A quoi pouvait bien servir le DAS chez Mercedes en 2020 ? Ou plutôt à quoi aurait-il dû servir dans le meilleur des mondes ?
James Allison, le directeur technique de l’équipe allemande livre enfin pour Noël une partie des solutions de ce système capable de jouer sur l’angle de pince des roues avant, grâce à une action longitudinale de la part des pilotes sur la colonne de direction. Ce système "dual-axis steering" a été interdit pour 2021, pour rappel.
Ce que l’on a pu voir en 2020, ce sont les pilotes l’utiliser presque exclusivement pour améliorer la chauffe de leurs pneus dans leurs tours de préparation à un chrono. Mais, dans un monde idéal, il aurait dû servir à beaucoup plus...
"Le DAS a réagi sur notre voiture probablement comme nous l’espérions. Mais nous en attendions bien plus," confesse James Allison.
"Ce que nous espérions, c’est être capable de l’utiliser tout au long d’un Grand Prix, en passent de pneus usés à des pneus neufs, que les pilotes puissent trouver des virages où il était intéressant de l’actionner afin d’améliorer la réponse de la voiture."
"Mais deux choses nous ont empêché de tirer le plein potentiel du DAS. La première, il faut l’admettre, ce n’était pas un système très facile à utiliser pour Lewis Hamilton comme pour Valtteri Bottas dans un tour rapide. Ce n’est pas intuitif de tirer ou de pousser sur un volant en même temps que vous le tournez."
"Ensuite, dans une saison normale où nous n’aurions pas été autant perturbés par le Covid-19, nous aurions pu avoir plus de chance de le développer, de le tester et de l’adapter aux pilotes. Nous aurions pu alors avoir un contrôle plus fin de son action et non deux positions seulement."
"Mais oui, je peux le dire aujourd’hui, son aspect le plus utile a été de pouvoir générer de la température dans les pneus, à l’avant, afin de les chauffer comme il faut pour un tour qualif’ ou dans les tours après une voiture de sécurité."
"Nous n’avons fait qu’effleurer ce que le DAS pouvait nous offrir."
Mercedes n’a pas non plus cherché à aller trop loin puisque le système, jugé illégal par certains suite à des questions d’interprétation du règlement, a finalement été confirmé comme légal par la FIA (qui avait été consultée depuis 2018 sur le projet par Mercedes) mais banni dès 2021 afin d’éviter une course à l’armement inutile.
"C’est dommage que tout cela soit interdit pour l’année prochaine, mais je comprends," poursuit Allison.
"En fait, nous avons été un contributeur résigné, mais pas furieux, à le faire retirer l’année prochaine parce que nous comprenons que forcer tout le monde à développer un système comme celui-ci - parce qu’il est bénéfique - aurait probablement été inutile."
"Mais nous en avons eu l’avantage pendant une saison, ce qui a valu la peine d’investir autant d’efforts."