David Coulthard est arrivé en Formule 1 à l’âge de 23 ans et était à l’époque l’un des plus jeunes pilotes de la discipline. Son manque d’expérience avait d’ailleurs été décrié, alors qu’il était pourtant plus âgé que ne le sont aujourd’hui Max Verstappen ou Charles Leclerc.
Mais à l’époque, les pilotes de F1 faisaient énormément d’essais et n’avaient pas autant d’exposition médiatique dans les disciplines inférieures. L’Écossais pense toutefois que le plus important est que les pilotes s’adaptent à leur environnement et à leur époque.
"Il faut vivre avec son temps, et je n’ai aucun regret quant à mon parcours. J’ai dormi sur des canapés, à l’arrière de quelques fourgons, j’ai eu quelques obstacles jusqu’à la F1" se rappelle Coulthard.
"Beaucoup des pilotes actuels ne le font plus, mais cela dépend contre qui vous courez. A l’époque, nos parents nous disaient à quel point leur vie était plus difficile par rapport à la nôtre, et nos grands-parents disaient que leur époque était plus compliquée. Je ne suis pas une personne qui regarde en arrière et dit ’c’était plus difficile’."
Les essais ont été limités par rapport à l’époque où Coulthard visait une place en F1 et aujourd’hui, les pilotes s’entraînent essentiellement en simulateur. Selon lui, une telle préparation est plus difficile à appliquer à un véritable pilotage.
"Nous testions toutes les semaines. Nous avions des équipes de course et des équipes de tests. J’adorais cela car j’étais dans la voiture tout le temps, et ça me donnait l’opportunité de progresser en tant que pilote."
"Ils n’ont pas cette opportunité aujourd’hui, ils doivent être plus concentrés et faire davantage de travail de simulateur pour être prêts lorsque que ça compte vraiment, durant les week-ends de Grands Prix."
Mais pour Coutlhard, c’est également une modification complète de la manière dont les pilotes se développent humainement et en tant que sportifs. Outre le talent pur derrière le volant, l’ancien pilote pense que le développement des capacités à effectuer des choix ne vient qu’avec l’expérience.
"Le fait qu’ils arrivent plus jeunes fait qu’ils n’ont pas l’expérience de la vie, car vous espérez être une meilleure personne à 30 ans qu’à 20 ans si vous vivez un développement continu, et vous espérer que ce développement se poursuive. Sur le plan sportif, je pense que la fenêtre idéale est entre 30 et 35 ans, si l’on se réfère à l’expérience de la vie."
"Je ne pense pas qu’ils deviennent plus rapides, je pense simplement que vous êtes plus en mesure de prendre des décisions de vie qui vous le permettent. Par exemple, au cours des deux dernières années, Lewis Hamilton a géré son propre contrat. Avant cela, il était fait pour lui. Ce sont toutes des expériences de vie."
"Il ne le fait pas parce qu’il veut cette charge de travail, c’est parce qu’il en veut la propriété. C’est sa carrière, donc plutôt que quelqu’un d’autre qui lit les petits caractères, il le lit maintenant et je pense que les jeunes qui entrent en Formule 1 aujourd’hui ne veulent que voir le contrat quand ils le signent."
"Ils vont inévitablement se développer, mais si vous êtes assez bon, vous êtes prêts pour la F1. Et si vous êtes toujours assez bon, vous n’êtes pas trop vieux. C’est le message clé de la vie et du sport automobile."