C’est presque tout le paddock qui ne comprend pas l’inconstance de la FIA sur le « let them race » et notamment les situations dans lesquelles un pilote force un autre à quitter la piste.
Pour cela, Lando Norris avait été pénalisé au Red Bull Ring, mais pas Max Verstappen au Brésil quand il a poussé Lewis Hamilton hors de la trajectoire normale au virage 4 au Brésil. Ainsi, ce sont Sebastian Vettel et George Russell (directeurs du GPDA), tout comme Sebastian Vettel, Lewis Hamilton, Carlos Sainz et bien sûr Lando Norris, qui sont récemment montés au créneau en indiquant que ce qui avait été dit lors du briefing vendredi n’était "toujours pas clair".
Face à la fronde, Michael Masi, le directeur de course de la FIA, mis en cause, a réagi : pour lui, en clair, il ne voit pas le problème. La vraie inconstance serait celle des opinions des pilotes selon lui.
« Non, je pense qu’ils ont été clairement informés de ce qu’on attend d’eux. »
« L’autre donnée est que certains d’entre eux sont d’accord, d’autres pas. Et c’est toujours le cas avec chacun d’entre eux, ils ont été d’accord et en désaccord tout au long du processus. »
« Nous leur avons donné des orientations générales, mais nous avons également été très clairs sur le fait que chaque cas sera jugé sur le fond. »
L’inconstance de la FIA a notamment été relevée lorsque Masi, après Interlagos, a souligné que puisque Lewis Hamilton ou Max Verstappen n’avaient eu de dommages dans l’incident, le "let them race" pouvait s’appliquer. Mais auparavant la FIA disait aussi ne pas juger les conséquences...
Et si les zones de dégagement avaient été différentes à Interlagos, forçant peut-être à un passage dans les graviers ? La FIA aurait-elle pu être beaucoup plus sévère selon le directeur de course ?
« Tout à fait possible, oui » répond le directeur de course.
La FIA ne serait-elle pas trop détendue ou clémente ces derniers temps face à ce genre d’incidents ? Là encore, il n’y a pas de problème selon Masi.
« Il ne s’agit pas d’être plus détendu, il s’agit d’examiner chaque incident selon ses mérites, comme nous l’avons fait pour chacun d’entre eux. Il y a un panel de commissaires indépendants, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, ce n’est pas moi qui suis assis là en tant que juge et jury. »
« Nous avons un regard, nous avons un panel de commissaires qui examinent chaque incident. Et ensuite, comme nous l’avons vu, ils déterminent si cela mérite une enquête. Si c’est le cas, il y a une enquête, et ensuite ils déterminent s’il y a une violation ou pas. »
Le directeur de course rappelle cependant qu’être l’arbitre dans un duel très combatif n’est pas une chose aisée...
« Il n’y a pas de régulateur au monde qui soit populaire. »
« Si vous êtes un arbitre, si vous êtes un régulateur de n’importe quel sport… cela fait partie du rôle que nous remplissons. Et de notre point de vue, il y aura toujours de légères différences. »
En somme, l’inconstance serait une illusion puisque nécessairement, chaque incident est unique, conclut Masi.
« Chaque incident est différent, il a ses petites nuances. Tout le monde essaie de regrouper les incidents et de dire, c’est tout pareil, mais ce n’est pas le cas. »
« L’analyse qui est faite de chaque incident est exactement la même : il s’agit d’examiner toutes les circonstances du jour. »