Le directeur de course de la FIA, Michael Masi, a été accusé d’avoir causé "trop de dégâts à la Formule 1" pour pouvoir rester, à la suite de sa gestion controversée des événements de la saison dernière.
Le jugement de l’Australien sur les derniers tours de la période de voiture de sécurité a fait basculer le titre pilotes d’un camp à l’autre, Lewis Hamilton ayant dominé la course mais Max Verstappen a pu profiter de l’ultime décision pour l’emporter.
Reste à savoir si Masi sera contraint de démissionner ou autorisé à continuer, seul ou épaulé par d’autres pour alléger la pression.
Débattant de la capacité de Masi à poursuivre, lors d’une conversation avec d’autres anciens pilotes de F1, Martin Brundle, Damon Hill et Johnny Herbert ont été assez francs, notamment l’ancien pilote Benetton.
"À bien des égards, et à tous égards, non ce n’est pas possible que Masi reste," fut la première réponse d’Herbert.
"Je pense qu’il a fait trop de dégâts à la Formule 1. En raison de la position dans laquelle il se trouve, vous devez avoir confiance, et je pense que cette confiance s’est complètement et totalement évaporée."
Herbert, cependant, reconnaît qu’il y a un autre problème car il n’y a pas de successeur naturel, contrairement au moment où Masi a été nommé après avoir appris son métier sous les ordres de Charlie Whiting.
"Le problème, c’est par qui le remplacer. Parce qu’évidemment l’expérience va être très, très importante pour l’homme qui occupe ce poste. Michael a eu beaucoup de chance car il était sous Charle Whiting quand Charlie était à ce poste et il a appris beaucoup de très bonnes choses de ce point de vue."
"Y a-t-il quelqu’un qui se démarque pour moi en ce moment pour le remplacer ? Non. Et c’est l’énigme."
Martin Brundle, quant à lui, estime que Masi a besoin d’un adjoint compétent à ses côtés, comme Whiting l’avait avec Herbie Blash.
"Si la FIA et la F1 veulent que Michael Masi reste, et si Michael Masi veut rester, il n’a clairement plus qu’une vie, n’est-ce pas, je ne sais pas si c’est tenable à tous les niveaux et à long terme."
"Comme l’a dit Johnny, par qui le remplacer ? Faites attention à ce que les gens vont souhaiter, c’est ce que je dirais à ce sujet. Ce dont je suis absolument sûr, c’est que changer Michael Masi ne résoudra pas le problème. C’est un travail bien trop important pour qu’une seule personne puisse gérer cela dans une saison de 23 courses."
"Nous sommes partout dans le monde... cela ne fait que croître de façon exponentielle, donc Masi, s’il reste, a besoin de beaucoup de soutien autour de lui, et je soupçonne que c’est ce qu’ils envisagent de trouver en ce moment. Et qui voudrait vraiment se mettre à sa place maintenant ?"
Damon Hill était d’accord avec Brundle sur ce point.
"Je pense qu’il a retenu la leçon," dit le champion 1996.
"Nous avons besoin de quelqu’un qui a de l’expérience pour qu’au moins les gens sachent à qui ils ont affaire. Il a juste besoin de renfort et du fait qu’il est légitime pour imposer sa loi en dernier recours, en supposant, bien sûr, que cela soit exécuté conformément à la réglementation."
Lorsqu’on lui a demandé si Masi était peut-être celui qui allait peut-être faire les frais de toutes les retombées de l’enquête de la FIA, Brundle a répondu : "Il pourrait être l’agneau à sacrifier, oui."
"Ce qui est vraiment important ici pour la FIA et pour la Formule 1, c’est que cela ne soit pas balayé sous le tapis et laissé de côté quelques semaines, en attendant que la F1 de 2022 prenne ses droits. Nous devons comprendre ce qui s’est passé et pourquoi cela ne se reproduira plus."
"Nous devons rassurer les fans que ce qu’ils voient est réel, authentique et qu’ils donnent leur temps libre pour regarder quelque chose qui est une véritable compétition."
Hill trouverait cela injuste que Masi soit le seul bouc émissaire de l’histoire.
"Il a beaucoup de choses à gérer et je pense qu’il a cédé sous la pression, des deux équipes qui étaient à la radio avec lui. C’est quelque chose qu’ils vont regarder et la FIA va certainement dire ’On ne peut pas avoir des gens aussi puissants que Toto Wolff et Christian Horner qui harcèlent le directeur de course alors qu’il essaie de faire repartir la course’."
"Il a subi une énorme pression. Il avait beaucoup de pain sur la planche et il a besoin de renfort. C’était juste un horrible gâchis à la fin et cela a laissé tout ce chaos, ce sentiment d’insatisfaction sur la façon dont ce championnat s’est terminé."