Mercedes F1 continue de largement débriefer son difficile week-end du Brésil. Le directeur de la performance en piste, Riccardo Musconi, explique comment l’équipe s’est fait piéger par un rythme prometteur en essais libres, qui ne s’est pas du tout confirmé en qualifications et en course.
"Le rythme que nous avons affiché pendant les essais libres était assez rassurant" a déclaré Musconi. "Nous n’avons pas pensé qu’il était nécessaire de modifier la voiture, nous nous sommes donc lancés dans les qualifications, et les résultats se situaient autour de la troisième ligne."
"D’une certaine manière, nous n’étions pas satisfaits et nous pensions que la voiture méritait mieux. La sonnette d’alarme a été tirée pendant le Sprint, car après les deux premiers tours encourageants, la dégradation de notre voiture était assez importante, provenant principalement de l’essieu arrière."
"C’est à ce moment-là que nous nous sommes inquiétés de notre performance le dimanche. Nous avons organisé une séance de simulateur à l’usine, afin d’étudier les paramètres que nous pourrions modifier entre le samedi et le dimanche, car nous sommes en Parc Fermé en raison du week-end de Sprint."
"Cela ne nous laisse pas beaucoup d’outils pour jouer. Nous espérions qu’en réglant certains des problèmes rencontrés samedi, comme le fait de pousser très fort pendant les deux premiers tours, en gérant un peu mieux la voiture et en ajustant un peu l’équilibre de la voiture avec le volet, nous aurions pu nous placer dans une position plus confortable pour dimanche."
"La journée de dimanche s’est déroulée dans un contexte assez sombre, à l’image de notre samedi. Nous avons un peu amélioré la dégradation de l’essieu arrière, mais en même temps nous avons commencé à souffrir de sous-virage, et la voiture avait du mal à prendre les virages. Le rythme n’était donc pas là et nous n’avons pas pu nous battre aux avant-postes."
La W15 et son utilisation des pneus sont "une énigme"
Mercedes continue à essayer de comprendre sa monoplace dans un contexte de difficultés à mettre les pneus en température. Musconi explique que la dégradation et les réglages ont également été un problème.
"Tout d’abord, nous avons de nouveau été confrontés à l’énigme des pneus. Nous pouvons les voir s’allumer et s’éteindre à quelques degrés près, il est donc très, très difficile de les maîtriser. La deuxième chose, c’est la dégradation. Nous n’étions pas au mieux de notre forme comme d’habitude, c’est donc une nouvelle chose que nous devons explorer et comprendre."
"La troisième chose, c’est que nous avons peut-être été trop conservateurs avec les hauteurs de conduite après Austin. C’est possible, et une partie de la réponse est peut-être là, mais nous ne pensons pas que cela explique l’ensemble du tableau tel que nous l’avons vu se dérouler ce week-end."
Et Musconi de confirmer qu’un départ de la voie des stands n’était pas envisageable : "Avons-nous envisagé de modifier les réglages de la voiture ? Eh bien, nous sommes en parc fermé tout au long du week-end avec le règlement du Sprint, donc si nous changions les réglages le samedi soir, nous devions prendre un départ dans la voie des stands le dimanche."
"Cela signifie que vous êtes libéré après que toutes les voitures sont passées par la sortie des stands, vous devez rattraper l’arrière du peloton et le remonter, ce qui entraîne une dégradation des pneus. Donc, pour nous, d’un point de vue stratégique, ce n’était pas envisageable."