Mercedes F1 va pouvoir évaluer plus précisément ses évolutions ce week-end à Barcelone. Andrew Shovlin, directeur de l’ingénierie en piste de l’équipe, se veut toutefois confiant et ne déplore pas un retard dans cette analyse après l’annulation du GP à Imola, où aurait dû débuter cette nouvelle spécification.
"En termes de développement, cela ne pose pas vraiment de problème" a déclaré Shovlin. "Il y a des questions auxquelles nous aurions pu répondre si nous étions allés à Imola et dont nous aurons une idée à Barcelone."
"Mais en réalité, il s’agit simplement d’aller à Barcelone et de voir où nous en sommes, ce qui va définir la voie à suivre pour nous. Nous nous attendons à avoir beaucoup de travail à faire. La référence que Red Bull établit en ce moment est très élevée, mais nous ne sommes pas intimidés par cette charge de travail."
L’évolution de la W14 s’est faite sans devoir reprendre une toute nouvelle base, qui aurait été bien trop coûteuse en matière de développement : "Ce que nous avons fait, c’est prendre le châssis que nous avons et regarder ce que nous pouvons en faire."
"Nous avons donc un projet sur cette voiture pour voir ce que l’on peut faire avec le châssis que l’on a sans essayer d’y greffer un nouveau train avant ou quoi que ce soit d’autre de radical. Et puis, séparément, nous avons des programmes de simulateurs sur la voiture de l’année prochaine, pour voir ce que nous voulons qu’elle soit."
"En temps voulu, ces programmes de simulation aboutiront à des gains de plus en plus importants que nous pourrons réaliser l’année prochaine et nous pourrons alors répondre à la question de savoir quel est le compromis. Mais il s’agissait avant tout de faire quelque chose rapidement sans que cela ne coûte une fortune, et c’est ce que nous avons fait."
"Accorder l’aérodynamique et la dynamique"
La suspension arrière de la W14 est un élément important, et Mercedes F1 l’a modifiée pour pouvoir mieux accorder le châssis et l’aéro de la monoplace. De là, l’équipe espère pouvoir appliquer un meilleur développement.
"Fondamentalement, nous avons modifié les suspensions cette année. Les suspensions sont des éléments coûteux à apporter à la voiture. La réalité, c’est qu’avec un plafond budgétaire, nous sommes toujours en train de regarder la situation au championnat."
"Nous ne savons pas ce que nous ferons. Je ne m’attends pas à ce que nous fassions d’énormes progrès. Ce que nous avons réalisé, c’est qu’il y a en fait un riche filon de développement que nous pouvons commencer à explorer."
"Le défi consiste toujours à faire travailler ensemble l’aérodynamique et la dynamique du véhicule pour les optimiser. Chaque équipe est prête pour ce genre de processus. Mais il s’agit de voir où sont les opportunités et comment on peut réunir les deux pour qu’elles fonctionnent comme un tout."
La solution à un compromis que Mercedes "ne pouvait pas résoudre"
Changer la suspension permet à la W14 d’être plus prévisible et plus facile à régler, alors qu’un de ses problèmes était justement l’équilibre en entrée de virages. L’évolution va aider la voiture en ce sens, sans être trop drastique sur le plan financier.
"Pour être honnête, cela nous a probablement donné plus de liberté parce que le problème que nous avions toujours eu avant cela était d’obtenir un bon train avant quand on en avait besoin, mais une bonne stabilité en entrée de virage quand on était à fond sur les freins et qu’on tournait."
"Et ce compromis a toujours été quelque chose que nous ne pouvions pas résoudre. On se retrouve toujours avec un arrière faible à l’entrée ou un avant médiocre au point de corde. J’espère que cela nous a permis d’avancer dans la bonne direction."
"Nous avons des idées de ce que nous voulons, des idées de ce que nous ferons avec la voiture de l’année prochaine. Ce que nous avons apporté à cette voiture est juste un exemple de ce qu’il est possible de faire dans un délai très court avec un plafond budgétaire."