Il est peut-être devenu, avec Peter Bonnington, l’ingénieur de course le plus connu de la F1 : « il », c’est Gianpiero Lambiase, l’ingénieur attitré de Max Verstappen.
Avec « GP », Max Verstappen a souvent des échanges musclés, mais francs et efficaces, à la radio en cours de Grand Prix.
Mais on en sait peut-être moins sur l’histoire et le parcours de Lambiase. De nationalité anglaise, il a étudié l’ingénierie mécanique à Londres. Il n’était toutefois pas destiné au sport automobile a priori.
« Par hasard, j’ai trouvé un emploi en Allemagne pour une équipe de Formule 3, c’était en 2004. »
« Le propriétaire de l’équipe de Formule 3 faisait partie du groupe qui a racheté Eddie Jordan. Ma première année en Formule 1 était donc en 2005, en tant qu’ingénieur chargé des données chez Jordan. »
Lambiase a ensuite passé une décennie dans l’équipe basée à Silverstone chez Jordan, devenue ensuite Force India, l’actuelle équipe Aston Martin F1.
Puis c’est en 2016 que Lambiase a rejoint Red Bull, pour devenir ingénieur de course. Initialement affecté à Daniil Kvyat, il est ensuite devenu logiquement l’ingénieur de Max Verstappen, à partir de Barcelone 2016, quand le ’swap’ entre les deux pilotes a eu lieu.
Lambiase et Verstappen avaient évidemment commencé de la meilleure des manières leur collaboration, en remportant ce Grand Prix d’Espagne 2016. Ils ont ensuite gagné 19 des 53 Grands Prix passés ensemble.
Une relation productive, quoique tendue ?
Si Lambiase doit guider et conseiller Max Verstappen en week-end de Grand Prix, il a aussi bien sûr appris des choses de son pilote, désormais triple champion du monde.
« Peut-être que la chose la plus importante que j’ai apprise… c’est presque d’apprendre à gagner, je dirais. »
« Sa première victoire en course (à Max) a également été ma première victoire en course. »
« Et même si vous avez un certain niveau de confiance dans votre travail en essais libres, jusqu’à ce que vous le voyiez réellement se concrétiser, il y a toujours un petit doute sur le fait que quelqu’un d’autre fasse mieux que vous. Vous vous dites qu’il vous manque quelque chose, etc. »
« Être avec Max et gagner… ça m’a détendu. Ça nous a rendus plus à l’aise, plus familiers, et je pense que nous avons pu grandir à partir de cela. »
Qu’on ne s’y trompe enfin pas : malgré les petites tensions apparaissant parfois à la radio, en week-end de Grand Prix, la relation entre Lambiase et Max Verstappen est tout à fait saine et productive.
Quand certains parlent de tensions à la radio, Lambiase préfère parler de perfectionnisme.
« Peu importe le nombre de courses que nous gagnons, ou le nombre de championnats que nous avons gagnés, ou que nous pourrions gagner… le fait est que nous ne serons jamais heureux. »
« Notre barre est tellement haute. Je dirais que nous sommes tous les deux perfectionnistes à cet égard, que rien n’est jamais assez bien. »
« C’est ce qui nous motive vraiment à continuer à faire ce que nous faisons, à suivre le processus et à faire de notre mieux. »