Mercedes F1 a-t-elle caché son jeu lors des essais hivernaux la semaine dernière ? Certains observateurs commencent à se le demander alors que l’équipe allemande a signé les deux meilleurs temps de la journée ce jeudi à Bahreïn, Lewis Hamilton ayant signé le meilleur chrono devant George Russell lors des EL2.
Invité à répondre à cette question en conférence de presse, Toto Wolff, qui se dit satisfait des progrès de la W15 jusqu’ici, explique que son écurie n’a finalement aucun intérêt à faire semblant.
"Pourquoi le ferions-nous ? Je pense qu’il est important de comprendre où vous vous situez dans la hiérarchie, où vous manquez de performance et où la voiture est bonne, et c’est pourquoi nous avons abordé ces essais de pré-saison comme tous les autres. Nous allons maintenant voir ce qui se passe après ce vendredi."
Longtemps problématique pour Mercedes F1, le rebond n’a visiblement pas disparu chez la W15 comme l’expliquait Russell. Mais Wolff de rappeler qu’il s’agit d’une caractéristique inhérente du règlement à effet de sol, et que d’autres écuries sont aussi toujours concernées par ce phénomène.
"Le rebond est évidemment une caractéristique de notre voiture depuis plusieurs saisons, mais je dirais qu’il s’agit plutôt d’un problème lié à ce règlement. Nous pouvons constater un certain degré de rebond sur d’autres voitures, plus ou moins important. Je pense que l’effet de sol a pour conséquence que l’on veut que ces voitures soient proches du sol et de la route, et que le rebond peut être un effet de cela. Mais j’espère que nous avons trouvé des outils pour le régler ou l’atténuer le mieux possible."
Alors que les deux dernières saisons ont souvent été frustrantes pour les flèches d’argent, le dirigeant autrichien affirme que son équipe reste très positive et que le moral des troupes est bon.
"Ce qui est très agréable à vivre, c’est de faire partie d’un groupe très positif en termes d’approche. Cela me rappelle les années 2013 et 2014, lorsque j’ai eu la chance de rejoindre l’équipe. Toute l’organisation était en effervescence. Et après ces deux années difficiles, c’est ce que je ressens en ce moment. Le moral est au beau fixe. Nous avons une bonne ambiance au sein de l’équipe, très collaborative, confiante, responsabilisante, et c’est tout simplement un endroit où il fait bon travailler en ce moment."
Cependant, le fait qu’il y ait 24 courses au programme cette année pourrait avoir des répercussions sur la santé du personnel des équipes. Wolff tient cependant à dédramatiser.
"Quand on regarde le calendrier et les deux premiers mois, on est déjà effrayé. Mais il faut prendre les choses du bon côté. Le sport est très populaire en ce moment dans le monde entier, et nous devons le chérir et être prudents avec lui parce que cela pourrait aussi ne pas être le cas."
"Du point de vue des performances, c’est un équilibre qu’il faut trouver en tant qu’équipe. Et je crois que chaque organisation est différente. Combien de voyages, combien de contraintes vous imposez à vos collaborateurs par rapport à leur bien-être mental et donc à leur capacité de performance. C’est un aspect que nous examinons très attentivement. Il y a des gens qui veulent participer à toutes les courses. C’est le style de vie qui leur convient le mieux. Et puis il y en a d’autres qui veulent, vous savez, peut-être ne pas faire toutes les courses et passer plus de temps au bureau ou avec leur famille."
"Fondamentalement, tout cela revient au même objectif, à savoir la performance. Aucun membre de notre équipe ne ferait partie de l’équipe de course ou de l’organisation s’il ne se concentrait pas à 100 % sur la performance et ne se passionnait pas pour elle. Ce sont des cadres supérieurs. Nous leur donnons les moyens d’agir. Il est donc important de bien comprendre ce qu’il faut faire pour que tout le monde se sente bien. C’est essentiel."