Chaque équipe sera confrontée cette année à un dilemme : jusqu’à quel point développer la voiture 2020, alors que sur le papier, il apparaît bien plus crucial de préparer en bonne et due forme la saison 2021, première année d’un nouveau règlement appelé à rester pour plusieurs saisons ?
Le dilemme est plus épineux encore pour les équipes qui ne disposent pas des ressources des écuries de pointe. McLaren est l’une d’entre elles.
Andreas Seidl, le directeur de l’écurie McLaren en F1, a expliqué que son équipe n’avait jamais envisagé de passer pour pertes et profits 2020 pour 2021. La MCL35 ne sera pas une voiture délaissée ou sacrifiée…
« Pour nous, il était clair dès le départ que sacrifier 2020 pour mieux commencer 2021, c’est quelque chose que nous ne savons pas faire. »
« Pour nous, ce qui était important, et nous sommes pleinement alignés sur ces objectifs, c’était de franchir cette prochaine étape, en 2020, avec la voiture, en renforçant aussi nos méthodes de travail dans l’équipe.. Et nous espérons maintenant, comme tout le monde, avoir un bon début de saison, car cela pourrait faciliter un peu le transfert de certaines ressources à une date plus précoce. »
Le basculement des ressources vers la saison suivante dépendra ainsi, si on suit Seidl, des performances de la MCL35, pour savoir si la développer en cours d’année vaudra le temps et l’argent nécessaires.
James Key, le directeur technique, ne dit d’ailleurs pas autre chose : « Nous avons un plan A. Il faut un B et un C aussi selon les circonstances. »
« Je pense que c’est quelque chose de difficile. Chaque équipe y fait face dans une certaine mesure. Mais vous savez où nous en sommes, vous avez ce drôle d’équilibre, entre vouloir continuer sur la lancée positive de cette année, et garder aussi un œil très attentif sur ce qui se passe en 2021. C’est ce que nous avons prévu. »
« Nous savons ce que nous avons prévu et ce que nous aimerions faire et nous allons ajuster un peu cela en fonction de notre situation. Mais il n’y a pas de développements transférables de cette année à l’année prochaine. 2021, c’est vraiment partir d’une feuille blanche. Il faut donc équilibrer très finement cela tout au long de la saison. »
James Key finit par tempérer ses propos pour 2021, qui ne sera pas cependant une « feuille blanche » dans l’intégralité.
« C’est une feuille blanche à bien des égards, mais il y a certains éléments qui seront transférables et qui pourront légitimement être testés dans le contexte d’une voiture différente. Il est probable que certains systèmes, par exemple les unités de puissance, ne changent pas. Il y aura donc des éléments associés à l’unité de puissance que vous pourrez développer pour cette année et transférer à l’année prochaine. »
« Mais je pense que la feuille blanche concerne surtout le look de la voiture, son comportement, et la façon dont vous en tirez le meilleur. C’est quelque chose que vous ne pouvez pas vraiment anticiper avant 2021. »