C’est un rookie pas comme un autre qui fera ses débuts en F1 cette année, avec Haas. Mick Schumacher sait qu’il est attendu par bien des observateurs, surtout du grand public… Et pourtant, il ne débutera pas sa carrière en F1 dans des conditions habituelles.
Bien sûr, il courra dans une équipe en manque de moyens, qui ne pourra pas développer sa F1 2021.
Pour ne rien arranger, Mick Schumacher, comme les autres rookies Yuki Tsunoda et Nikita Mazepin (son coéquipier) n’aura qu’une journée et demie d’essais privés, à Bahreïn, pour se préparer à la nouvelle saison. C’est un vrai désavantage, même si Mick Schumacher a accès au simulateur Ferrari…
Schumacher, comme il l’a confié à Auto Motor und Sport, n’aime pas cette réduction des essais hivernaux et l’a fait savoir…
« Nous n’avons que trois jours de test par équipe au lieu de six ou huit comme les années précédentes. Cela signifie que je n’ai qu’un jour et demi d’essai avant ma première course - et donc une heure d’entraînement en moins [avec la réduction des essais libres]. Non, je n’aime pas entendre cela. Mais ce sont les règles. Je suis sûr que nous nous y ferons aussi. Mais bien sûr, mon plus grand objectif est de piloter autant que possible. »
Et il y a du pain sur la planche du côté de Mick Schumacher, pour s’adapter de la F2 à la F1.
« Ce sera la première fois que je piloterai une voiture avec direction assistée. C’est déjà une très grande différence. Le ressenti est très différent comme pilote. Vous attendez des données différentes de la voiture, que vous devez ensuite analyser rapidement. Il faut juste un peu de temps pour s’y habituer. »
Comment Mick Schumacher s’y prend-t-il pour se préparer au quotidien ?
« J’aime écrire des choses et prendre des notes. En général, il s’agit du déroulement d’une course et d’un week-end de course. J’ai fait beaucoup de courses dans ma carrière, mais rien ne se rapproche de la situation qu’un week-end de Formule 1 apporte. Cela devient très spécial. J’ai eu beaucoup d’appels Zoom avec mon équipe pour me préparer. Mais une course va être un événement qu’il faut être là pour comprendre. »
L’arrivée de nouveaux pneus devrait quelque peu rebattre les cartes et pour Mick Schumacher, c’est une bonne nouvelle sur le papier. Mais la révolution pneumatique est mesurée en F1, alors que les 18 pouces ont déjà changé beaucoup de choses en F2.
« Je ne pense pas que cela donne autant d’avantages qu’un tout nouveau type de pneus. On le voit très bien en Formule 2. Quand les nouveaux pneus étaient là, les débutants étaient immédiatement rapides, tandis que les pilotes qui roulaient dans cette catégorie depuis des années avaient du mal à comprendre les pneus. »
Avec Haas, le courant passe-t-il de manière fluide pour le moment dans cette préparation ?
« Ce n’est pas la plus grosse équipe, mais c’est une équipe où les lignes de communication sont très directes avec les pilotes. Nous avons beaucoup de contacts les uns avec les autres et c’est bien parce qu’alors vous savez quels sont les objectifs. L’écurie travaille très bien avec ses pilotes et une bouffée d’air frais apportée par les pilotes pourrait aussi les aider à retrouver leur motivation. »
Quel objectif réaliste peut se fixer Mick Schumacher avec Haas, alors que Williams pourrait éventuellement dépasser l’équipe américaine en termes de potentiel de la voiture ? Le champion en titre de F2 se met à rêver...
« Nous devons être honnêtes sur le potentiel de la voiture et travailler dur. Le mieux pour nous serait de pouvoir collecter des points, et peut-être que dans des courses folles comme l’année dernière, nous pourrons un jour monter sur le podium. C’est un rêve, bien sûr, mais nous pouvons aussi rêver. »
Pourquoi d’ailleurs avoir choisi Haas ? Aurait-il voulu être placé, par Ferrari, plutôt chez Alfa Romeo ?
« Nous avons pris la décision ensemble bien sûr, mais en fin de compte, j’ai très peu d’expérience en Formule 1, et chez Ferrari, j’ai accès à beaucoup de données et de connaissances. Ils connaissent le métier et savent exactement ce qui est bon pour moi. »