Le marsouinage fracture le paddock entre deux. D’un côté, ceux qui soutiennent l’action de la FIA d’agir pour protéger les pilotes – c’est le camp de Lewis Hamilton, George Russell et Toto Wolff. De l’autre, ceux qui pensent qu’on ne devrait pas modifier le règlement en cours d’année, même pour protéger la santé des pilotes – c’est le camp de Red Bull mais aussi de Ferrari.
Lando Norris a pris position quant à lui sur ce sujet, dans sa chronique pour le Telegraph au Royaume-Uni. Le Britannique reconnaît être dans une solution conflictuelle… mais tranche tout de même clairement, contre Max Verstappen et pour Lewis Hamilton.
Pour lui, la santé des pilotes doit passer avant tout impératif.
« De toute évidence, c’était le principal sujet de discussion pendant le week-end du Canada et je dois admettre que j’étais un peu partagé et en conflit à ce sujet. »
« La vérité, c’est que nous ne sommes pas massivement touchés par le marsouinage, donc nous ne poussions pas au changement. Mais la sécurité doit passer en premier. »
« S’il y a un réel danger que les pilotes aient des conséquences à long terme sur leur santé à cause des rebonds, ou qu’ils perdent leur concentration et aient un accident, alors il faut faire quelque chose. Je peux voir les deux côtés. »
N’est-il cependant pas injuste que Red Bull doive s’adapter à une modification du règlement, alors que c’est Mercedes qui a moins bien géré le marsouinage (c’est l’argument de Christian Horner) ? Lando Norris répond.
« Les deux équipes en tête de la grille ont clairement fait un bien meilleur travail que n’importe qui d’autre dans l’interprétation des règles, donc je peux comprendre pourquoi elles seraient contre un changement en milieu de saison. »
« En même temps, sans avoir connu la sévérité du marsouinage que d’autres ont connu, je ne veux pas critiquer qui que ce soit. La sécurité doit passer avant tout, et même si je ne suis pas concerné aujourd’hui, ces réglementations sont à long terme. »
Lando Norris est à l’entendre déçu de l’attitude de Max Verstappen - qui semble préférer les intérêts de Red Bull à ceux de la santé de ses collègues pilotes.
Pour l’avenir, on ne sait jamais : le pilote McLaren répète qu’à la place de George Russell et Lewis Hamilton, il aimerait voir des collègues pilotes être solidaires de ces impératifs de santé.
« Si, dans un an ou deux, j’avais un problème qui mettait ma santé en danger, je sais que je voudrais que mes collègues pilotes me soutiennent. »
« Mon principal souci est que ce soit équitable pour tout le monde - l’idéal serait de mettre en œuvre tout changement après la saison - mais inévitablement, cela va affecter certains plus que d’autres. »
« De toute évidence, nous avons conçu notre voiture d’une certaine manière, avec une certaine philosophie à l’esprit, et cela pourrait faire évoluer les choses dans notre sens ou dans un sens différent. Nous verrons bien. Il y a des personnes bien plus intelligentes que moi qui sont chargées de résoudre ce problème ! »