Mercedes a remporté le Grand Prix de Russie grâce à Lewis Hamilton, mais pourtant, rien ne fut simple dès le début à Sotchi. Même en qualifications : dans les conditions changeantes de la Q3, Lewis Hamilton a commis deux erreurs (heurter le mur à l’entrée des stands et sortir de piste en tapant légèrement son aileron arrière), et n’a fini que 4e, tandis que Valtteri Bottas se plaçait seulement à la 7e place de la séance.
C’est ce qui fait dire à Mike Elliott, le directeur technique de Mercedes, que la 100e victoire de Hamilton n’a pas été simple du tout à aller chercher, et que ce succès historique aurait pu aussi se terminer en flop très dommageable dans la course au championnat, face à la Red Bull de Max Verstappen. A commencer donc par les qualifications sur lesquelles revient Elliott…
« Il est en fait très, très difficile dans ces situations de savoir ce que nous devons faire. »
« Les stratèges regardent les temps delta pour essayer de déterminer si nous sommes au moment où il faut basculer des intermédiaires aux slicks. Nous écoutons les informations des pilotes, nous regardons les prévisions météorologiques, nous essayons de prendre en compte toutes ces informations et de décider ce que nous devons faire. »
« Quand vous regardez ce qui s’est passé en Q3, nous étions juste à la limite, borderline, et c’était une décision vraiment délicate. Et en fait, le problème pour nous était que nous étions sur la mauvaise partie de la piste au mauvais moment, de sorte que d’autres ont pu prendre cette décision, entrer et obtenir deux tours propres sur les slicks. »
« Pour nous, au moment où nous avons pris la décision, nous n’avons eu qu’un seul tour et les conséquences ont été claires. »
« Avec le recul, il est clair que ce que nous devions faire était un tour de préparation pour obtenir le meilleur des pneus pour le tour rapide qui était nécessaire. »
En course, ce fut limite de nouveau pour Mercedes car sur le sec, à la régulière, la McLaren de Lando Norris tenait bien Lewis Hamilton en respect.
Mais les stratèges ont fait le choix qu’il fallait au moment qui comptait, c’est-à-dire arrêter Lewis pour passer les intermédiaires au bon moment, alors que Lando Norris s’entêtait à rester en piste.
Mike Elliott explique ce nouveau moment de tension...
« Avec Lewis, nous savions que nous étions en deuxième position dans la course et nous savions que si nous nous trompions, nous pouvions retomber dans le peloton. C’est donc un choix beaucoup plus difficile. »
« Mais les stratèges regardent beaucoup d’informations différentes. Ils regardent le timing de chaque secteur et essaient de savoir si on va arriver à la transition entre les slicks et les intermédiaires. Ils reçoivent les informations du radar météo et ils écoutent aussi les commentaires des pilotes qui leur disent comment ils sentent le circuit. »
« Donc nous avons un circuit à moitié sec, à moitié humide. C’est vraiment difficile, probablement l’une des choses les plus difficiles à faire pour les stratèges. »
La victoire de Lewis Hamilton revient peut-être à un homme poursuit le directeur technique : le " Monsieur Radar météo " de Mercedes...
« Et ce qui a vraiment fait la différence pour nous était le radar météo et la personne qui regardait le radar météo a fait un choix très clair. Ce qu’ils ont dit, c’est qu’ils s’attendaient à plus de pluie avant la fin de la course, la piste allait en fait devenir plus humide et c’est ce qui a fait pencher la balance vers la décision de rentrer aux stands pour les intermédiaires. »