L’idée des courses qualificatives à grilles inversées a pris un peu plus de plomb dans l’aile aujourd’hui : après Mercedes et Racing Point, c’est McLaren qui s’est jointe à ce front de refus, s’opposant aux velléités de Liberty Media.
Pour que cette proposition des courses qualificatives soit adoptée pour l’an prochain, rappelons que l’unanimité ne sera plus requise : car avec la réforme des instances, une « super-majorité » de 28 voix sur 30 sera requise (10 voix pour les équipes, 10 voix pour la FIA, 10 voix pour la FOM). Cela signifie que l’opposition de trois écuries est maintenant nécessaire pour bloquer un projet. Par conséquent, le choix de McLaren fait pencher la balance du côté du refus.
Andreas Seidl, le directeur de l’écurie McLaren en F1, a ainsi justifié sa nouvelle opposition… Et ce ne serait pas lié au nouveau contrat liant McLaren à Mercedes pour la fourniture de moteurs…
« Du point de vue de McLaren, c’est assez clair. Pour nous, la Formule 1 devrait être un championnat, et l’a toujours été, où tout le monde travaille selon les mêmes règles et où la meilleure équipe, avec la meilleure voiture et le meilleur pilote, finit devant lors des qualifications. C’est pourquoi nous ne sommes absolument pas favorables à l’idée d’introduire des grilles inversées. »
« Nous devons simplement accepter et aussi respecter ce que Mercedes a fait ces deux dernières années afin de construire cette domination. Ils méritent d’être là parce qu’ils font de loin le meilleur travail, mieux que tout le monde, et c’est tout simplement à tous les autres d’essayer de les rattraper. »
« L’année prochaine, je suis conscient que c’est une sorte d’année intermédiaire, qui ne verra probablement pas de grand changement de place en tête de la grille en termes de hiérarchie. Mais comme je l’ai dit il y a quelques semaines, je pense qu’avec tout ce qui entre en jeu et à partir de 2022 avec le plafond budgétaire, les nouveaux règlements techniques vont aider à resserrer la grille pour avoir plus de concurrence... je pense que c’est positif. C’est pourquoi nous pensons qu’il serait erroné d’introduire maintenant un quelconque hasard artificiel. »
« Le processus de modification du règlement sportif est assez simple et bien défini et, bien évidemment, il s’agit d’une discussion que nous aurons à huis clos. Encore une fois, de notre côté, je ne nous vois pas du tout soutenir ce changement. »
Plus inquiétant encore pour Liberty Media, les pilotes Red Bull, Max Verstappen et Alexander Albon, ont eux aussi fait part de leur opposition à cette initiative, qu’ils jugent assez artificielle.
Max Verstappen a ainsi confié son désamour pour cette idée, qui lui nuirait d’ailleurs sur le plan des résultats...
« Je n’aime pas ça. C’est juste artificiel et on essaie de créer un spectacle, ce qui, je pense, n’est pas ce que représente la Formule 1. Ce n’est tout simplement pas mon truc. La voiture la plus rapide devrait être devant. C’est pour cela que tout le monde travaille. Alors pourquoi essayer de manipuler le spectacle ? Et à la fin de la journée, les voitures finiront probablement dans la même position de toute façon. Ce n’est tout simplement pas le but de la Formule 1. Elle doit être une affaire de pure performance. C’est pour cela que vous travaillez, vous voulez être l’équipe la plus dominante et la plus compétitive, vous voulez partir de la première ligne. Alors je n’aime pas ça. »
Alexander Albon est lui aussi très peu enthousiaste et sceptique sur l’utilité de la mesure...
« Ce qui rend les courses si spéciales aussi, c’est que des courses comme celle de Monza n’ont pas lieu souvent et qu’il faut beaucoup de circonstances et d’événements pour que de telles choses se produisent. Mais c’est ce qui rend ces courses si spéciales. Elle ne sera plus spéciale si une voiture qui n’est pas censée être là l’est. Je suis donc content de la situation actuelle. Je pense que nous avons de bonnes courses. En fin de compte, je ne suis pas non plus trop embêté par ça. »