Son engagement pour l’écologie est connu désormais bien au-delà des paddocks de F1 : Sebastian Vettel est un « vert » dans l’âme, et pas seulement parce qu’il court pour Aston Martin F1.
Quels arguments reviennent les premiers à l’esprit de Sebastian Vettel ? Dans une conversation avec The Drive, l’Allemand a pointé plus en détail et longueur l’hypocrisie du système actuel.
Revenant sur le message efficacement provocateur de son T-Shirt porté à Miami (Act now or swim later), le quadruple champion du monde a ainsi souligné pourquoi il s’était senti comme intimement poussé à s’engager publiquement pour une rupture avec le modèle actuel.
« Quand vous pensez que dans 50 ans, nous ne pourrons pas être à Miami parce que ce sera sous les eaux... Et ce dont on parle n’aura pas seulement un impact sur une génération lointaine dans le futur, ce qui sera toujours très injuste, mais sur nos enfants et la prochaine génération. »
« Les gens demandent pourquoi est-ce si important pour vous, et je ne comprends pas la question. Cela devrait être important pour tout le monde. »
Pour autant comment Sebastian Vettel vit-il cette contradiction apparente, qui le conduit aujourd’hui à être payé pour conduire des voitures de sport hautement consommatrices de carburant fossile ? Il n’élude pas le sujet.
Et Sebastian Vettel attaque frontalement la génération d’unité de puissance actuelle.
« Nous sommes tous des hypocrites, mais je serais très heureux si nous trouvions un moyen de ne pas brûler de carburant en Formule 1. Ce que le sport automobile devrait avoir en commun… c’est d’utiliser la puissance de l’ingénierie, la détermination et la motivation de tous pour pousser les performances pour le bien commun et nous ne le faisons pas. La technologie que nous avons dans la voiture est fascinante, mais elle est inutile. »
« Nous avons une plus grande responsabilité, je ne suis pas l’exemple parfait dans une certaine mesure. Nous ne le sommes pas tous. »
« Évidemment, les grands constructeurs transfèrent l’hybride de la F1 à la voiture de route, mais c’est à peu près tout. »
Plus que des voitures avec du carburant propre, Sebastian Vettel rêve d’un monde avec beaucoup moins de voitures.
« Mais imaginez comment ce serait s’il n’y avait pas autant de voitures. Ce serait une meilleure version de Miami Beach. Pourquoi s’accrocher à quelque chose si nous savons que c’est mauvais et que ce n’est pas l’avenir ? Je veux dire, nous aimons les voitures. C’est quelque chose que tous les pilotes ont en commun. Toutes les personnes qui travaillent dans le paddock ont ça en commun. La plupart des fans, sinon tous, ont probablement ça en commun, mais, vous savez, nous devons passer à l’étape suivante. »
« Peu m’importe qu’il s’agisse de voitures électriques à l’avenir, ou d’hydrogène, ou d’une autre forme de mobilité, mais cela va changer. Ce doit être autre chose. Nous ne pouvons pas rester immobiles maintenant. »
« Je suis ici pour mes enfants et c’est une responsabilité que chaque père et mère ressent. »
La F1, qui compte toujours sur les V6 hybrides avec 100 % de carburant durable, pour la prochaine génération d’unité de puissance en 2026, appréciera ces propos… Mais sans doute que d’ici là, Sebastian Vettel sera loin de la F1.