Selon Andrew Shovlin, l’ingénieur de piste en chef, Mercedes F1 manque toujours d’une "très bonne compréhension" de la nouvelle ère de la réglementation aérodynamique de la F1.
Depuis un bouleversement majeur de la réglementation qui a vu les voitures à effet de sol revenir en F1 en 2022, Mercedes a bien du mal face à ses rivaux, et notamment Red Bull.
Shovlin a maintenant admis que l’équipe avait encore du mal à maîtriser pleinement cette réglementation complexe.
"Avec l’ancienne réglementation, que nous maîtrisions bien, vous n’aviez pas besoin de considérer la voiture dans le même sens dynamique. Les structures d’écoulement de l’air sous notre voiture, sous chaque voiture, sont plus compliquées maintenant et elles sont plus transitoires."
"Et c’est d’ailleurs ce à quoi Lewis faisait référence jeudi. Le fait est que, comme d’autres équipes, nous avons dû développer des outils pour faire face à ce nouvel ensemble de réglementations aérodynamiques. Nous arrivons à un stade où la corrélation est bonne, nous pouvons commencer à comprendre l’effet des changements. Mais nous ne sommes pas dans la position où nous étions avec la réglementation en 2020/2021 où nous avions une très bonne compréhension de tout ce qui se passait. Ce n’est pas le cas encore."
Mercedes F1 ne reste pas les bras croisés et apportent toujours de nouvelles pièces pour comprendre justement. Et rattraper les autres ?
"C’est ce sur quoi nous travaillons en ce moment. Des pièces arrivent, nous essayons de les monter sur la voiture aussi vite que possible, c’est pourquoi certaines des pièces sont ici, d’autres étaient à Silverstone. Ce que nous avons fait sur l’aileron arrière est assez spécifique à cette piste. Mais McLaren a été très rapide lors des deux dernières courses, donc le but est d’essayer de les devancer, ce qui nous placera dans une bonne position pour la lutte pour la deuxième place."
Cette lutte oppose pour l’instant Mercedes à Aston Martin. Mais cette équipe semble aussi souffrir en ce moment. Ces performances en yo-yo entre les équipes ont-elles une explication selon lui ?
"Il y a des éléments spécifiques à la piste. Nous avions l’air plutôt bien à Barcelone avec une force d’appui maximale. Et j’espère que ça ira bien ici. Mais le fait est que vous ne pouvez pas concevoir une F1 parfaite pour chaque circuit. Et en plus de cela, vous avez une course au développement assez agressive en cours et vous pouvez le voir avec les étapes que Williams a franchies, que McLaren a franchies, où les gens apportent beaucoup de performances et le phasage de cela commence à modifier un peu l’ordre car nous sommes tous très proches."
Nous avons vu deux clients de Mercedes - McLaren et Aston Martin - faire un grand bond en avant. McLaren a pu le faire en cours de saison. Est-ce quelque chose qui est possible pour Mercedes cette année ? Ou est-ce pour l’année prochaine ?
"C’est encourageant déjà de voir ça parce que nous savons que le moteur fait évidemment du bon travail dans ces voitures. Nous travaillons dur pour essayer d’avancer. Je pense que le pas fait par McLaren était assez impressionnant. Vous pouvez voir qu’ils ont bien changé leur voiture. Mais pour nous, nous devons combler cet écart avec Red Bull. Nous développons toujours la voiture. Si oui ou non nous pourrions trouver la demi-seconde qu’ils semblent avoir trouvée cette année, je ne sais pas. C’est une cible mouvante."
Pourquoi est-il si difficile de rattraper Red Bull alors ?
"A cause de la façon dont les règles sont faites. Si vous lancez une voiture compétitive, dans un contexte de plafond de coûts, il est assez difficile pour les équipes de rattraper leur retard. Et si vous avez une voiture compétitive, vous n’avez pas besoin de lui mettre des évolutions semaine après semaine. Ils ont commencé très fort dans cette ère. Et le fait est que notre ressource en soufflerie n’est pas très différente de la leur et pas très différente de celle de Ferrari, donc cet avantage de performance initial avec lequel vous commencez, même s’il a diminué au fil de l’année, c’est toujours difficile de le combler sur la durée d’un championnat."