La FIA et la F1 vont se pencher sur la sécurité lorsqu’il pleut en piste. La semaine prochaine, McLaren et Williams testeront des arches sur les roues arrières destinées à limiter les projections d’eau dégagées par les monoplaces.
Lando Norris pense qu’il s’agit désormais d’un sujet très important en matière de sécurité, spécifiquement après l’accident mortel de Dilano van ’T Hoff à Spa-Francorchamps dans des conditions dantesques le week-end dernier.
"Parmi toutes les mesures prises en faveur de la sécurité, je pense qu’il s’agit de l’un des sujets les plus importants à modifier" a déclaré Norris. "Quand vous n’êtes pas dans la voiture, vous ne réalisez pas à quel point c’est mauvais. Vous ne pouvez pas voir d’ici au mur."
"On ne voit rien. Donc, si une voiture est arrêtée ici, vous n’avez aucune chance de réagir. Et cela peut arriver à Spa, cela aurait pu arriver ici. Si quelqu’un sortait du virage 2 du Red Bull Ring, vous ne le verriez pas avant qu’il ne soit trop tard."
Le Britannique estime que Silverstone est un bon endroit pour le faire : "Je pense que c’est une bonne chose que nous fassions ce test à Silverstone, parce que vous pourriez aussi bien fermer les yeux la moitié du temps dans le deuxième virage. C’est presque mieux de fermer les yeux parce qu’il faut parfois espérer le meilleur."
La pluie doit être "prise au sérieux"
Nyck de Vries rappelle que la F1 est souvent critiquée pour les décisions prudentes sous la pluie, notamment lorsque la visibilité est mauvaise, mais juge qu’il est important de ne pas prendre trop de risques.
"J’ai entendu dire que les circonstances étaient très extrêmes, et nous critiquons toujours le système lorsque nous sommes trop conservateurs dans des conditions extrêmes. Mais il ne s’agit pas d’un jeu pour le plaisir."
"Cela montre qu’il y a un grave danger. Et nous devons le prendre au sérieux. Et en ce qui concerne la piste et la situation, oui, nous devrions peut-être y réfléchir à deux fois et voir ce qui peut être fait pour éviter tout incident grave à l’avenir."
Oscar Piastri, qui testera aussi les arches, est impatient de les découvrir. En revanche, l’Australien ne veut pas s’exprimer sur l’accident de Spa, mais admet qu’il faut revoir comment éviter ces drames : "Je participerai à ce test, donc j’en ferai l’expérience directe."
"Je n’en sais pas assez sur l’accident pour parler de ce qui pourrait se passer après. Je pense qu’il y aura évidemment une grande enquête à ce sujet. Car il est évident que nous ne voulons pas que cela continue à se produire."
Hill s’interroge sur ce qu’il faut faire
Damon Hill n’est pas surpris que ce type d’accidents se produisent dans des conditions aussi extrêmes, et pense que la FIA doit examiner plusieurs facteurs : "Je pense qu’à chaque fois que vous avez une longue ligne droite et des conditions humides, cela peut arriver."
"Les conditions humides sont vraiment le pire facteur contribuant à cela, car on ne peut pas voir où l’on va. D’après ce qu’on entend, il semble qu’il ait été frappé de la même manière qu’Anthoine [Hubert] alors qu’il était à l’arrêt sur la piste, donc un impact très important."
"Qu’est-ce qu’on peut faire ? Arrêter les courses sur le mouillé, ne courir que lorsque l’on peut voir ou rendre les voitures indestructibles de cette manière et faire en sorte que les pilotes puissent survivre. La FIA examinera tous ces facteurs."
Le champion du monde 1996 reconnait que les courses sous la pluie, comme celle de F3 en Autriche, sont très attrayantes pour les spectateurs : "Je suis coupable, comme tout le monde, d’avoir regardé la course de F3 en me disant ’on veut voir une course sur le mouillé’."
"Nous voulons voir des courses sur le mouillé parce que c’est excitant et qu’il y a de l’action, mais malheureusement, cela cache ce terrible risque que quelque chose comme ça se produise."