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McLaren F1 : Un rapprochement logique avec Honda pour 2026 ?

Comment cette association peut-elle fonctionner ?

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La semaine dernière, la FIA a publié la liste des motoristes inscrits pour la nouvelle génération de V6 hybrides de F1, qui débutera en 2026. Parmi ceux-ci, Honda reste engagé, malgré le fait que Red Bull ait jeté son dévolu sur Ford pour son prochain bloc propulseur.

Les options restantes pour le motoriste japonais, lorsque l’on écarte les équipes ayant déjà un partenaire et les constructeurs, sont McLaren F1 et Williams. McLaren aurait même entamé des discussions - encore à un stade primaire pour le moment - avec son ancien partenaire, malgré une précédente expérience désastreuse.

Lorsque la nouvelle réglementation débutera, cela fera dix saisons que McLaren et Honda s’étaient quittés, en plutôt mauvais termes. Pour autant, cette expérience catastrophique ne doit pas empêcher une réunion de l’équipe et du motoriste, qui pourraient trouver en l’autre une solution évidente pour cette nouvelle ère de la F1.

Pourquoi cette idée serait bonne pour McLaren F1

Pour McLaren, l’idée de se réunir avec Honda peut évidemment faire peur, tant la communication était catastrophique avec le motoriste japonais précédemment. Mais l’équipe anglaise a tout intérêt à obtenir un contrat avec un motoriste n’ayant pas d’équipe à lui.

Actuel client de Mercedes, le team de Woking aura toujours comme problème d’évoluer dans l’ombre de son fournisseur. Car bien que Mercedes soit tenu de fournir le même moteur à ses clients que celui qu’il utilise, le travail d’intégration sera forcément plus réussi pour le constructeur.

On voit que McLaren a atteint un plafond de verre ces dernières années avec Renault puis Mercedes. L’équipe a atteint la troisième place du championnat constructeurs en 2020, devant son fournisseur Renault, mais l’équipe n’a pas pu faire mieux et a même régressé en 2021 et 2022 avec Mercedes.

L’équipe va faire drastiquement évoluer ses infrastructures dans les prochaines années, avec une nouvelle soufflerie qui sera prête pour 2025. Mais il lui faudra sortir de cette position d’équipe satellite de Mercedes, ce qui l’avait déjà poussé à quitter la firme à l’étoile fin 2014.

Revenir avec Honda redonnerait à McLaren un statut d’équipe semi-officielle qui lui permettrait de profiter d’une relation exclusive avec un motoriste, lui offrant un statut d’usine. C’est par ce biais qu’elle pourrait se mêler à la lutte avec les autres constructeurs, sous réserve que l’alliance fonctionne, cette fois.

Pourquoi cette idée serait bonne pour Honda

Du côté de Honda, l’indécision autour du programme F1 a coûté la perte du partenariat avec Red Bull et AlphaTauri, mais le constructeur a finalement décidé de rester en Formule 1, malgré sa volonté initiale de dépenser cet argent dans l’électrification.

Avec le plafond budgétaire de 130 millions qui s’appliquera pour les motoristes en 2026, un engagement en F1 sera de nouveau rentable, et avec la base de moteur déjà utilisée, les investissements à l’usine de Sakura ne seront pas aussi importants que ceux que le constructeur a dû faire pour revenir en 2015.

Quant à ses options possibles, Honda n’aura pas un grand nombre de choix. Williams en serait un autre, mais pour le moment, le projet McLaren est quand même bien plus avancé en matière de gestion et de performance, et donc plus à même d’offrir de bons résultats pour le motoriste.

D’où venaient les problèmes entre 2015 et 2017 ?

La préparation de Honda fut catastrophique en 2014, après une annonce tardive de retour et un moteur ni performant ni fiable en 2015 (photo ci-dessous). Mais la gestion de ces difficultés fut catastrophique du côté de McLaren, qui passa trois années à crucifier publiquement son partenaire.

Du fameux "GP2 engine" de Fernando Alonso aux critiques de Zak Brown, qui lança en 2017 que Honda était "perdu", les difficultés sont devenues tensions, et les deux parties en ont fait une affaire personnelle.

Brown n’était toutefois pas responsable des difficultés initiales, contrairement à Ron Dennis et Jonathan Neale, respectivement directeur et directeur sportif de McLaren F1 lorsque Honda a débuté son nouveau partenariat avec l’équipe anglaise.

En 2019, Masashi Yamamoto, directeur de Honda F1, expliquait que McLaren peinait à s’adapter, contrairement à Toro Rosso, avec qui le constructeur japonais avait travaillé en 2018, avant de s’allier également à Red Bull. Et de fait, McLaren avait visiblement des problèmes de communication avec Honda, en plus des attaques publiques.

Dès le début du projet, McLaren a considéré Honda comme un fournisseur, et non comme un partenaire. L’équipe anglaise donnait un cahier des charges à Honda, qui devait s’adapter coûte que coûte.

Comment éviter un nouvel échec ?

Les exigences de l’équipe ont évidemment trouvé une certaine logique lorsque le moteur Honda affichait des performances catastrophiques. Mais en 2017, le fait que le châssis ne soit d’abord pas possible à assembler, puis mal calibré pour le moteur, provoquant des vibrations qui le faisaient casser, révélait que la faute incombait bel et bien aux deux partenaires.

Et en 2018, la saison très compliquée de McLaren avec son nouveau partenaire Renault, qui gagnait plusieurs courses avec Red Bull, montrait que le châssis fabriqué à Woking était loin d’afficher une performance irréprochable, ce qui annulait le narratif tenu par les dirigeants de McLaren depuis 2015 pour responsabiliser Honda.

Et de fait, Honda a gagné un Grand Prix avec Red Bull dès 2019, et a remporté le titre pilotes en 2021 avec Max Verstappen. De son côté, le motoriste japonais a donc confirmé avoir réglé ses problèmes, et réussi à s’organiser avec son partenaire pour fournir un moteur à la hauteur d’une équipe visant le titre mondial.

En cas d’alliance entre les deux entités, McLaren doit discuter avec Honda pour comprendre comment la relation s’équilibrait avec Red Bull, entre contraintes du châssis et obligations liées au moteur. Car une telle relation, avec un continent d’écart, doit en premier lieu son succès à une communication irréprochable.

La bonne nouvelle pour les deux parties est que les équipes de management ont évolué. Les figures ayant mené à une relation tendue, que sont notamment Dennis et Neale, mais aussi Yamamoto du côté de Honda, ne sont plus de la partie.

D’ici à 2026, Honda aura d’autres responsables - opérationnels et techniques - à associer à Brown et Andrea Stella, si ce sont encore les deux dirigeants de McLaren. De quoi repartir sur des bases saines, qui pourraient enfin raviver le souvenir des succès exceptionnels de McLaren Honda dans les années 80.

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