Comme annoncé, la FIA a remis au goût du jour le drapeau noir et blanc. Le pilote qui le reçoit est « averti », à l’image du carton jaune en football, pour une manœuvre jugée litigieuse sans être extrêmement répréhensible. S’il récidive, le pilote doit être néanmoins sanctionné.
Au 24e tour du Grand Prix d’Italie, Charles Leclerc a reçu ce fameux drapeau noir et blanc, pour avoir forcé Lewis Hamilton à sortir de la piste au niveau de la chicane Della Roggia.
Michael Masi, le directeur de la course de la FIA, en a profité pour préciser les contextes d’attribution et les mérites de cette nouvelle innovation pour la sportivité des batailles en piste.
« S’agissant de l’incident avec Charles Leclerc, le mot agression n’est probablement pas le bon. C’était de la course virile, oui. »
« En dernier ressort, c’est une décision prise par les commissaires si quelqu’un est pénalisé, ou s’il reçoit ce drapeau pour comportement anti-sportif » rappelle Masi, qui n’a pas son mot à dire sur les décisions prises en course.
« Mais si les commissaires sentent que la faute était plus grave que ça, alors, ils ont absolument la capacité d’infliger une pénalité. C’est exactement là où se situe l’incident de Monza. »
« C’était une course dure, virile. Le drapeau noir et blanc a été brandi pour cette raison. C’est assez simple pour moi, c’est une copie carbone de ce que Pierre Gasly avait fait le week-end dernier, à Spa. Je pense que ce drapeau a atteint son but. »
Tel n’est cependant pas l’avis de Toto Wolff. Le directeur de Mercedes, mécontent d’avoir vu son pilote être ainsi stoppé par la manœuvre de Charles Leclerc, a estimé que ce « carton jaune » servirait de « joker sécuritaire » aux pilotes, au mépris donc des objectifs de la FIA.
« Je ne pense pas que les pilotes agiront de manière plus dangereuse » a tempéré Masi.
« Ils pourraient légèrement étudier davantage leurs possibilités, mais ils sont à la limite et vous pouvez la franchir facilement. »
« Pour moi, le drapeau a atteint son but les deux fois où il a été brandi. Mais il faut regarder chaque incident dans son propre contexte, vous ne pouvez généraliser et voir tout incident avec la même lunette. »
Pour avoir rejoint la piste de manière inconsidérée après son tête-à-queue, Sebastian Vettel a lui reçu, évidemment, une sanction bien plus lourde, un stop-and-go de dix secondes. Mais eu égard à la dangerosité de la manœuvre, le drapeau noir a-t-il été même considéré par les commissaires ?
« Non, pas à ma connaissance » a assuré Masi. « Ce n’est pas quelque chose que les commissaires ont soulevé. »
« Il faut vraiment faire quelque chose de sévère pour être disqualifié d’une course. De plus, vous ne pouvez pas disqualifier quelqu’un selon les règles du Code Sportif International, à moins d’entendre cette personne. Donc même dans ce cas, un drapeau noir n’aurait pu être montré en course, il aurait fallu une audience après l’arrivée. »