Avec une victoire et trois deuxièmes places obtenues lors des quatre derniers Grands Prix disputés, McLaren F1 est en très grande forme et confirme qu’elle fait désormais partie du trio de tête cette saison.
De là à désormais viser la gagne lors de toutes les courses à venir cette année ? Pour Andrea Stella, le directeur de l’équipe de Woking, il faut avant tout se maintenir aux avant-postes.
"Nous pensons que nous pouvons être un challenger pour les podiums. Si l’on considère la situation actuelle du point de vue de la compétitivité, il y a quelques équipes qui sont vraiment dans un groupe très serré en termes de temps au tour, séparées par quelques dixièmes de seconde. Le tracé peut faire une différence. Les pilotes peuvent faire la différence. Je pense que nous avons vu que Leclerc était dans une forme phénoménale à Monaco. Il y a donc de nombreuses variables. Ce qui est important, c’est d’essayer d’être aussi préparé que possible et de maximiser le package. Ensuite, nous verrons quels seront les résultats."
Charles Leclerc estime pour sa part que Ferrari peut encore battre Red Bull aux deux championnats en 2024. Stella y croit-il également pour McLaren ?
"Tout d’abord, je suis d’accord avec Charles pour dire que Ferrari peut devenir championne du monde dans les deux championnats. Quant à McLaren, vous savez, nous regardons le classement, nous voyons que nous sommes en bonne position, nous regardons les points, nous voyons que nous sommes sur une bonne dynamique. Ceci étant dit, que devons faire pour être bons lors des courses suivantes, pour réaliser des projets ? Nous ne nous concentrons donc pas vraiment sur les résultats. Nous nous concentrons davantage sur le processus et sur le fait d’être toujours axés sur la performance, disons, et sur la réalisation de projets. Je pense qu’en Formule 1, si vous vous concentrez trop sur les résultats, vous pouvez facilement vous laisser emporter."
Piastri "accélère son développement," Norris est "un exemple pour toute l’équipe"
Lando Norris brille depuis le début de saison, mais Oscar Piastri n’est pas en reste et progresse vite, à l’image de sa belle deuxième place à Monaco. Stella note d’ailleurs l’avancée de son pilote australien.
"Oui, je pense que c’est le cas. Surtout après la Chine, nous avons examiné ce que nous avions appris au cours de la première partie de la saison avec les ingénieurs d’Oscar, et nous avons trouvé quelques opportunités sur lesquelles nous avons commencé à travailler. Et je dois dire qu’elles semblent accélérer le développement d’Oscar. Il y a toujours un développement sous-jacent, mais dans ce cas, à la fois en termes de vitesse pure, que vous pouvez voir dans les qualifications, et en termes de course, je pense que nous avons vu Oscar courir à un très haut niveau et, comme je l’ai dit, une accélération de son développement."
"En particulier en Chine, c’était une course où la dégradation des pneus et la gestion de cette dégradation étaient importantes. Je pense que nous avons passé en revue l’objectif de la course en termes de gestion des pneus, la façon dont nous avons exécuté, comment nous avons interagi avec le pilote pendant la course, quelle aurait dû être la contribution des ingénieurs, quelle aurait dû être la prise de conscience des pilotes. C’est le genre de choses que l’on passe en revue. Et dans tous ces aspects, nous avons trouvé des moyens de faire un meilleur travail. C’est donc le genre de conversations que l’on a avec un pilote pour essayer de progresser, non seulement avec le pilote, mais aussi avec l’assistance technique."
D’autant que Piastri dispute actuellement sa deuxième saison en Formule 1, ce qui lui permet de déjà connaitre tous les circuits contrairement à l’année dernière.
"Revenir sur la même piste est certainement important. Il y a un sentiment de familiarité. Il y a des données historiques. Il y a beaucoup de choses que l’on revoit après la première année. Mais en plus de cela, il y a aussi le fait qu’il y a plus de courses en Formule 1, plus de courses pour travailler avec vos ingénieurs, plus de courses pour comprendre ce sur quoi vous devez travailler. Je pense donc que ce n’est pas seulement le fait de revenir sur le même circuit pour la deuxième fois, c’est aussi l’ensemble du parcours de développement, qui, je dois le dire, est assez impressionnant chez Oscar."
Quant à Norris, s’il est désormais un vainqueur de Grand Prix, Stella n’a pas noté de changement dans son approche.
"Non, je dirais que je n’ai pas remarqué que son engagement ait changé du tout au tout. En fait, je dirais même que c’est plutôt le contraire qui s’est produit. Comme l’année dernière, lors de certaines séances de qualification, nous avons poussé un peu trop fort alors que ce n’était pas forcément nécessaire. Je pense au Mexique, par exemple, en Q1, où nous avons perdu un tour alors que nous aurions pu passer la Q1 en roulant simplement avec un nouveau jeu de pneus tendres. Je ne vois donc pas nécessairement ce genre de différence. Je vois Lando très concentré, se souvenant en quelque sorte de ce que j’ai dit précédemment sur le fait d’examiner chaque événement, de saisir toutes les opportunités pour continuer à se développer. Lando fait preuve d’un grand sens de l’éthique et c’est un exemple pour toute l’équipe."