Si l’opinion commune imagine que le plus gros travail de développement d’une F1 est effectué durant l’hiver précédent, cette conception ne correspond plus à la complexité du sport moderne.
Ainsi, comme l’a précisé le directeur technique James Allison, le développement de la Mercedes de cette année n’a ni commencé l’hiver dernier, ni d’ailleurs même en 2019 !
« Le développement commence bien plus tôt que ce que les gens pensent. La voiture 2020 a été développée depuis la fin de l’année 2018, donc depuis plus d’un an et demi. »
« Peu de choses se passent entre le dernier Grand Prix de l’année Abu Dhabi et les essais de Barcelone, il s’agit vraiment de produire la voiture, de la manufacturer, de tester les pièces dans la R et D, de s’assurer qu’elles soient fiables. »
Lorsque Mercedes se met à concevoir sa F1, la développe-t-elle pour un certain type de circuits en particulier ?
« Non ! » répond James Allison.
« Ce que nous faisons, c’est que nous prenons tous les circuits, et nous les entrons, en les traduisant sous forme de données mathématiques, dans des sortes d’ordinateurs de simulation à l’usine. »
« Cela nous montre toutes les lignes droites, tous les virages et ensuite statistiquement, nous pouvons nous rendre compte de la représentativité de chaque virage, de la longueur moyenne des lignes droites, des liens entre les deux, et nous pouvons entrer ces données dans le simulateur. »
« Ainsi nous pouvons trouver le meilleur compromis dans l’ensemble. Sans avoir l’assurance d’être excellents sur un circuit en particulier, nous pourrions avoir l’assurance d’être bons partout. »
« Nous étudions aussi les meilleures réglages circuit par circuit, en simulant chaque Grand Prix, pour voir quel est le meilleur compromis sur les réglages à mettre pour chaque week-end de course. »
Et dans ce travail de développement, la courbe de progression est parfois très frustrante…
« Beaucoup d’idées échouent ! Si vous travaillez dans l’aérodynamique, il faut une solide constitution, parce que 19 idées sur 20 sont à jeter à la poubelle. Mais quand vous obtenez quelque chose de formidable, c’est génial car chaque petite amélioration vous procure un gain sur le chronomètre. »
« Il ne faut pas être effrayé par les échecs ! Car la récompense, après, est formidable. »