Parti depuis la pole position à Monza, Lando Norris a cette fois pris un bien meilleur départ qu’à Zandvoort mais a dû s’incliner face à son coéquipier Oscar Piastri après seulement quelques virages, perdant également une position au profit de Charles Leclerc dans la manœuvre.
Finalement troisième au drapeau à damiers, le pilote McLaren F1 était forcément déçu mais a tout de même salué la course de son voisin de garage et celle du Monégasque de Ferrari, vainqueur avec une stratégie à un seul arrêt.
"Plutôt décevant. Oui, c’est évident même de l’extérieur. Je veux dire que Charles a fait une belle course, honnêtement. Il est difficile de savoir si nous aurions pu faire ce qu’il a fait, mais il le méritait. Oui, Oscar et Charles ont tous deux fait une bonne course. Donc, oui, c’est décevant de partir de la pole et de finir troisième, surtout quand je pense que le rythme était très fort. C’est dommage, mais c’est comme ça."
"Nous avons essayé de ne faire qu’un seul arrêt de notre côté, nous savions que c’était la chose la plus rapide à faire, mais nous avons juste tué les pneus un peu trop facilement. Et quand vous êtes en troisième position, c’est beaucoup plus facile d’essayer de prendre des risques et de faire une telle chose. Je ne pense donc pas que nous puissions être trop déçus. C’était beaucoup plus risqué pour nous d’essayer de le faire que pour Charles, et il a réussi. Donc, oui, chapeau à eux, à Ferrari et à lui-même, car le pilotage a fait une grande différence sur la piste. Nous y avons pensé et nous voulions le faire. Mais nous n’avons pas pu le faire. Je pense que c’était clair samedi. Nous avions une bonne voiture de qualification. Mais en course, notre voiture n’était probablement pas assez bonne."
Si le dépassement de Piastri lui a beaucoup coûté, Norris affirme que son coéquipier a respecté les règles d’équipe imposées par McLaren F1, qui autorise ses pilotes à se battre à condition d’éviter un accrochage.
"Il n’y a pas eu de contact, il a donc fait du bon travail. Il suffit de freiner un peu plus tard. C’est aussi simple que cela. Mais parfois, c’est plus facile à dire qu’à faire. Oscar a évidemment freiné à la limite et m’a laissé de l’espace. C’était juste assez. J’ai fait de mon mieux pour éviter que quelque chose d’autre ne se produise à ce moment-là. Mais en même temps, si je freine deux mètres plus tard, on ne sait pas et on ne peut pas prévoir. Mais deux mètres plus tard, cela aurait pu être un accident. C’est donc une question difficile. Le plus simple est de freiner beaucoup plus tard et de le forcer à sortir, et je traite la situation comme personne d’autre. Je ne sais pas ce qu’il en est. J’ai évidemment pris mon temps. J’ai vu que nous avions un énorme écart derrière, alors peut-être que j’ai été un peu trop prudent et que j’en ai payé le prix."
Norris ne veut pas "supplier" Piastri de l’aider pour le championnat
Si le résultat est donc une déception, Norris peut tout de même se féliciter d’avoir repris sept points à Max Verstappen au championnat, le pilote Red Bull ayant terminé seulement sixième après avoir souffert tout le weekend. Le pilote britannique n’a ainsi pas été surpris de dépasser son rival assez facilement après son arrêt.
"Non. Je veux dire qu’ils n’avaient pas de rythme. Ce n’était donc pas une surprise, non. J’avais des pneus beaucoup plus frais, vous savez, 10, 15 tours ou quelque chose comme ça. Non, je veux dire, c’était attendu, je pense, à ce moment-là. Peut-être même plus, 20 tours de différence. Donc, oui, ils semblent avoir des difficultés ce week-end, mais ils seront très bien le week-end prochain."
En revanche, pas question pour Norris d’évoquer le titre pilotes.
"Ma réponse est la même chaque weekend : je fais de mon mieux et c’est une bonne chose de marquer un maximum de points, mais il reste huit courses."
Tout de même, Norris ne pense-t-il pas qu’il serait temps de recevoir de l’aide de la part d’Oscar Piastri en piste ?
"Il m’aide. Mais je ne suis pas ici pour supplier quelqu’un de me laisser passer. Je ne suis pas là pour ça. Je suis ici pour faire la course. Il a fait une meilleure course que moi, donc j’ai fini troisième, et c’est là que je méritais de finir."
Pourtant, l’Australien est à plus de 100 points de Verstappen au championnat et donc dans une position bien moins favorable que celle de son coéquipier, qui est lui à désormais 62 unités du leader. McLaren F1 ne devrait-elle ainsi pas trancher désormais ?
"Je veux dire que j’adorerais, mais ce n’est pas ce que... Cela ne dépend pas de moi. C’est difficile, parce qu’évidemment, je pense qu’en tant que pilote, vous ne le voulez pas. Vous savez, vous ne voulez pas que les choses se passent comme ça. C’est difficile. Évidemment, je ne dirais pas que nous manquons de temps, mais le temps s’écoule lentement, et je crois toujours que nous pouvons y arriver. Le rythme est évidemment excellent. Je continue de penser que nous sommes probablement proches de la meilleure voiture ce weekend, si ce n’est la meilleure. Je ne sais pas ce qu’il en est."
"Ce n’est pas à moi de décider. C’est à l’équipe de décider, mais je pense que nous continuons à bien travailler ensemble. Nous nous aidons toujours les uns les autres et je pense que nous avons montré à de nombreuses reprises cette année que nous travaillons très bien ensemble en tant qu’équipe et que nous sommes la meilleure équipe sur la grille et nous sommes très heureux de cela. Mais oui, je ne sais pas. Lorsque vous vous battez pour un championnat, vous voulez tout savoir et je fais tout ce que je peux. La meilleure façon est simplement de gagner la course. Et je ne l’ai pas fait aujourd’hui à cause de choses stupides. Donc, oui, c’est pour l’équipe, pas pour moi."