Fernando Alonso s’est plaint à plusieurs reprises récemment du manque d’essais en Formule 1. Interrogé sur cet avis du pilote Aston Martin F1, Laurent Mekies, le nouveau directeur de RB F1, estime que ce serait très complexe d’amener deux voitures lors des tests avec 24 courses dans l’année, car les équipes travaillent déjà 24h/24 lors des essais hivernaux.
"En tant qu’équipe, en tant qu’ingénieurs et, j’en suis sûr, en tant que pilotes, vous voulez toujours plus d’essais parce qu’il est très difficile pour le sport à ce niveau de disposer d’une telle quantité d’essais. Cependant, il y a 24 courses. Nous n’avons plus d’équipe d’essai" rappelle le Français.
"Ce qui se passera si vous amenez deux voitures ici, je ne vous dis pas que c’est bien ou mal, je vous dis juste quelles seront les conséquences pratiques. Toutes les équipes dans la voie des stands ont une équipe de nuit, donc nous travaillons 24 heures sur 24."
"En fait, c’est assez facile à gérer parce que vous ne faites rouler qu’une seule voiture, donc vous avez l’équipe A qui fait la journée et l’équipe B, qui devrait normalement faire rouler l’autre voiture, qui fait la nuit. En tant que structure d’équipe, vous n’avez donc plus d’équipe d’essai. Vous amenez vos deux équipes à Bahreïn : l’une fait la journée, l’autre la nuit."
"Si demain vous faites rouler deux voitures lors des essais de pré-saison, vous aurez certainement besoin d’une équipe de nuit, et vous devrez donc trouver non pas une équipe supplémentaire, mais deux équipes supplémentaires. Ce n’est pas simple. C’est la même chose pour les tests Pirelli."
Un couvre-feu serait contre-productif
Il ne pense pas, en revanche, qu’un couvre-feu soit pertinent à instaurer lors d’essais, afin d’éviter le travail de nuit : "Cela irait encore plus loin dans l’autre sens. Cela reviendrait à faire moins d’essais, et donc faire encore moins de choses."
"On pourrait alors avoir deux voitures, mais il faudrait alors avoir une autre voiture et vérifier les pièces, ce n’est donc pas facile. Je pense que cela a également été très difficile lorsque nous sommes passés à l’interdiction des essais et que nous avons augmenté le nombre de courses."
"Il était préférable d’avoir plus de courses, moins de tests, donc cela fait partie du défi pour nous. Je pense que cela pousse également la F1 à entrer dans l’ère de la méga technologie avec les simulations, parce qu’il n’y a pas d’essais."
"Il faut se présenter aux week-ends de course et passer de l’environnement virtuel à l’environnement réel. C’est essentiel. Vous vous demandez pourquoi vous essayez de construire ces outils ? Parce qu’en fin de compte, c’est toujours plus important."