Une question délicate a été posée à l’un des hommes en forme de la saison.
Ne faut-il pas que Lando Norris durcisse son pilotage – à l’image de Max Verstappen – s’il veut remporter davantage de Grands Prix ?
Suite à l’accrochage entre le pilote McLaren F1 et le pilote Red Bull en Autriche, le ton est monté et certains parient que cet incident ne sera pas le dernier…
Mais s’il veut être champion du monde un jour, Lando Norris ne doit-il pas durcir son jeu, sur et en dehors de la piste ? Être un tueur, quitte à être trop agressif ? Un pilote champion du monde doit-il être un ‘bad boy’ pour se faire respecter ?
Le pilote McLaren F1 a été interrogé sur la question, et sa réponse a été plutôt sèche !
« Je me fiche de ce que les gens disent dans les médias. »
« Je suis un gars sympa - j’essaie de l’être, et j’essaie d’être respectueux de toutes les façons possibles. Et ce que je suis, cela n’a absolument aucun rapport avec ce qui se passe sur le circuit... »
« Je pourrais être beaucoup plus une enflure, un salopard [dick en V.O. ndlr] et agir comme un idiot, avoir ce personnage et faire en sorte que les gens pensent que je suis comme ça… mais je n’en ai pas besoin, je n’en ai pas envie. »
« Je veux toujours faire des blagues, m’amuser et rire... Je profite de la vie, c’est aussi simple que cela. Quand je mets le casque, je n’entends pas ce que les gens disent... »
« Non, je suis content de mon équilibre actuel. »
« Je respecte, je prends en compte ce que les gens disent, mais je sais comment faire ce que je pense, et ce que je fais, mieux que 99% des autres personnes. Ce n’est pas que je m’en fiche, je me soucie de ce que les gens disent - j’essaie toujours de prendre en compte et d’améliorer ma façon de travailler, de penser, de parler. »
« Mais je peux dire ce que je veux et je peux penser ce que je dois penser. Je peux le faire pour moi-même mieux que quiconque. »
Lando Norris veut donc s’abstraire du bruit médiatique, des critiques et se concentrer sur ce qu’il sait faire le mieux…
« D’une certaine manière, je ne me soucie pas des gens qui parlent négativement de moi de ce point de vue. Les choses fonctionnent différemment pour chacun. »
« Les gens ont différentes façons de gagner, différentes façons d’attaquer ou de défendre, peu importe, différentes façons de vivre leur vie. »
« Je fais donc ce que je veux. Je sais comment et ce qui fonctionne pour moi et je m’y tiendrai. »
Pas de remise en question sur la stratégie chez McLaren F1 ?
Si quelque chose doit changer McLaren F1, ce n’est pas le pilote, mais peut-être l’équipe chargée de la stratégie.
En effet au Royaume-Uni, l’équipe a sûrement laissé filer une victoire. Oscar Piastri a fait un tour de plus sous la pluie, perdant 17 secondes. Et en fin de Grand Prix, Lando Norris a chaussé des tendres usagés alors qu’il avait gardé des médiums neufs en réserve...
Ne faut-il pas une immense remise en question chez McLaren F1, notamment sur la stratégie, selon Lando Norris ? Beaucoup ont critiqué la gestion de la course par le muret des stands : étaient-ce des critiques injustes ?
« Non, pas du tout, cela dépend de la façon dont on le prend. »
« Je ne pense pas que ce soit injuste parce qu’il y en aura toujours des erreurs, c’est la vie. Les gens vont vous critiquer, les gens vont vous soutenir, les gens vont faire des erreurs. Nous ne sommes pas la seule équipe dans ce cas. Il y a eu des moments où Red Bull aurait dû gagner et ne l’a pas fait, et Mercedes aurait dû gagner et ne l’a pas fait. »
« En même temps, nous n’avons blâmé personne d’autre que nous-même. Ça fait mal quand vous perdez votre course à domicile, quand vous aviez une chance de la gagner. Mais ce qui compte, c’est la façon dont vous et nous, en tant qu’équipe, avons géré la situation, comment nous en avons tiré les leçons, comment nous avons revu les choses, et comment nous sommes revenus plus forts ce week-end et pour les courses à venir. »
« Il reste donc beaucoup de choses à apprendre, mais j’ai confiance en notre équipe. Je pense que nous acceptons toujours les critiques. Surtout quand elles sont constructives, c’est ce que l’on préfère, mais il y aura toujours des gens qui vous soutiendront ou non. Le plus important, c’est de savoir comment on utilise ces critiques et comment on les transforme en quelque chose de positif. »
« On a des processus dans l’équipe pour évaluer la situation, pour nous assurer que nous posons les bonnes questions et que nous nous en tenons à ce que nous savons. Car il est facile de commencer à inventer des choses et à trouver les meilleures idées et de se dire ‘pourquoi n’avons-nous pas fait un tour de plus avec ceci et un tour de plus avec cela’ ? Alors qu’il est parfois préférable de s’en tenir au plan et de faire ce que l’on sait être le mieux. »
Lando Norris conclut en relativisant les erreurs commises par McLaren F1 : tout est une question de détails, de millisecondes... Il ne faut pas tout remettre à plat en raison de ce genre d’erreurs.
« Ce n’est vraiment pas grand-chose. »
« Après le week-end dernier… ce n’est pas quelque chose sur lequel nous avons dû passer cinq ou six jours, ou deux semaines, pour essayer de trouver une solution. Tout le monde s’est efforcé de travailler sur soi et de déterminer ce qu’il aurait pu faire mieux, et moi de déterminer ce que j’aurais pu dire et faire mieux. »
« Je ne pense pas que ce soit un processus super compliqué, mais lorsque vous êtes en tête d’une course, ou que vous êtes deuxième et que vous devez prendre ces décisions, bien sûr, il y a toujours beaucoup plus de stress et de pression pour faire le bon choix. »
« Mais nous avons fait tellement de bonnes choses en même temps, qu’il est important de nous rappeler ce que nous avons fait de bien. Bien sûr, les fois où nous nous sommes un peu plus plantés, ce sont les fois dont tout le monde se souvient, malheureusement, et qui font plus de mal à l’équipe. »
« Alors faisons des choses simples, des choses que je pense que nous connaissons et que nous comprenons. Il faut tout mettre en place pour que cela devienne une routine et une chose subconsciente que nous pouvons simplement exécuter en course, c’est probablement la partie la plus difficile. Je suis persuadé que nous pouvons nous améliorer. »