Nyck De Vries a impressionné ce week-end à Monza, en terminant neuvième de la course après avoir été prévenu samedi matin qu’il devrait remplacer Alex Albon. Néanmoins, il avait été convoqué chez les commissaires après la course.
En effet, le Néerlandais a profité d’être sous régime de voiture de sécurité pour vérifier quelques points sur sa voiture, et il a freiné en ligne droite devant Guanyu Zhou, qui a été obligé de le dépasser pour éviter la Williams et s’en est plaint à la radio.
L’équipe a ensuite présenté ses excuses au Néerlandais en lui demandant de rattraper la file de pilotes devant lui. Et c’est ce qui a été mis en avant auprès des commissaires, qui ont expliqué qu’il était victime de problèmes de freins.
De plus, c’était son ingénieur qui lui avait demandé de ralentir pour respecter le delta de temps obligatoire dans le cadre du ralentissement lié à la neutralisation. Cela a donc permis d’éviter une pénalité, d’autant que l’équipe a aussi fait jouer le manque d’expérience du pilote au volant de la FW44. Quant à lui, le pilote admet qu’il a souffert physiquement.
"Je peux vous assurer que mes épaules pendent. Quand la voiture de sécurité est sortie, tout s’est détendu, et je me suis dit que je ne m’en remettrais pas. Ca ne m’a pas dérangé de finir derrière la voiture de sécurité, mais ça serait allé aussi. J’ai eu du mal, surtout aux épaules !" a déclaré De Vries.
Williams F1 a "fait ce qu’il fallait" pour viser les points
L’expérience a toutefois été exceptionnelle pour celui qui a fait ses débuts en course : "Je ne pense pas que je réalise encore, j’ai adoré la course aujourd’hui, j’ai pris du bon temps, j’ai profité. Je n’ai pas dormi, j’étais très nerveux, surtout ce matin. Mais plus on se rapprochait de la course, plus j’étais excité et heureux."
"Je suis heureux d’avoir eu cette opportunité et d’en avoir fait quelque chose de réussi. Je sais qu’on a été aidés par les abandons et par les pénalités de grille, mais nous avons aussi fait ce qu’il fallait, et je suis fier de cela, j’en suis heureux."
De Vries explique le défi qu’a été l’adaptation à une voiture qu’il n’avait pas pilotée depuis le mois de mai, et qu’il a découverte dans des conditions bien plus stressantes, avec l’obligation de faire un tour rapide en qualifications et de se battre en peloton pendant la course.
"Cela ne ressemblera peut-être pas à une victoire. Mais ça a été un super week-end. Surtout que je n’ai appris qu’une demi-heure avant le début des troisièmes essais libres que je piloterais. Tout s’est passé en un éclair. Mais c’est peut-être une bonne chose. Vous n’avez pas le temps de réfléchir et ensuite il suffit de suivre le courant et de faire votre travail."
"J’ai bien utilisé les outils à bord de la voiture pour influencer un peu son comportement pour moi. C’était quelque chose que je ne connaissais pas très bien. Je demandais constamment à l’équipe comment je devais le faire avec le différentiel, la balance des freins et ils m’ont donné les instructions pour le faire. Mais au final, c’était moi dans la voiture qui devait ressentir ce dont j’avais besoin pour gérer la situation."
Latifi : On n’a pas une voiture avec laquelle on peut courir
Nicholas Latifi a évolué dans l’ombre de son équipier débutant pendant tout le week-end, et le Canadien a connu un début de course très compliqué. Frustré d’avoir été coincé entre deux voitures, il regrette que les pilotes l’ayant passé hors piste n’aient pas été pénalisés.
"On a été compromis au départ, on a été pris en sandwich entre plusieurs voitures, j’ai essayé d’éviter de me faire rentrer dedans. Puis plusieurs voitures ont coupé le premier virage et n’ont pas été pénalisées" s’agace le Canadien.
"Ca a compromis ma course car je me suis retrouvé à être la première voiture hors de position, toutes les voitures rapides ont pu m’attaquer. Et je pense que l’on s’est arrêtés trop tôt, mais la course était finie dès le départ."
Ne trouvant vraisemblablement aucun motif de satisfaction, et sentant possiblement ses jours comptés chez Williams, Latifi n’hésite pas à renvoyer la responsabilité de ses performances sur une FW44 très peu exploitable, selon lui.
"Je ne sais pas quel était mon rythme dans l’air propre, mais je dois dire qu’avec la voiture, il fallait tenter de maintenir la position et de se défendre. Mais si l’on voulait remonter, notre voiture n’est pas une voiture avec laquelle on peut courir."
"Elle est rapide en ligne droite mais on ne peut pas freiner ni garder de la vitesse dans les virages. C’est bien de se battre avec quelques voitures, mais on manquait drastiquement d’appui, donc ce n’était pas simple."