En 2022, Honda devait initialement apporter une toute nouvelle unité de puissance pour Red Bull ; cependant, les progrès de Mercedes, comme le retrait, bien sûr, du motoriste japonais fin 2021, ont conduit Sakura à avancer les plans.
Finalement, le tout nouveau moteur (nouveau moteur thermique, ERS refait aussi intégralement) arrivera douze mois plus tôt que prévu ! Un véritable exploit, qui pourrait peut-être menacer la suprématie de Mercedes, dans le meilleur des cas…
Sur le plan des performances, Honda pourrait faire un pas en avant. Mais quid de la fiabilité ? Avancer le calendrier à ce point est peut-être risqué pour Honda : car le développement des moteurs sera gelé à partir de la première course de 2021. Si Honda se trompe, il sera trop tard pour rectifier le tir – comme Ferrari l’an dernier. La stabilité réglementaire et l’expérience des années précédentes devraient heureusement aider à limiter les dégâts.
Développer un nouveau moteur, c’est ainsi prendre des grands risques sur la fiabilité. Toyoharu Tanabe les assume-t-il ? Le directeur technique de Honda prône en tout cas une approche agressive…
« Nous ne pouvons pas dire que ce soit sûr à 100%. Bien sûr, le moteur de course du banc d’essais peut parfois réussir le test de durabilité sans problème, mais lorsque vous amenez cette unité de puissance sur la piste et que vous avez d’autres situations, cela peut créer des problèmes pour l’unité de puissance. »
« Nous ne pouvons pas simuler exactement le même travail de vibration ou d’accélération sur le banc d’essais. Cette installation ne peut pas gérer ce genre de choses. Donc, bien sûr, nous avons une inquiétude. Nous allons essayer de tout évaluer en trois jours d’essais. C’est le point final de l’évaluation. »
Et peu importe si Honda s’est trompé : en janvier, les délais sont déjà dépassés !
« Oui, en fait, c’est trop tard si nous avons un problème important. »
Du reste il n’y aura que trois jours d’essais hivernaux, à Bahreïn, ce qui n’aide pas non plus le perfectionnement des réglages, rappelle Tanabe...
« Un nouveau moteur signifie que, du point de vue de la piste, nous devons tout ajuster pour être prêts pour la course. Pas seulement le matériel, mais aussi la calibration du moteur. »
« Je préférerais avoir deux tests de trois jours, pour que nous puissions faire des ajustements entre le premier test et le second. Trois jours, c’est un peu trop court à mon avis. »
Honda devrait cependant évoluer en terrain connu : car contrairement à 2017 (année terrible pour le motoriste), une architecture moteur 100 % différente ne sera pas introduite (en 2017, Honda avait alors copié Mercedes en abandonnant son concept de moteur ultra-réduit).
Mais tout de même : sans changement total de philosophie, Tanabe confirme l’arrivée d’un nouveau "concept".
« A partir de 2017/18/19/20, nous employons d’année en année le même concept ou le design de base. Puis, en parallèle, nous essayons d’améliorer les performances, les différents types de design. »
« Nous avons essayé plusieurs options différentes au cours des années précédentes, et nous avons obtenu de bons résultats pour certaines d’entre elles. »
« Ensuite, nous appliquons cela pour l’année d’après. Il a fallu du temps pour développer un design différent ou un concept différent. Maintenant, nous pourrions dire "OK, allez-y". »