La direction de course de la FIA n’a pas montré une image très professionnelle de nouveau ce dimanche à Djeddah. Après avoir entendu Aston Martin F1 lors d’une audience d’appel, les commissaires ont décidé de revenir sur la sanction qu’ils avaient infligée à Fernando Alonso pour une pénalité non-respectée lors d’un arrêt.
Après avoir pris cette décision, les commissaires avaient expliqué qu’ils avaient vu l’incident pendant la course et décidé de l’ignorer, jugeant que le mécanicien qui avait touché la voiture n’avait pas commencé à travailler dessus.
Puis, les commissaires ont suggéré aux responsables de cette décision qu’il existait un accord entre les équipes, la FIA et la F1, selon lequel il n’était pas possible de toucher une voiture lors des pénalités imposées au stand.
"Ils ont déclaré que ce qui avait été convenu lors des réunions de la commission avec les équipes était qu’aucune partie de la voiture ne pouvait être touchée pendant qu’une pénalité était purgée, car cela reviendrait à travailler sur la voiture" écrivaient alors les commissaires.
"Dans ce cas, il était clair que la voiture avait été touchée par le jack arrière. Sur la base de la représentation faite aux commissaires qu’il y avait un accord sur le fait que toucher la voiture équivaudrait à ’travailler’ sur la voiture, les commissaires ont décidé d’imposer une pénalité."
Un règlement non-applicable à la lettre
Mais l’incapacité de la FIA à faire appliquer son règlement de manière claire a pris une autre tournure, quand Aston Martin a fait appel. Et alors que ce premier compte-rendu, dans lequel les commissaires expliquaient la pénalité infligée à Alonso, était publié, la décision inverse était prise dans le bureau.
En effet, la ligne de défense d’Aston Martin a été de prouver qu’aucun accord n’existait expliquant que la voiture ne pouvait pas être touchée, et que seule l’action de travailler sur la monoplace était interdite. Les commissaires ont donc expliqué leur nouveau changement d’avis.
"La présentation par l’équipe était que la représentation d’un accord entre la FIA et les équipes au sujet du fait que toucher une voiture de n’importe quelle manière, y compris avec un jack, constituerait un ’travail’ sur la voiture dans l’Article 54.4 (c) du Règlement Sportif, était incorrect, et que sur ces bases, la décision des commissaires était mauvaise."
"A la lumière de la demande, les commissaires ont dû décider s’il y avait ’un nouvel élément significatif et pertinent découvert qui n’étaient pas disponible au moment de la décision concernée’. Si c’était le cas, les commissaires devaient réfléchir à modifier ou non la décision."
Aston Martin met les commissaires en échec
Et la faille réglementaire aperçue par Aston Martin, puisque le règlement stipule bien dans l’Article 54.4. (c) qu’il est interdit "d’intervenir" sur la voiture. Mais le terme "worked" utilisé dans le Règlement Sportif est ici vu par Aston comme le fait de travailler, et non le fait de préparer les outils au travail, y compris s’il y a contact avec la voiture.
"Après avoir revu la preuve vidéo présentée et avoir entendu les représentants de l’équipe Aston Martin et les membres de la FIA, les commissaires ont déterminé qu’il existait une nouvelle preuve, comme demandé par l’Article 14.1.1, pour déclencher une révision de la décision, en l’occurrence la représentation d’un accord, qui a été remise en question."
"Après avoir revu la nouvelle preuve, nous avons conclu qu’il n’y avait pas d’accord clair, comme suggéré aux commissaires précédemment, sur lesquels on pouvait se baser pour déterminer que les parties avaient trouvé un accord qui statuerait qu’un jack touchant la voiture serait un travail sur celle-ci."
"Dans ces circonstances, nous avons considéré que notre décision originale d’imposer une pénalité à la voiture 14 devait être inversée, et nous l’avons fait."