Adrian Newey, le consultant technique de Red Bull, a admis que le succès connu par l’équipe autrichienne cette année était totalement "totalement inattendu".
Alors qu’il ne reste qu’un Grand Prix à disputer, Red Bull pourrait rafler toutes les victoires de la saison sauf celle de Singapour, soit 21 sur 22. Cela ferait de la RB19 la monoplace la plus dominatrice de l’histoire devant la McLaren MP4/4 de 1988 qui a gagné 15 courses sur les 16.
"Nous nous attendions pleinement à ce que notre grande forme de la fin 2022 se termine cette année. Dominer autant cette année était totalement inattendu," confie aujourd’hui Newey à la BBC.
Il pense que le succès de Red Bull est enraciné dans le fait que lorsque la nouvelle réglementation de la F1 a été introduite, "nous avons réussi à mettre en place les fondamentaux de la voiture."
"Ce qui est bien, c’est que cela nous a permis d’adopter une approche évolutive, de comprendre les forces et les faiblesses de la voiture de l’année dernière et d’essayer d’y remédier de manière appropriée."
"Nous avons réussi à bien lire les changements de réglementation et à revenir avec une voiture que nous pouvons ensuite faire évoluer."
Et quelle a été l’évolution pour cette année ?
"La perte de poids en faisait partie. Nous n’avons jamais réussi à atteindre la limite de poids l’année dernière. À la fin de la saison, nous étions encore largement au-dessus, avec beaucoup plus de travail sur les détails pendant l’hiver pour réduire le poids, et le reste était principalement du raffinement aérodynamique."
Et selon Newey, il n’y a pas vraiment de secret à percer.
"Il s’agit d’essayer de conditionner le flux aéro pour donner les meilleures performances au plancher. La plupart des choses que vous voyez consiste, comme toujours, à contrôler le sillage créé par les roues avant, ce qui dans toute voiture de course à roues découvertes est une chose importante, et maximiser la forme du dessous est la clé de tout cela."
Chez Red Bull, Newey siège au sommet de ce qu’il appelle "une structure très plate", avec le directeur technique Pierre Wache à la tête d’un groupe d’ingénieurs que Newey considère comme "exceptionnel" et "le meilleur que l’équipe ait eu".
Pourraient-ils avoir autant de succès sans lui ?
"Euh, je ne suis pas la personne à qui demander. J’aime essayer d’être créatif - me tenir devant ma planche à dessin, comme tout le monde le sait, et essayer d’inventer des choses. Mais j’aime aussi beaucoup travailler avec l’équipe et c’est la culture que nous essayons de promouvoir et d’adopter."
Sur les 20 victoires en 21 courses de cette année, 18 sont l’œuvre du seul Max Verstappen.
Newey dit qu’il n’y a "aucun moyen de déterminer dans quelle mesure notre succès cette année est dû à la voiture ou à Max", mais il souligne que pour remporter des titres mondiaux, "il faut un grand pilote, une bonne voiture et un bon moteur - si l’un des ingrédients est faible, vous pouvez remporter quelques victoires ici et là, mais vous ne gagnerez pas le championnat."
Il convient de souligner que, malgré une saison médiocre, Perez vient de décrocher la deuxième place du championnat des pilotes, même s’il a dû y travailler plus dur qu’il n’aurait dû. La part du lion du succès de Red Bull doit donc sûrement être attribuée à la voiture.
Néanmoins, Newey est un grand admirateur de Verstappen.
"J’ai eu la chance de travailler avec plusieurs grands pilotes et même si leurs personnalités peuvent être très différentes dans la façon dont ils se comportent - leur approche des petites choses comme les débriefings après chaque séance - ce qu’ils ont tous en commun, ce qui est courant, c’est la capacité de conduire la voiture avec beaucoup de réserve mentale."
"Ils sont capables de conduire la voiture avec suffisamment de capacité pour réfléchir à la façon dont ils utilisent les pneus, comment se déroule la course, quand attaquer, quand ne pas attaquer, surtout maintenant, en particulier avec ces voitures et ces pneus. Et comment ajuster les paramètres électroniques en fonction du comportement de la voiture au fur et à mesure de son évolution tout au long de la course. Max est assez exceptionnel dans ce domaine."