Le DAS a beaucoup fait parler cet hiver, lorsque la concurrence a découvert le Dual Axis Steering de Mercedes, permettant de modifier l’angle des roues en ligne droite. Mais John Owen, designer en chef de l’équipe, révèle que le fonctionnement est issu d’une technologie abandonnée par le passé.
"Dans l’innovation, il y a très peu d’idées nouvelles, il y a seulement des vieilles idées, mais il y a une collection d’idées qui accouchent d’un nouveau concept depuis quelque chose de différent" explique Owen.
"Et le système DAS est né des cendres de quelque chose d’autre, quelque chose que nous avions essayé et que nous avions même fait fonctionner sur la voiture il y a quelques années, qui avait en quelque sorte fonctionné, mais n’avait pas été à la hauteur des promesses."
"Ça a donc été mis de côté, dans la catégorie des choses que nous avions essayées et qui n’avaient pas été à la hauteur de nos attentes."
Sachant que la concurrence allait se pencher sérieusement sur ce problème, Mercedes a d’abord opposé son système au règlement pour voir s’il était dans le cadre légal, et a ensuite imaginé ce que la concurrence pourrait avoir à redire.
"Avec le système DAS, la question était de savoir si l’on pouvait faire quelque chose comme ça. Que disent les règles ? Et les règles ne l’empêchent pas. C’est étonnant, et surprenant."
"Vous creusez de plus en plus, et vous vous dites ’comment je l’arrêterais ?’, vous prenez l’approche opposée en disant ’je vais empêcher quelqu’un de l’avoir, quels sont mes arguments ?’ Et vous construisez un système en réfléchissant aux arguments des autres, et vous faites en sorte qu’ils ne puissent pas les avoir."
Malheureusement pour Mercedes, le DAS ne sera plus autorisé en 2021 dans le règlement FIA, et Owen n’est pas étonné du tollé qu’il a provoqué à Barcelone cet hiver, alors que Red Bull prévoyait de porter réclamation à Melbourne : "Nous avons vu avec le DAS qu’il y avait des réactions immédiates disant qu’il n’était pas légal."
"Mais plus les gens se penchaient dessus, plus ils disaient ’mince, peut-être que c’est dans les règles, pourquoi n’y avons-nous pas pensé avant ?’ Il y a maintenant une sorte de panique pour essayer de trouver pourquoi il serait illégal. C’est ce qu’est la F1."