Dominé sans aucune contestation possible par son coéquipier Mick Schumacher, en qualifications comme en course, Nikita Mazepin a souffert en rythme pur en 2021.
Mais est-ce vraiment de sa faute ? Le pilote Haas en a remis une couche sur le traitement prétendument injustifié dont il aurait souffert dans l’équipe. Son châssis aurait été, pour plusieurs courses, plus lourd et donc moins performant que celui de Mick Schumacher. Pendant l’intersaison, Mazepin ne relâche pas la pression…
« Je crois beaucoup à la collaboration étroite avec les ingénieurs et à la mise au point des voitures, parce que les fois où nous avons eu cet excellent équilibre, mes temps étaient excellents. »
« Malheureusement, plus souvent nous n’avons pas réussi à le faire, mais comme les gens me comparent toujours à mon coéquipier, je ne pense pas que cela ait toujours été une comparaison juste parce que si votre voiture est plus lourde, vous avez besoin de plus d’appui aérodynamique pour avoir la même vitesse dans les virages si la voiture a plus de poids. Ce n’est que de la physique. »
Mazepin envoie une deuxième salve à Mick Schumacher : il rappelle que son coéquipier est celui qui a causé les accidents les plus coûteux dans la saison (plus de 4 millions). Le Russe cependant en était à environ 2,5 millions de dégâts...
« L’une de mes forces est d’évaluer où se trouve l’équilibre, où se trouve la limite, et de ne pas la dépasser, car si vous regardez de l’autre côté du garage, je ne pense pas avoir coûté à l’équipe le double de ce que d’autres ont coûté [en dégâts].
« Ça peut paraître drôle. Je peux faire un tête-à-queue, mais il y a toujours une raison pour laquelle ce tête-à-queue ne se transforme jamais en un gros accident - ou très rarement. J’en ai eu un gros à Bahreïn et j’ai baissé le rythme après ça parce qu’il y a beaucoup de pression dans ce sport et la chose la plus simple que vous pouvez faire est de moins freiner ou moins lever le pied. C’est quelque chose qu’on nous apprend depuis que nous avons cinq ans. »
« Mais le problème est que a) vous coûtez de l’argent à l’équipe et b) vous ne savez pas que la voiture ne va pas tenir, donc vous devez conduire avec votre propre tête sur vos épaules. Dans les virages à grande vitesse, c’est la limite de l’appui et de l’équilibre que vous avez. »
Du reste Nikita Mazepin est d’autant plus fier de ses performances, qu’il promet qu’il a identifié le mal de son année 2021 : une question d’équilibre, de ressenti. Afin d’éviter des crashs plus encore coûteux en 2022. Il adresse une dernière sympathie pour les propres ingénieurs aérodynamiques de Haas F1 au passage…
« Je n’ai certainement pas l’impression d’être déçu. J’ai probablement pu piloter de bonnes voitures bien équilibrées et la plupart de ma vie, j’ai conduit quelque chose qui est très proche d’une bonne voiture équilibrée. C’est ainsi que mon style de pilotage a évolué et il n’est pas surprenant que cette voiture, la plupart du temps, ne soit pas très équilibrée, c’est le moins qu’on puisse dire. »
« Mon sentiment sincère est que je ne sentais pas la voiture. Je ne suis donc pas doué pour conduire de mauvaises voitures et j’en étais conscient. »
« C’est mon travail de comprendre pourquoi je ne peux pas tirer le maximum de chaque voiture parce que c’est là où l’on dit que [Fernando] Alonso est le maître. Vous pouvez lui donner une tondeuse à gazon et il sera le pilote le plus rapide dans ce véhicule et c’est malheureusement mon point faible. Mais je ne peux que croire et espérer qu’à 22 ans, j’aurai d’autres essais pour essayer de l’améliorer. »