Toto Wolff n’a pas caché son inquiétude après la course de Singapour. Le directeur de Mercedes F1 espérait pouvoir faire mieux avec ses deux pilotes en deuxième ligne, mais la performance limitée des monoplaces de Brackley a coûté cher à son team.
"Ce fut une soirée vraiment pénible pour nous. Quatrième et sixième ne sont pas de bons résultats après avoir démarré troisième et quatrième" admet Wolff. "Un mot d’abord sur Lewis et George, qui étaient à bout de forces à l’arrivée. Ils souffraient tous les deux d’une surchauffe de la voiture mais ils vont bien."
"Ils se sont mis dans un bain de glace et je pense que cela les a un peu aidés. Nos décisions stratégiques en course ont été déterminées par nos expériences passées ici où la position en piste est cruciale. Nous pensions que le pneu tendre donnerait un avantage à Lewis au départ, mais cela s’est avéré être la mauvaise décision."
"Avec nos difficultés à gérer les températures en surface à l’arrière, nous avons reculé. Les dépassements se sont avérés possibles, contrairement aux courses précédentes ici où c’était plus processionnel, et avec le recul, nous aurions dû le faire démarrer avec le medium."
"Cela ne cache pas le fait que nous étions trop lents. Nous avons des difficultés en ce moment sur des pistes qui sont chaudes et exigeantes en motricité, comme Singapour et Bakou, mais ce n’est pas une excuse."
"C’est difficile à accepter pour nous, mais nous devons le faire et trouver un moyen de nous améliorer. Nous regardons maintenant vers Austin où nous aurons une mise à jour et nous espérons que cela nous fera avancer."
Wolff a également été interrogé sur l’aveu du patron de Red Bull, Christian Horner, à Singapour, selon lequel Russell pourrait être une option pour l’équipe en 2026.
"Christian essaie toujours de semer le trouble. Mais cela fait partie du jeu. George est un pilote Mercedes, il l’a toujours été et j’espère qu’il le sera toujours. Nous avons un contrat de longue durée avec lui."
"Nous avons dû choisir nos batailles"
Andrew Shovlin, directeur de l’ingénierie en piste, admet lui aussi que le premier élément ayant coûté cher à Mercedes a été le manque de performance en course : "Notre rythme était finalement faible et cela a rendu la soirée incroyablement difficile. Après nous être qualifiés à quelques dixièmes de Norris et Verstappen, nous pensions pouvoir nous battre pour le podium."
"Cela a influencé notre décision de démarrer sur le composé tendre avec Lewis alors que nous cherchions à rattraper notre retard dans le premier tour. Malheureusement, avec notre manque de rythme et nos difficultés à contrôler la température des pneus arrière, cela s’est avéré être une mauvaise décision et il a dû faire face à une course difficile."
L’ingénieur reconnait que Mercedes a dû décider des situations dans lesquelles lutter ne serait d’aucune utilité : "Il s’agissait en grande partie d’une stratégie et d’une course défensives pour George. Nous avons dû choisir nos batailles et il était clair que nous n’avions pas la vitesse nécessaire pour nous battre avec la McLaren d’Oscar Piastri."
"Il était beaucoup plus rapide et, avec un avantage de pneus, il allait toujours mieux s’en sortir. George a bien fait pour contenir la Ferrari de Leclerc qui attaquait et a limité les dégâts. Nous avons maintenant l’occasion au cours des prochaines semaines d’analyser et de comprendre ce qui est arrivé à notre rythme."
"Nous avons eu des moments durant le week-end où nous étions compétitifs, nous savons donc que la voiture a un rythme inhérent. Nous allons également apporter un package de mise à jour à la voiture lors de la prochaine course et nous espérons que cela pourra nous rapprocher de la lutte aux avant-postes."