La F1 vit depuis plusieurs années avec dix équipes, et c’est dans ce cadre qu’elle a connu sa récente forte croissance. Les équipes ont gagné en valeur, et le championnat lui-même a également profité d’une valeur supplémentaire, au point que les structures en place ne veuillent plus partager le gâteau.
La FIA a lancé un appel à candidatures pour accueillir en 2026 une 11e équipe, et potentiellement une 12e. Mohammed Ben Sulayem, le président de la fédération, a réitéré son envie de voir de nouveaux teams se mettre en place, et explique les intérêts pour la Formule 1, si le processus de recrutement se fait comme il le faut.
"Imaginez que nous disions non à des équipes potentielles" envisage Ben Sulayem auprès de Racer. "Nous sommes là pour soutenir le sport automobile, pour soutenir l’entreprise. Nous ne regardons pas la part de marché, nous sommes une association à but non lucratif, nous sommes établis depuis 118 ans pour le sport automobile."
"Je ne veux pas qu’une grande équipe nous poursuive en justice et dise que nous l’avons bloquée pour de mauvaises raisons. Oui, nous avons ouvert les manifestations d’intérêt. Ils viennent, nous faisons preuve de diligence raisonnable."
"Nous vérifions, nous examinons leurs aspects financiers et techniques et nous regardons aussi où nous nous voyons dans les années à venir. La F1 est commercialement viable, mais je regarde aussi l’aspect sportif. Si nous gagnons une équipe américaine, ce sera une bonne chose."
"Pourquoi devrais-je cesser de dire ce que je ressens ? Je ne devrais pas, personne ne devrait empêcher les autres de dire ce qu’ils ressentent. C’est aussi mon rêve d’avoir une équipe chinoise. Pensez-y, vous avez une équipe américaine et une équipe chinoise, et vous avez des pilotes américains et chinois. Les équipes s’en trouveraient renforcées."
"Laissez la FIA faire son travail"
Ben Sulayem s’agace de savoir que le règlement de la F1 prévoit la possibilité d’avoir 12 équipes, tout en voyant Liberty Media et surtout les équipes réagir négativement à l’arrivée de nouvelles structures.
"Il y aura des réactions de la part des équipes, je le comprends. Les revenus seront moindres pour elles, mais alors pourquoi avons-nous la possibilité d’avoir 12 équipes ? C’est un long processus et les gens font des prédictions."
"S’il vous plaît, laissez la FIA faire son travail et nous reviendrons vers vous. L’année dernière, nous avons été très transparents sur beaucoup de choses. Nous ne nous cachons pas. Qu’il s’agisse de pénalités ou de déclarations, je pense que les gens ne sont pas habitués à cette FIA."
Le président précise toutefois que les arguments doivent être justes, qu’ils soient positifs ou négatifs : "Nous devons approuver ou désapprouver sur des points valables. Nous ne pouvons pas approuver pour le plaisir d’approuver et nous ne pouvons pas désapprouver pour le plaisir de désapprouver. Nous serons jugés si nous disons oui à une équipe."
"Et sur le plan commercial, si Liberty Media dit ’ce n’est pas bien’, nous devons l’examiner parce que nous devons faire ce qu’il faut. Et si nous désapprouvons pour simplement désapprouver, ils peuvent dire que nous devons examiner la question."
"Nous sommes suffisamment forts pour être très clairs dans ce que nous faisons et pour obtenir des résultats. Je suis fier de mon équipe. Ils ont étudié chaque point de la demande, c’est pourquoi cela a pris du temps. Ensuite, Liberty se penchera sur la question."