Evoquer ses failles et ses doutes : l’initiative est rare en F1 et doit être saluée.
A l’occasion de la Journée internationale de l’homme, et alors que le confinement accroît les risques de dépression dans la population, McLaren a publié un post personnel, très personnel, de Lando Norris. L’ex-rookie y revient en toute transparence et humilité sur ses difficultés, l’an dernier, à assumer son nouveau statut en F1, et à croire en ses capacités, au moment d’entrer dans l’arène de l’élite du sport automobile.
« Avez-vous déjà lutté mentalement contre quelque chose - mais l’avez-vous caché au monde en affichant un visage de quelqu’un de courageux ? Je sais que je l’ai fait. »
« Lors de ma première saison en Formule 1, j’aurais pu ressembler au petit nouveau du quartier, plein de confiance et d’enthousiasme, mais ce n’était pas vraiment le cas. J’ai dissimulé le fait que je luttais beaucoup contre les nerfs et l’anxiété. »
« Bien que je sois arrivé en F1, ce dont je rêvais depuis que j’ai commencé à courir, je me suis retrouvé à remettre en question ma propre confiance en moi : m’inquiéter de savoir si j’avais ce qu’il fallait, me comparer à mon coéquipier et aux autres pilotes. »
« Ça se visse dans la tête. C’est difficile à gérer et je suis sûr que beaucoup d’autres pilotes ont eu des difficultés dans le passé. »
« Mais dans ce sport, parce que personne ne veut donner un avantage à l’adversaire ou montrer une quelconque faiblesse, on ne parle pas de santé mentale autant qu’on le devrait - et on devrait vraiment le faire. »
C’est pourquoi à la fin de l’an dernier, Lando Norris a fait appel à un spécialiste, pour l’aider à surmonter ses angoisses.
« Jusqu’à la fin de la saison dernière, j’ai travaillé avec un coach mental pendant quelques années - un autre excellent exemple de quelqu’un à qui je pouvais faire appel, pour travailler sur mes nerfs et me mettre dans un état mental plus positif. »
Aujourd’hui, où se situe Lando Norris ? Son podium pour l’ouverture de la saison, au Red Bull Ring, montre qu’il a fait des francs progrès.
« Mais cette année, je me suis senti assez confiant pour prendre davantage de responsabilités pour ma propre santé mentale. Je pense que tout cela fait partie du processus de développement. J’avais atteint un stade où je me sentais prêt à penser davantage par moi-même lorsqu’il s’agissait de trouver des moyens de surmonter les difficultés mentales. »
Le message du pilote McLaren se veut surtout en soutien de ceux souffrant de problèmes d’anxiété, voire plus.
« C’est la santé mentale, quelque chose qui nous touche tous, mais c’est aussi quelque chose dont les gens n’ont pas l’impression de pouvoir parler. Il faut que cela change et j’espère que le travail que nous faisons chez McLaren pourra être un moteur pour une meilleure santé mentale pour tous. »
« Si vous êtes aux prises avec votre santé mentale en ce moment, s’il vous plaît, ne luttez pas seul. Adressez-vous à quelqu’un à qui vous pouvez parler. »