Avant d’être le concepteur des Red Bull championnes du monde, Adrian Newey a fait les beaux jours de Williams et McLaren F1. L’ingénieur se souvient de défis différents dans les deux équipes, à des moments différents de sa carrière.
"Williams et McLaren étaient très différentes. J’ai rejoint Williams depuis une toute petite équipe, Leyton House. Lorsque je l’ai quittée en 1990, il n’y avait encore que cinq ingénieurs et nous étions tous autodidactes. Williams était une équipe bien établie qui avait remporté des championnats avant mon arrivée" se souvient Newey.
"Patrick [Head] avait créé une structure d’ingénierie très bien huilée, ce qui était parfait pour moi, car ma passion était de rendre la voiture plus rapide. Williams s’était un peu perdue du côté du design et j’espère avoir pu contribuer à corriger cela."
"Chez McLaren, l’ambiance était très différente. Williams était en fait l’atelier de Frank et Patrick, une entreprise familiale si l’on peut dire, avec les forces et les frustrations occasionnelles qui en découlent."
"En revanche, chez McLaren, Ron [Dennis] accordait une grande attention aux détails et on avait l’impression d’être dans une plus grande entreprise, à l’image de British Aerospace, même si l’équipe d’ingénieurs était encore assez restreinte par rapport aux normes actuelles."
Interrogé sur les plus grandes qualités d’un pilote, Newey parle de l’égoïsme et de la capacité mentale : "L’égoïsme, bien qu’il ne faille pas le confondre avec la méchanceté. Le mot ’concentration’ est probablement plus approprié."
"Si cela signifie qu’il faut faire abstraction des autres choses de la vie pendant que vous êtes dans la zone, alors c’est ce qu’il faut faire. L’autre élément clé est d’avoir des capacités mentales de réserve. Je ne citerai aucun nom, mais il y a des pilotes qui peuvent conduire rapidement pendant un certain temps."
"Mais vous savez alors que tous les neurones disponibles sont utilisés dans ce processus. Il ne reste plus rien pour penser au déroulement de la course, pour ajuster la voiture, gérer les pneus ? C’est ce qui caractérise les champions du monde."