Ferrari a connu une saison 2019 en dents de scie, qui a mal commencé et s’est mieux terminée. Néanmoins, les bisbilles internes entre les deux pilotes, comme les déboires stratégiques, ont quelque peu affaibli la position du directeur d’écurie Mattia Binotto.
Devant les journalistes, le PDG de Ferrari, Louis Camilleri, a ainsi tenu à mettre les points sur les i, en consolidant la position et l’autorité de son directeur d’écurie.
« Nous avons besoin de patience, de stabilité, de sérénité. Si vous regardez l’histoire de la F1, les équipes qui ont très bien performé, comme McLaren, Ferrari, Red Bull ou aujourd’hui Mercedes, ont une chose en commun : beaucoup de stabilité au sein de l’équipe. »
« Dans notre équipe, les gens ont appris à travailler très étroitement ensemble. Et nous nous concentrons vraiment là-dessus. Mattia a passé beaucoup de temps avec nous pour nous assurer que nous ayons une équipe unie, soudée. »
La stabilité n’est pas le nerf principal de la guerre cependant en F1 : c’est bien l’argent qui l’est. Or en attendant l’introduction des budgets plafonnés en 2021, 2020 devrait être une année dépensière, puisqu’il s’agit de développer la F1 2020 tout en se préparant au grand changement réglementaire de 2021…
Il faut investir le plus d’argent possible avant que le plafond budgétaire ne frappe Ferrari… et Louis Camilleri est bien conscient de ce défi.
C’est pourquoi le PDG de Ferrari annonce une augmentation sensible du budget de l’équipe l’an prochain, à la faveur des résultats positifs de la marque Ferrari, qui ont fait naître « beaucoup de sourires » sur les visages à Maranello.
Ces investissements serviront notamment à financer le développement d’un tout nouveau simulateur – à l’image de McLaren qui a récemment lancé un chantier similaire.
« Nous sommes une entreprise, et le business des voitures Ferrari finance le business de Mattia. »
« Nous sommes aussi prêts à investir. Et heureusement, le business des voitures peut soutenir ces investissements, pas seulement en termes de ressources humaines, mais aussi en termes d’infrastructures. »
Ferrari va dépenser comme jamais l’an prochain : la nouvelle a été aussi confirmée par Mattia Binotto, qui aura donc à justifier un retour sur investissement…
« Oui, cette année sera significativement plus chère. Le budget que nous avons est celui dont nous avons besoin. »
« Certainement, le nombre de projets à mener parallèlement est plus élevé que par le passé, de manière significative. »
« Nous avons tous commencé à travailler très tôt sur la voiture 2021. Donc oui, il y a aura un budget supplémentaire important l’an prochain. Nous parlons d’argent mais aussi de ressources humaines, il faudra plus d’employés pour exécuter ces programmes. »
« C’est une situation dont il faut s’occuper maintenant. »
Les budgets plafonnés rapprocheront les performances entre les monoplaces… mais les salaires des pilotes en seront exclus. Par conséquent, les pilotes pourraient être tentés de demander une augmentation salariale considérable pour l’après-2021.
Louis Camilleri est-il prêt à doubler le salaire de Charles Leclerc à l’avenir ?
« Je ne suis pas excessivement inquiet » a-t-il conclu. Ferrari a visiblement des ressources financières en réserve…