Nikita Mazepin a-t-il été traité injustement au dernier Grand Prix en Arabie saoudite ?
En effet, alors qu’il avait été gêné par Lewis Hamilton en essais libres, Nikita Mazepin a appris, rapidement, que le pilote Mercedes ne serait finalement pas pénalisé. Puis le lendemain en qualifications, Nikita Mazepin a été gêné (« torpillé » selon ses propres mots) par une file de quatre voitures, en fin de Q1, qui ont gâché sa dernière tentative de tour rapide. Il a ainsi fini à une pleine seconde de son coéquipier Mick Schumacher en Q1…
Günther Steiner, le directeur d’écurie, s’est vivement ému de ce « deux poids deux mesures » : selon lui, un pilote d’une équipe plus importante est mieux traité qu’un Mazepin chez Haas…
Après de tels propos, Michael Masi, le directeur de course de la FIA, a pu entendre Haas et Nikita Mazepin pour faire le point. Aujourd’hui, que peut dire le Russe de cette réunion ? La FIA a-t-elle admis quelque tort ?
« Eh bien, bizarrement, j’avais rendez-vous avec Michael parce que c’est exactement ce dont je voulais discuter. »
« Ce n’était pas pour critiquer, c’était une occasion pour moi de parler avec les commissaires et de voir leur opinion. »
Il est vrai que Nikita Mazepin n’a pas tout fait dans les règles de l’art lui non plus : dès le début d’année à Bahreïn il avait enfreint le gentleman’s agreement en dépassant aussi des voitures à l’issue du tour de préparation, en qualifications... Mais il dit avoir changé, à l’inverse des autres pilotes.
« J’étais très préoccupé par mes actions à Bahreïn, où j’ai fait une chose très similaire à ce que je ferais en F2, et alors on ne m’aurait pas critiqué. A Bahreïn j’ai dépassé des voitures dans le dernier virage parce que je sentais que je devais y aller. »
« On m’a dit durement que ce n’était pas acceptable et que ce n’était pas ce que l’on faisait en Formule 1. »
« Il est intéressant de noter que 20 courses plus tard, des pilotes qui sont ici depuis plus de 10 ans… la plupart d’entre eux en fait, m’ont dépassé - je pense que c’était un groupe de quatre ou cinq voitures dans le dernier virage, environ 150 mètres avant de commencer le tour. »
Pour Nikita Mazepin, les vieux pilotes devraient se regarder dans le miroir et arrêter d’accuser les jeunes !
« Les règles sont les mêmes pour tout le monde. Je suis nouveau dans ce sport, donc je vais faire comme les autres, mais ce que je trouve inacceptable, c’est de critiquer la jeune génération et de changer légèrement d’approche au fil de l’année. »
« J’ai besoin d’apprendre et d’analyser parce que ce qui s’est passé est très décevant. J’ai été dépassé par Vettel, j’ai commencé le tour derrière lui et Max et ils ont tous deux freiné sur la ligne droite et j’ai dû freiner aussi. »
« Si vous perdez une seconde et demie dans le premier virage, ça ne sert à rien de continuer le tour. Je dois parler, analyser et revenir sans ce genre de choses. »
Est-ce le directeur de course de la FIA qui est allé chercher Nikita Mazepin pour s’expliquer ? Ou l’inverse ?
« C’est exact, c’est moi. »
Mais il semble que rien de très concret soit en réalité sorti de la réunion...
« J’ai parlé à Michael et je lui ai demandé s’il pouvait trouver un peu de temps pour me parler afin de connaître son opinion et de voir comment nous pouvons régler le problème, non seulement du point de vue des commissaires, mais aussi de celui des pilotes, car je ne pense pas que ça fonctionne exactement comme ça devrait être en ce moment. »
« Si je peux être utile ou si je peux comprendre ce qu’un pilote pourrait faire dans ce cas, ce sera mieux. »