La course de McLaren a été très stratégique, avec une bataille entre Lando Norris et Daniel Ricciardo tout au long de la course. L’équipe a dû gérer leur envie de se dépasser et les demandes de l’un et de l’autre pour accélérer, ce qui a frustré le Britannique en fin de course. Mais il comprend que les deux aient eu besoin de s’entraider.
"Bien sûr, en tant que pilote, on veut juste être dans la meilleure position possible, surtout quand on a une bonne chance de dépasser comme je l’avais" a déclaré Norris. "Daniel ne m’a pas dépassé en milieu de course, il est resté derrière moi et ça m’a peut-être fait gagner quelques secondes."
Norris voulait passer à la fin, expliquant qu’il jouait une position à l’arrivée et non une stratégie, mais comprend que McLaren ait gelé les positions : "C’est une discussion qu’on aura, mais je ne suis pas mécontent. Daniel m’a aidé et je l’ai aidé, on termine dans les points et je suis satisfait."
"Ce n’est pas simple de progresser"
Les performances de McLaren ont été décevantes en Azerbaïdjan, malgré les six points marqués, et Norris espère que son équipe parviendra rapidement à faire des progrès. Il sait que les équipes commencent à comprendre les monoplaces mais rappelle qu’il ne faut pas sous-estimer les développements.
"On a été éliminés en Q2 hier on ne veut pas que ça arrive, Aston Martin était plus rapide que nous, Mercedes est loin devant, on était proches d’Alpine, mais c’est difficile. Tout le monde fait des progrès, nous aussi, je suis satisfait de ce que fait l’équipe, mais on doit continuer."
"Tout le monde travaille dur, mais ce n’est pas simple de progresser. Ce n’est pas juste une question de mettre un nouvel aileron avant et de gagner les deux secondes dont on a besoin. Je veux être positif, je le suis car l’équipe fait un excellent travail, mais ça prend du temps."
Enfin, il relativise au sujet du marsouinage de la MCL36 en course : "Je ne me plains pas, on avait du marsouinage et du talonnage, mais c’est le jeu du compromis entre hauteur de caisse et performance. Je pense que les Mercedes voudraient avoir un plancher plus rigide et pouvoir relever la hauteur de caisse, mais on n’a pas à se plaindre."
Ricciardo "plaint" les pilotes ayant du marsouinage constant
Daniel Ricciardo a terminé juste devant son équipier, et il a découvert un marsouinage d’une intensité qu’il n’avait pas encore connue jusque-là. L’Australien admet que c’est une sensation très désagréable pour les pilotes et compatit avec ceux, comme chez Mercedes F1, qui le vivent tous les week-ends de manière violente.
"Avant la course, j’ai pris rendez-vous pour un massage car je savais qu’on serait un peu endoloris !" s’amuse Ricciardo. "Non j’en rajoute, mais j’ai expérimenté du marsouinage de manière assez violente pour la première fois aujourd’hui, et je plains ceux qui l’ont vécu toute la saison. Je peux en parler mal, c’est vraiment très mauvais.
"Je suis sorti de la voiture, et je me sentais secoué, brassé. Je ne veux pas dire étourdi, mais c’était comme si j’avais pris quelques coups. J’ai toujours voulu être un combattant ! Ce n’est pas une bonne chose, j’ai l’impression que c’est comme quand on met un ballon de basket près du sol et qu’on dribble vite, comme si quelqu’un l’avait fait sur mon casque."
Des consignes logiques "en début et en fin de course"
Pour ce qui est des consignes, Ricciardo comprend pourquoi McLaren a tenu à ne pas prendre de risques. Comme Norris, il trouve correct que chacun des deux pilotes ait aidé l’autre. Selon lui, inverser les positions en fin de course n’aurait eu aucun intérêt, car l’Alpine d’Alonso n’était pas possible à dépasser.
"Nous avons eu des consignes d’équipe en début de course pour geler les positions, et nous avons eu des consignes en fin de course pour geler les positions. On a renvoyé l’ascenseur, on était sur des stratégies pneumatiques différentes, j’avais davantage de rythme en pneus durs, et il avait plus de rythme en durs en fin de course."
"Le résumé est que les pneus durs étaient meilleurs ! Je pouvais voir que Lando était dans la boîte de vitesses de Fernando dans le dernier virage mais il ne pouvait pas passer, donc on n’avait pas assez de vitesse de pointe pour dépasser. On ne pouvait pas les battre et que ce soit Lando ou moi devant, ça n’a probablement rien changé au résultat."
"Une meilleure compréhension" de la MCL36
McLaren a connu un week-end difficile, avec toutefois six points mais une qualification décevante. Cependant, Ricciardo a semblé accuser un retard moindre sur Norris en rythme pur, et il a passé la course au niveau de son équipier. Il y voit le signe de progrès qu’il a ressentis tout au long du week-end.
"On a une meilleure compréhension, on a fait un pas dans la bonne direction. On a débloqué des connaissances sur la voiture et sur ce qu’on essaie de faire avec. J’ai le soutien total des ingénieurs qui essaient de m’aider, j’essaie de m’adapter à la voiture et ils essaient d’adapter la voiture à moi. On essaie de trouver le point idéal."
La F1 se rend à Montréal le week-end prochain pour disputer le premier Grand Prix du Canada depuis 2019. Ricciardo est heureux de revenir sur le lieu de sa première victoire et espère que les F1 2022 permettront aux pilotes de prendre autant de plaisir qu’avant sur le circuit Gilles Villeneuve.
"J’adore ce circuit, je croise les doigts sur le fait qu’on puisse encore attaquer les vibreurs avec ces voitures car c’est ce qui rend le Canada amusant. On monte sur les vibreurs, on frôle l’herbe, on se croirait presque sur un circuit de karting."