Contrairement à George Russell, Lewis Hamilton a écopé de pénalités moteur ce week-end à Monza. En cause : l’unité de puissance endommagée de Lewis à Spa, suite à son contact au premier tour… Lewis Hamilton a d’ailleurs déjà dit que cette unité de puissance gâchée était de son propre fait, s’excusant auprès de l’équipe d’avoir insisté en continuant à rouler.
Andrew Shovlin, ingénieur de course en chef chez Mercedes, a apporté des précisions sur cette unité de puissance : elle n’est pas officiellement hors-jeu, mais des analyses plus poussées devaient être faites ce week-end.
« Sur cette unité de puissance, nous avons perdu la pression d’eau, et ça a éteint l’unité de puissance, comme vous avez pu l’entendre pendant la course. L’unité est toujours à l’usine et subit des contrôles détaillés. Nous avons eu d’autres problèmes avec des éléments dans le total des unités de puissance – des problèmes qui ne les ont pas mis hors service, mais qui ont certainement diminué notre enthousiasme à les faire courir. »
« La fiabilité a été l’une de nos forces. Et juste en tenant compte des probabilités, nous pensons qu’à un moment donné dans le reste de l’année, nous aurions pris une pénalité avec Lewis, c’est pourquoi nous avons décidé que Monza, ce serait probablement une meilleure piste pour la prendre. Étant donné que vous avez de longues lignes droites et un certain espoir de dépasser. »
Mercedes a enchaîné une performance décevante à Spa, une lutte pour la victoire à Zandvoort, et un certain retour à la normale en qualifications à Monza. Comment Shovlin analyse-t-il une telle variation de performance pure ?
« Spa était assez intéressant, c’était assez douloureux sur le moment, mais nous avons souvent dit que nos pires week-ends sont ceux qui nous récompensent en nous apprenant le plus par la suite. Quand vous voyez ces variations de performance, de circuit en circuit, vous pouvez commencer à voir, même avec le GPS, dans quels virages vous perdez du temps, et dans quelle plage de vitesse, vous pouvez commencer à comprendre comment votre voiture fonctionne. Et vous pouvez avoir un aperçu de la façon dont les voitures des concurrents fonctionnent. »
« Les enseignements que nous en avons tirés nous donnent une indication des points à développer pour la voiture à l’avenir. A Zandvoort, nous nous attendions à être plus compétitifs. C’était donc rassurant que ça se passe comme ça. Mais le problème est en quelque sorte enraciné dans la façon dont nous avons développé la voiture, c’est lié à sa manière de fonctionner comme ensemble aérodynamique. Et ce problème en tant que tel, vous ne pouvez pas le résoudre en quinze jours. »
« Donc, encore une fois, nous avions prévu que Monza serait un circuit difficile pour nous. Nous espérons que ce ne sera pas aussi difficile que Spa, mais ce genre de baisse de performance, nous pensons qu’elle est principalement due au changement de niveau d’appui aérodynamique, de circuit en circuit. »
2022 : un apprentissage utile pour la W14
Quelles leçons de 2022 seront donc tirées pour le développement de la W14, la Mercedes de l’an prochain ?
« Ces leçons, cet apprentissage sont tous très précieux et nous aimons garder cela au sein de l’équipe. Ce fut un voyage très intéressant. Nous étions trop optimistes quant à la façon dont nous pensions pouvoir faire fonctionner la voiture. La voiture que nous avons lancée avait beaucoup d’appui aérodynamique au sol, et il y avait beaucoup de problèmes en réalité pour faire rouler la voiture sur un circuit. »
« Ce n’est pas un secret : les autres équipes ont essayé d’éloigner leurs voitures du sol, pour essayer de les rendre plus aptes à faire face aux bosses, et ensuite pour éviter qu’elles ne frappent le sol, car vous perdez alors beaucoup d’adhérence une fois que tout passe par le fond plat. »
« Mais il s’agit aussi de voir comment la voiture est équilibrée selon les vitesses de passage, dans les différentes phases du virage. Et en général, nous n’avons tout simplement pas eu assez de performance avec notre voiture. Ce n’est pas seulement que nous créons de l’appui aérodynamique au mauvais endroit sur la voiture, nous sommes juste en retard sur la performance. »
« Donc, il y a beaucoup de domaines sur lesquels nous avons travaillé. Cette année, l’accent a été mis relativement tôt sur l’apprentissage de ces leçons, pour s’assurer de retrouver une position compétitive pour l’année prochaine. Et les signes que nous avons vus au cours des six ou sept dernières courses ont été encourageants. Nous ne sommes pas là où nous voudrions être, mais la direction semble bonne, donc nous travaillons très dur pour essayer d’améliorer cela. »
Après avoir lutté pour remporter les titres, voilà que Mercedes est en lutte avec elle-même... Du même coup, Mercedes doit reprendre des risques au niveau de la stratégie pour gagner des Grands Prix, comme à Zandvoort. Shovlin y prendrait-il presque plus de plaisir ?
« Nous avons eu des conversations le dimanche matin de Zandvoort, pour savoir où nous serions prêts à prendre un risque, pour essayer de créer une opportunité de gagner la course. C’était vraiment le premier dimanche de cette année où nous avons eu ce genre de conversations. Donc, c’est bien de revenir dans cet état d’esprit où vous essayez de regarder une stratégie alternative qui pourrait ouvrir une porte pour créer cette opportunité. »