L’interdiction des couvertures chauffantes était prévue pour 2024, avant d’être reportée à 2025. Mais au bout du compte, les équipes de F1 ont décidé d’abandonner ce choix potentiellement nuisible à la sécurité comme au spectacle… les couvertures chauffantes vont donc rester dans le sport.
Pirelli peut maintenant se concentrer plus sereinement sur le développement des pneus 2024 et surtout 2025.
Un des enjeux pour 2025 surtout, sera de réduire la dégradation thermique des pneus, liée à la surchauffe – dégradation qui empêche les pilotes d’attaquer et de se battre dur en course, en poussant sur les pneumatiques.
A la dernière Commission F1, ce sujet a été mis en avant par plusieurs équipes. Elles l’ont dit clairement : elles veulent des pneus permettant de plus attaquer.
Mais comment faire ? Le maintien des couvertures chauffantes, décidé à cette même Commission F1, est une première étape en ce sens – si les pilotes avaient eu du mal à chauffer leurs pneus, ils auraient été moins enclins à attaquer, surtout en début de relais.
L’ingénieur en chef de Pirelli, Simone Berra, est presque soulagé de cette interdiction aujourd’hui : sans couvertures chauffantes, la tâche de Pirelli pour 2025 aurait été encore plus ardue.
« Au moins, l’objectif est maintenant clair, et plus clair que les semaines précédentes. »
« Nous savons que nous devons travailler en 2024 pour produire une nouvelle génération de composés. Et ce sera notre objectif. »
« Nous continuerons à améliorer la fiabilité des pneus en termes de structure, mais les composés seront au centre de notre plan de développement pour 2024, et nous travaillerons évidemment davantage sur la surchauffe. »
« Nous voulons essayer de comprendre pourquoi, de 2022 à 2023, la surchauffe était plus importante. Quelle en est la raison ? »
« Après cette analyse, que nous ferons à la fin de la saison, nous essaierons de comprendre où travailler sur les composés pour améliorer cet aspect. »
« Évidemment, nous aimerions que les pilotes soient capables de pousser autant que possible et ne soient pas obligés de gérer la température des pneus. C’est l’objectif que nous nous sommes fixé. »
La surchauffe des pneus serait-elle intrinsèquement liée à la construction même des Pirelli ? Cette hypothèse, qui serait inquiétante pour Pirelli, a été réfutée par Simone Berra.
« Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un problème de construction. Nous avons parfois des commentaires sur la surchauffe des pneus, mais il ne s’agit pas d’une véritable surchauffe. Les pilotes ressentent simplement un manque d’adhérence ou une diminution de l’adhérence, mais parfois c’est simplement le pneu qui se dégrade à cause de l’usure ou du "graining", ou pour d’autres raisons.
« Lors de certaines courses, nous avons remarqué que les températures étaient élevées et que l’essieu arrière était particulièrement affecté par ces températures élevées. Nous devons donc déterminer quelle est la véritable raison. »
« Je pense que nous devons travailler davantage sur le composé en ce qui concerne la surchauffe. Évidemment, nous pouvons aussi travailler sur la structure, car si nous avons un pneu plus fiable. Et si nous pouvons diminuer un peu la pression, cela aidera évidemment l’effet de surchauffe, car cela augmentera la surface de contact et donc vous distribuerez plus uniformément la température. »
« Mais il est certain qu’un composé en soi ne change pas tout. Le composé doit donc fonctionner avec la structure et c’est pourquoi nous devons progresser conjointement : structure et composé. »