3e au classement des constructeurs en 2020, 4e en 2021 : McLaren a, sur le papier, régressé au classement d’une année sur l’autre.
Mais cette déception que ne nie pas Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, doit être cependant relativisée : l’Américain ainsi préfère retenir la progression, en performance pure, de sa team par rapport aux meilleures écuries.
« C’est probablement la seule partie décevante de la saison. »
« C’est génial d’avoir gagné notre première course (sic) en 2021. Mais nous devons faire attention à ne pas élever les attentes à un niveau irréaliste. »
C’est pour cela que pour 2022, Zak Brown ne veut pas donner trop d’attentes irréalistes aux fans de la marque orange. Subitement, malgré le nouveau règlement, McLaren ne risque pas de lutter avec Mercedes ou Red Bull pour les victoires dès Bahreïn.
« Je ne veux pas dire que notre objectif en 2022 est de gagner deux courses - notre objectif est de continuer à nous rapprocher de la tête du peloton. »
« Bien sûr, nous allons donner tout ce que nous avons. Mais nous avons encore quelques années de rattrapage technique que nous ne pouvons tout simplement pas accélérer plus loin ou plus vite que nous le faisons. »
« Nous avons encore des infrastructures techniques à rattraper, notamment notre soufflerie. Je ne vais pas aborder 2022 en pensant que nous allons être un prétendant au championnat. »
L’expansion de McLaren
Mais ce n’est pas Zak Brown qui gère le quotidien du sportif : plutôt Andreas Seidl, le directeur de l’écurie McLaren en F1.
Le PDG se concentre plutôt sur le business et la signature de nouveaux sponsors : grâce à Zak Brown, bien des sponsors sont ainsi arrivés chez McLaren comme Richard Mille, Dell Technologies, Cisco Webex, Coca-Cola...
« En général, la majorité des autres patrons d’équipe ont une formation plus technique - c’est là qu’ils passent leur temps » explique Zak Brown.
« Je consacre le mien à l’aspect commercial. Il est clair que les références de notre portefeuille de courses sont très attrayantes pour les partenaires commerciaux. Nous comprenons très bien ce que les partenaires veulent retirer d’une relation avec McLaren, et nous travaillons dur pour comprendre leur activité et nous concentrer sur la croissance de leur activité également. »
« Nous sommes en avance sur notre business plan en ce qui concerne notre portefeuille de partenaires d’entreprise pour vendre la voiture de manière élégante - vous ne voulez pas transformer la voiture en un attrape-logos. Nous ne recherchons pas activement un sponsor titre et c’est une décision consciente et délibérée que j’ai prise. Je préfère ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier. Nous ne sommes pas opposés à l’idée d’avoir un sponsor titre, mais vu la façon dont nous avons construit notre proposition commerciale, nous n’en avons pas besoin. »
Zak Brown est bien sûr aidé par l’introduction des budgets plafonnés, qui soutiennent la valeur financière de McLaren... à tel point qu’on se bousculerait au portillon pour racheter les équipes !
« La santé des équipes n’a jamais été aussi forte. En Formule 1, il y a toujours eu deux ou trois équipes en difficulté à un moment donné. Maintenant, vous avez 10 équipes très bien financées par des individus ou des groupes d’investissement très crédibles. »
« Vous savez, Sauber a été sauvée par Finn Rausing il y a quelques années [quand] elle se dirigeait vers la faillite. Et voilà que quelques années plus tard, ça a rapporté 400 millions de dollars à l’équipe de course. »
« Je reçois maintenant régulièrement des appels d’investisseurs sportifs très importants qui souhaitent vraiment acheter des équipes de Formule 1, et il n’y a pas d’équipe à acheter. C’est devenu un marché de vendeurs, et personne ne veut vendre. »
Cette manne financière donne l’opportunité à Zak Brown d’envisager l’expansion de McLaren : après l’IndyCar, McLaren lorgnerait sur la Formule E en reprenant possiblement l’équipe Mercedes (des négociations ont commencé) ; et même le WEC.
« Nous avons examiné le WEC, série que nous apprécions, ainsi que la Formule E. Nous continuons à les étudier et je pense que nous prendrons des décisions à leur sujet dans les prochains mois. »
« Notre monde tourne autour de la Formule 1. La Formule 1 est en feu en ce moment. Je vois que cela continue et ne fait que se renforcer à mesure que la concurrence se rapproche. »