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Mercedes cueille le doublé grâce aux psychodrames Ferrari en Russie

Ferrari a jeté en l’air un doublé annoncé

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Auteur d’une 4e pole en 4 courses, Charles Leclerc peut aborder le Grand Prix de Russie avec confiance, notamment parce que le rythme de course de la Scuderia, selon les données des essais libres, était « le plus positif » depuis le début de saison.

Pourtant, derrière lui, Lewis Hamilton s’annonce un concurrent redoutable. Le Britannique, comme d’ailleurs Valtteri Bottas sur la deuxième ligne, s’élancera en médiums, alors que les Ferrari partiront en tendres. Le duel s’annonce donc aussi intense que stratégique.

Les pénalités sont tombées dru sur les quatre monoplaces motorisées par Honda. Pénalisé de cinq places pour un changement d’élément moteur, Max Verstappen, seulement 9e sur la grille, aura beaucoup à faire pour espérer un podium. Dans l’autre Red Bull, Alexander Albon, qui écopait initialement de cinq places de pénalité, partira finalement des stands. Red Bull a décidé de changer son fond plat par une pièce de spécification différente, à l’encontre des règles du parc fermé. De toute manière, avec un crash en Q1, Alexander Albon avait déjà obéré ses chances de bien figurer.

Enfin, Pierre Gasly, qualifié 11e, recule lui aussi de cinq places pour les mêmes motifs – changement d’éléments moteur.

Départ : Les feux verts s’allument, et c’est le carton plein pour Sebastian Vettel ! L’Allemand a pris un excellent envol et réussit à se défaire de Lewis Hamilton au premier virage. Les Mercedes ont souffert comme prévu en médiums – Valtteri Bottas est même débordé par la McLaren de Carlos Sainz, aussi en tendres. Sur sa lancée, avec l’aspiration, Sebastian Vettel réussit à se placer à hauteur de Charles Leclerc et s’impose devant son coéquipier. Deux Ferrari aux deux premières places, mais pas dans l’ordre annoncé !

A la radio, on informe Charles Leclerc qu’il y a eu un petit problème de perte de puissance dans les premiers mètres de la course. Le Monégasque a joué de malchance… mais réagit avec calme.

Dans le peloton, Romain Grosjean, Antonio Giovinazzi et Daniel Ricciardo se sont accrochés ; tandis que la Renault a crevé, la Haas finit dans le mur. C’est un nouvel abandon cette saison pour le pilote français. La FIA jugera cet incident comme un incident de course.

La voiture de sécurité est déployée ; Robert Kubica en profite déjà pour passer des durs.

Au départ, Kimi Räikkönen a commis une erreur et a fait bouger ostensiblement sa monoplace une seconde avant l’extinction des feux. La pénalité s’annonce inéluctable pour l’Alfa Romeo – qui n’a pourtant pas gagné de places. Et en effet, le Finlandais écope d’un drive-thourgh.

A noter le formidable envol de Sergio Pérez, qui a déjà bondi en 7e position.

Tour 4 : La voiture de sécurité s’efface, et la course repart. Sebastian Vettel surprend quelque peu Charles Leclerc et creuse déjà une bonne avance, qui lui permettra de tenir l’aspiration face à Charles Leclerc.

Tour 6 : Comme Charles Leclerc a subi un problème moteur en début d’épreuve, et peut-être aussi pour compenser Singapour, le muret des stands prend une décision osée et étonnante : on intime l’ordre à Sebastian Vettel de laisser passer Charles Leclerc au tour suivant !

« Je l’aurais doublé de toute façon » répond Sebastian Vettel. « Laissez-moi deux tours de plus ! » La consigne va faire parler à Maranello. L’ingénieur de Sebastian Vettel insiste… « Il faut d’abord qu’il se rapproche » rétorque Vettel, qui est d’ailleurs un peu plus rapide que son coéquipier.

Du reste immédiatement derrière les deux Ferrari, Lewis Hamilton ne représente pas une menace immédiate. Valtteri Bottas trouve enfin l’ouverture sur Carlos Sainz de son côté, mais il a déjà cinq secondes de retard sur Lewis Hamilton.

Tour 8 : « Vous m’avez mis derrière… on en parlera plus tard ! » lance, énervé et froid, Charles Leclerc à la radio. Encore des commentaires qui feront réfléchir Mattia Binotto… Du côté de la radio de Sebastian Vettel, l’ingénieur de piste insiste à nouveau… sans succès. Nul doute que ce psychodrame laissera des traces. Sebastian Vettel envoie un message en signant ensuite le meilleur tour.

Derrière les deux Ferrari, Max Verstappen trouve une opportunité pour dépasser Sergio Pérez et gagner la 7e place. La Red Bull aura mis du temps…

Tour 9 : Changement de ton à la radio de Sebastian Vettel : : « Tu fais du bon boulot, continue comme ça » dit-on à l’Allemand. Vettel a eu gain de cause avec presque deux secondes d’avance sur Charles Leclerc. « On passe au plan C » lance-t-on à Vettel. Les stratégies vont-elles être décalées chez Ferrari pour permettre à Charles Leclerc de repasser par les stands ? « On le fera plus tard » dit-on à Leclerc, « Lewis Hamilton est encore trop proche. »

« Je lui avais laissé l’aspiration, je n’ai pas de problème avec cela, je le respecte. Pas de problème, j’ai fait ce que vous m’avez dit de faire, je m’attendais à ce que à se passe comme ça » grince encore Charles Leclerc à la radio…

Tour 12 : Avec un nouveau record du tour, Sebastian Vettel accroit son avance, désormais de presque 3 secondes sur Charles Leclerc. Sur la piste, la donne est claire entre les deux pilotes Ferrari. Derrière, Max Verstappen réussit un dépassement lointain sur Lando Norris et passe 6e. Carlos Sainz est à 3,5 secondes.

Tour 15 : Les médiums de Lewis Hamilton rentrent dans leur fenêtre de fonctionnement idéale, et voici que le pilote Mercedes s’empare du meilleur temps. Ferrari a bien fait de se méfier de Lewis Hamilton… Dans le même temps, Nico Hülkenberg parvient à percer la défense de Sergio Pérez pour passer 8e. L’autre Renault, celle de Daniel Ricciardo, est en fond de classement après sa crevaison initiale.

Tour 17 : Nico Hülkenberg lance le bal des arrêts aux stands. Mais le cric se bloque sous la Renault, et l’arrêt coûtera finalement 7,2 secondes à Nico Hülkenberg, un gouffre. L’Allemand repart en médiums. En parallèle, Max Verstappen a logiquement dépassé Carlos Sainz et se retrouve 5e. Valtteri Bottas est à 20 secondes déjà. Dans l’autre Mercedes, on informe Lewis Hamilton (à 3,5 secondes de Charles Leclerc et 7 de Sebastian Vettel) que la dégradation semble faible et que le premier relais sera prolongé de pas moins de 15 tours. « Pourtant, je ressens la dégradation » rétorque Lewis Hamilton. « Tu peux attaquer maintenant » lance-t-on à Charles Leclerc du côté de Ferrari. Undercut en prévision ?

Tour 22 : Sebastian Vettel est régulièrement plus rapide que Charles Leclerc, tour après tour, d’un, de deux ou de trois dixièmes. Or, Lewis Hamilton (à 2,5 secondes seulement de Charles Leclerc) affiche un rythme légèrement plus rapide que celui de Charles Leclerc, qui semble plus en difficulté. Avec le recul, il semble donc que la décision de laisser en tête était la bonne. Mais Sebastian Vettel a-t-il rompu un accord tacite passé en interne ? Difficile de le savoir dans l’immédiat.

Tour 23 : Charles Leclerc rentre aux stands, moins pour faire l’undercut sur Sebastian Vettel que pour se protéger de Lewis Hamilton face à sa baisse de rythme. Reste désormais à observer le rythme et les stratégies de chacun.

Tour 24 : Sebastian Vettel a compris le danger d’undercut qui plane sur lui et demande à rentrer aux stands, assurant que ses pneus tendres sont trop usés. « On se concentre sur Lewis Hamilton » répond-t-on à Sebastian Vettel. Charles Leclerc tourne logiquement une seconde plus vite que Sebastian Vettel : va-t-on arbitrer le duel chez Ferrari par la stratégie ?

Dans le milieu de grille, dépassement symbolique d’Alexander Albon sur Pierre Gasly pour la 8e place. Le Thaïlandais remonte, mais assez laborieusement.

Tour 24 : Sebastian Vettel a compris le danger d’undercut qui plane sur lui et demande à rentrer aux stands, assurant que ses pneus tendres sont trop usés. « On se concentre sur Lewis Hamilton » répond-t-on à Sebastian Vettel. Charles Leclerc tourne logiquement une seconde plus vite que Sebastian Vettel : va-t-on arbitrer le duel chez Ferrari par la stratégie ?

Dans le milieu de grille, dépassement symbolique d’Alexander Albon sur Pierre Gasly pour la 8e place. Le Thaïlandais remonte, mais assez laborieusement. Daniel Ricciardo, de son côté, abandonne.

Tour 26 : Charles Leclerc remonte toujours d’une seconde par tour sur Sebastian Vettel ; désormais, l’Allemand, s’il rentre aux stands, sortira derrière.

Tour 27 : Et en effet, grâce à une stratégie décalée, Charles Leclerc repasse sans problème devant Sebastian Vettel. C’est aux stands que Ferrari a pacifié le duel et tenu sa promesse. Le Plan C était bien de permettre à Charles Leclerc de passer devant grâce aux stands, de manière artificielle si l’on se souvient de son rythme initial.

Tour 28 : La catastrophe chez Ferrari ! Sebastian Vettel arrête sa monoplace en bord de piste. « Vous êtes sérieux ? » demande l’Allemand à la radio. La voiture de sécurité virtuelle est déclenchée. Décidément, Ferrari a tout fait pour noircir un doublé annoncé.

Tour 29 : Le tournant de la course ? Profitant de la voiture de sécurité virtuelle, Lewis Hamilton s’arrête et c’est la double peine pour Ferrari. Hamilton ressort devant ! Les deux derniers tours ont été absolument cataclysmiques pour la Scuderia.

Tour 30 : George Russell voit les freins de sa FW42 le lâcher. Et c’est logiquement la voiture de sécurité qui est déclenchée, de quoi permettre à Charles Leclerc de revenir juste derrière Lewis Hamilton. Nouveau rebondissement, qui n’effacera bien sûr rien des torts de Ferrari.

Tour 31 : Profitant de la voiture de sécurité, Charles Leclerc rentre de nouveau aux stands. Et voici que le Monégasque, chaussé de tendres rodés, ressort 3e. Les deux Mercedes sont désormais aux deux premières places.

Dans le milieu de grille, au jeu des arrêts aux stands, Carlos Sainz a conservé sa 5e place. Kevin Magnussen est un excellent 6e, devant Lando Norris et les deux Racing Point.

Tour 37 : Charles Leclerc doit maintenant vite doubler Valtteri Bottas pour ne pas user trop ses tendres derrière la Mercedes. La Ferrari est dans la zone DRS, mais peine encore à trouver l’ouverture. Pendant ce temps, Lewis Hamilton creuse l’écart… Les pneus de Charles Leclerc commencent même à s’user, et voici que Valtteri Bottas parvient à sortir de la zone DRS.

Tour 42 : Charles Leclerc est revenu dans la boîte de vitesses de Valtteri Bottas. Mais la Mercedes aborde chaque ligne droite avec encore un peu trop d’avance. Lewis Hamilton est à 3,2 secondes devant. La Ferrari perd trop de temps dans les virages à 90 degrés.

Tour 47 : Dans le milieu de grille, Alexander Albon s’est défait de Kevin Magnussen et vise désormais le 5e place de Carlos Sainz. Seulement 9e, Lando Norris est menacé par Nico Hülkenberg et Lance Stroll. La Haas perd de nouveau une position sur Sergio Pérez, le Danois semblant en délicatesse avec ses pneus. Pour avoir coupé la chicane, Kevin Magnussen écope d’ailleurs de 5 secondes de pénalité.

« Donnez-moi toute la puissance moteur possible » lance, désespéré, Charles Leclerc à la radio, car Valtteri Bottas reste à une seconde devant.

Tour 49 : Alexander Albon parvient à se défaire de Carlos Sainz et revient au 5e rang, derrière Max Verstappen. Mission accomplie pour le rookie.

Tour 51 : Les tendres de Charles Leclerc commencent véritablement à s’user et, deux tours avant la fin, le pilote Ferrari semble résigné, la Mercedes restera infranchissable. Quelle frustration !

Dernier tour : Charles Leclerc tente de signer le meilleur tour, mais c’est bien l’incontournable Lewis Hamilton qui conservera le point bonus !

Arrivée : Bien aidé par les déboires stratégiques et moteur de Ferrari, Lewis Hamilton cueille une victoire à Sotchi qui était presque inespérée après les premiers tours ! Mercedes demeure ainsi invaincue à Sotchi. Valtteri Bottas assure le doublé pour l’équipe allemande. Seulement 3e, Charles Leclerc ruminera longtemps les psychodrames du début d’épreuve, mais n’avait pas non plus le rythme de Sebastian Vettel.

Derrière Leclerc suivent les deux Red Bull de Max Verstappen et d’Alexander Albon. Carlos Sainz finit « meilleur des autres » une fois encore. Sergio Pérez suit. Pénalisé de cinq secondes, Kevin Magnussen, qui avait franchi la ligne d’arrivée en 8e place, rétrograde au 9e rang suite à sa pénalité. Lando Norris récupère la 8e place. Nico Hülkenberg finit 10e et Lance Stroll juste en dehors des points.

Sebastian Vettel a eu la reconnaissance du public en étant élu ’Pilote du jour’.

Pos.PiloteVoitureEcartArrêts
01 Lewis Hamilton Mercedes W10 53 laps - 1h33m38.992s 1
02 Valtteri Bottas Mercedes W10 +3.829 1
03 Charles Leclerc Ferrari SF90 +5.212 2
04 Max Verstappen Red Bull Honda RB15 +14.210 1
05 Alex Albon Red Bull Honda RB15 +38.348 1
06 Carlos Sainz McLaren Renault MCL34 +45.889 1
07 Sergio Pérez Racing Point Mercedes RP19 +48.72 1
08 Lando Norris McLaren Renault MCL34 +57.759 1
09 Kevin Magnussen Haas Ferrari VF-19 +58.779 1
10 Nico Hülkenberg Renault RS19 +59.841 2
11 Lance Stroll Racing Point Mercedes RP19 +60.821 1
12 Daniil Kvyat Toro Rosso Honda STR14 +62.496 2
13 Kimi Räikkönen Alfa Romeo Ferrari C38 +68.910 2
14 Pierre Gasly Toro Rosso Honda STR14 +70.076 1
15 Antonio Giovinazzi Alfa Romeo Ferrari C38 +73.346 2
16 Robert Kubica Williams Mercedes FW42 DNF 3
17 George Russell Williams Mercedes FW42 DNF 1
18 Sebastian Vettel Ferrari SF90 DNF 1
19 Daniel Ricciardo Renault RS19 DNF 2
20 Romain Grosjean Haas Ferrari VF-19 DNF 0

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