Michael Andretti avait fait, en 1993, un passage infortuné en F1 chez McLaren : aux côtés d’Ayrton Senna, le champion d’Amérique avait vite dû déchanter, enchaînant les abandons et les bévues. Il n’avait pas fini la saison et avait été remplacé par Mika Hakkinen.
Pourtant Andretti, comme il l’a révélé aujourd’hui, aurait pu faire son entrée en F1… un an plus tôt, et dans une autre équipe, chez Ferrari.
En 1991, le champion de CART venait juste de signer un nouveau contrat avec Newman/Haas, mais sa carrière aurait ainsi pu prendre une direction toute différente.
« Je venais de signer un contrat avec Carl Haas pour 1992. Mais il y avait une clause sur la Formule 1, qui disait que le contrat ne s’appliquerait jamais, si j’allais en Formule 1. Et que Carl ne pourrait alors pas m’arrêter. »
« Donc en 1991, j’ai signé un contrat - c’est quelque chose que peu de gens savent. J’ai signé un contrat avec Ferrari pour conduire pour eux en 1992. »
Mais contrairement à ce qu’il avait promis, Carl Haas a alors refusé que Andretti rejoigne Maranello…
« Quand j’ai ramené le contrat à Carl Haas, il m’a dit : ’Je ne vais pas te laisser faire’. Je lui ai répondu : ’Eh bien, tu as dit que tu le ferais’. Alors j’étais vraiment, vraiment en colère contre lui. »
« La course suivante se déroulait à Elkhart Lake, nous étions dans le même hôtel et nous nous dirigions vers le circuit, le matin, et je ne lui parlais même pas. Donc tout le chemin jusqu’à l’aéroport, je me disais mon dieu, je veux être tellement en colère contre lui mais je ne le pouvais pas. Pas contre ce genre de gars. »
Chez Ferrari, en 1992, Andretti aurait normalement dû faire équipe avec Alain Prost. Mais on sait que le Professeur, après avoir traité de camion sa monture de 1991, prit une année sabbatique. Andretti fit tout de même équipe avec le rival de Prost en 1993, chez McLaren…
« Je pense que j’avais signé un accord de trois ans avec Ferrari. Ils savaient que cela allait me prendre un certain temps pour me faire à la F1 » regrette Andretti, à qui McLaren n’a pas vraiment laissé le temps de l’adaptation.
« Prost allait être mon coéquipier et j’ai donc senti que j’allais pouvoir apprendre beaucoup de choses là-bas. J’ai pensé que c’était une grande opportunité, conduire pour Ferrari dès la fin de mon passage en IndyCar aurait été génial. C’est quelque chose qui m’a vraiment déçu. Ça aurait été cool même si cette année-là n’a pas été très bonne pour Ferrari. »
« Si j’avais pu courir avec Prost, à une époque où vous pouviez faire des essais illimités, j’aurais pu être beaucoup mieux préparé. Et je pense qu’il aurait été moins politique pour moi de faire cela que chez McLaren. Je pense donc que cela aurait été un exercice intéressant, mais malheureusement, il ne s’est jamais produit. »