pas de conséquences déplaisantes et veut plutôt parler de l’an prochain : "Je pense que la directive technique n’est pas vraiment le problème. Pour nous ce n’est pas un problème majeur."
"Je pense que la discussion la plus importante porte sur un changement potentiel de règlement pour l’année prochaine qui pourrait être une refonte majeure de la voiture si la taille du plancher était augmentée de 25 mm, ce dont ils parlent. Je pense que c’est une discussion bien plus importante."
"On pourrait dire que ce n’était pas uniquement une question de sécurité. Je pense qu’il faut trouver un compromis. Mais c’est un peu délicat car ce changement de règlement est massif. Il change tout le concept de l’aérodynamique. Et c’est une question délicate pour la FIA, car où fixer la limite ? Bien qu’il y ait une obligation de sécurité pour la FIA, où s’arrête cette ligne ?"
"Devrons-nous demander la permission de passer des slicks aux pneus pluie ou des pneus pluie aux slicks ? Il faut faire très attention aux conséquences involontaires de ces choses. Bien sûr, la sécurité est d’une importance primordiale pour tout le monde, mais faut que cela soit pris dans le contexte."
"Je serais beaucoup plus préoccupé par l’arceau de sécurité sur la Sauber, qui a besoin d’être examiné pour la protection des pilotes, que par le marsouinage, que nous n’avons pas vu lors des dernières courses. Je suis certain, en fait, que si l’on ne touche pas au règlement, l’ingénierie sur la grille est telle que ce ne sera pas un problème l’année prochaine."
"Mais je pense qu’il y a de la place pour un compromis. Le président de la FIA s’implique personnellement. Je sais qu’il a parlé à tous les pilotes. Il a parlé à toutes les équipes et j’espère qu’une certaine clarté sur ce sujet, certainement pour l’année prochaine, sera disponible dans les prochains jours."
Ferrari veut garder la main sur ses choix techniques
Laurent Mekies, le directeur sportif de Ferrari, est lui aussi inquiet pour 2023 et l’ingérence de la FIA dans les décisions techniques des équipes. Le Français aimerait poser une limite à ce sujet pour éviter des débordements.
"Sans entrer dans l’aspect juridique des choses, je pense que nous devons être très prudents lorsque nous parlons de motifs de sécurité" note Mekies. "Je pense que nous étions tous dans cette pièce la dernière fois que nous en avons discuté et c’était pour le Halo. Et il y a peu de sujets aussi importants que celui-là à discuter à l’avenir"
"Je pense donc que vous devez séparer cela des discussions que nous avons avec les équipes, avec la FIA, sur la façon d’améliorer les situations pour le marsouinage. Et dans ce contexte, la directive technique fait du bon travail. Elle met effectivement plus de pression sur les équipes."
"Elle met également davantage l’accent sur la vérification de la légalité de l’usure des planches. La FIA a de nombreux outils, et elle fait du bon travail pour s’assurer que nous ne jouons pas trop près des limites, mais ce n’est pas très différent de ce que c’était il y a 10, 20 ou 30 ans. Si vous faites rouler votre voiture trop bas, votre pilote sera mal à l’aise, votre planche sera illégale et vous serez disqualifié."
"En ce qui nous concerne, c’est un problème qui a pratiquement disparu, nous le traitons maintenant comme un ensemble d’éléments tout à fait normaux. Si vous avez ce problème, vous relevez votre voiture, si vous ne l’avez pas, vous pouvez abaisser votre voiture comme nous le faisons depuis plusieurs décennies maintenant."
Aston Martin, Alpine F1 et AlphaTauri s’y conforment sans sourciller
Mike Krack, le directeur d’Aston Martin F1, n’est pas contre la directive non plus : "Pas de problème. Je ne m’attends pas à un changement majeur dans le classement ou en haut et en bas de la grille. Pour ce qui est de 2023, je pense que le plus important, que ce soit bien ou mal, c’est que nous ayons pris une décision."
"Parce que nous devons prendre des décisions pour les voitures de l’année prochaine et plus c’est tard, plus c’est cher et plus c’est difficile. Donc je pense que le plus important est de prendre une décision le plus tôt possible."
Alan Permane confirme lui aussi qu’Alpine F1 respectera les consignes techniques à partir de la Belgique : "Sans problème. Nous avons revu toutes les courses de cette année et appliqué leur métrique à chaque tour et nous n’avons aucun problème avec ça."
"Et depuis le début de l’année, nous avons parfois fait rebondir notre voiture, ou toucher le sol trop fort et les pilotes se sont plaints assez violemment. Je ne suis même pas sûr qu’elle soit plus rapide comme ça pour être honnête. Et donc nous savons où nous aimons opérer et nous savons où est le point idéal, donc nous n’avons pas de soucis avec la directive technique."
Franz Tost a lui aussi révélé qu’AlphaTauri était en parfaite harmonie avec les futures règles techniques concernant le plancher et le marsouinage : "La Scuderia AlphaTauri coopère très étroitement avec la FIA. Ils ont reçu toutes nos données et ils sont sortis avec des mesures."
"Je pense que jusqu’à présent tout est envisagé, et concernant notre équipe, je n’ai eu aucune plainte, ni de la part des pilotes, ni du fait que nous ne sommes pas dans les règles. Donc pour nous, ce sujet est clos."