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On a vu : La saison 5 de Drive to Survive sur Netflix

Un reality show plus qu’un docu sur la F1, mais pas sans intérêt

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Ce vendredi sort sur Netflix la cinquième saison de Drive to Survive, la série documentaire sur la F1. La semaine dernière, nous vous avions révélé trois minutes de la série en abordant l’échange tendu entre Toto Wolff et Christian Horner au sujet du marsouinage.

Nous avons pu voir l’ensemble de cette cinquième saison, et cette critique se divise en deux parties. La première concerne la forme de cette nouvelle itération de la série, et la manière dont les producteurs Box to Box Films ont amené les diverses intrigues de la saison 2022 de Formule 1.

Et sur la forme, on est proches de ce qui se faisait lors des dernières saisons. Loin de l’idée même d’un documentaire, Drive to Survive propose encore et toujours des montages ne respectant pas la réalité, notamment au niveau des communications radio et de certaines images, qui proviennent de courses différentes que celles abordées dans l’arc narratif.

Tout est fait pour un montage percutant, quitte à jouer avec la véracité des propos. On s’agace un peu quand les rivalités proposées sont montées de toutes pièces par le montage, ou quand les batailles en piste sont présentées dans un sens qui n’était pas celui de la réalité.

Cependant, on se prend à apprécier les nombreuses images de coulisses, qui sont toujours aussi intéressante. Il faut évidemment considérer les images brutes, ce qui oblige à se méfier de chaque voix off ajoutée, ou de chaque enchaînement de scènes, où les montages sont nombreux. C’est quelque peu agaçant, mais chaque épisode propose néanmoins des moments en coulisses intéressants.

On est peu étonnés de cette approche proche de la télé réalité après avoir entendu les propos du producteur Paul Martin, qui aime l’idée de faire de Drive to Survive un soap opéra moderne sur fond de Formule 1.

Notre critique épisode par épisode

Si vous ne souhaitez pas en savoir plus sur le contenu de la saison 5, nous vous déconseillons d’aller plus loin, car le reste de cet article contient des spoilers sur les dix épisodes de la saison.

Dès l’épisode 1, c’est le Günther Steiner show. La mascotte de Drive to Survive est de retour et comme chaque année ou presque, on suit le premier Grand Prix de la saison aux côtés du directeur de Haas F1. L’épisode commence par une dégustation de vin avec Mattia Binotto, ce qui permet aussi de suivre Ferrari pour le premier GP de la saison.

Bien qu’il dise ne pas avoir d’intérêt pour la série, Steiner soigne l’image qu’elle renvoie de lui, à grand renfort de "fuck" et de punchlines bien senties. Contrairement aux autres années, le suivi de Haas se fait dans une bonne ambiance en ce début de saison, puisque Kevin Magnussen effectue son retour et termine cinquième du GP de Bahreïn.

L’épisode 2 se penche sur le phénomène du marsouinage, et en particulier sur les difficultés de Mercedes F1 à limiter le phénomène. On assiste à la réunion des directeurs d’équipe à ce sujet, où Wolff menace ses homologues, et où Horner lui demande de modifier la W13.

Pour expliquer le marsouinage, Will Buxton décrit le phénomène tandis que l’on nous montre des images des voitures en ligne droite. Tout à coup, l’imagine d’une monoplace 2021 se glisse dans ce montage sur une vue aérienne. Une grave erreur - puisque les F1 du règlement précédent ne marsouinaient pas - qui a demandé vérification face à l’incrédulité.

Haas F1 jusqu’à l’overdose

L’épisode 3 suit Ferrari, et notamment la pression qui s’accumule autour de Mattia Binotto. La victoire de Carlos Sainz à Silverstone et la gestion stratégique désastreuse pour Charles Leclerc sont bien documentées, même si les montages des séquences de course nous hérissent le poil par leur approximation.

L’épisode 4 marque un retour chez Haas F1, avec plus de Steiner, plus de gros mots, et plus de coups de téléphones avec Gene Haas que l’on entend par dessus une image de la porte du bureau de Steiner. Cette recette était présente à chaque saison, aucune raison pour Box to Box de la changer, quitte à frôler l’indigestion du personnage de Steiner.

On suit la descente aux enfers de Schumacher, qui semble surtout subir l’impatience de ses patrons. Clarifions toutefois une polémique naissante sur les réseaux sociaux : Gene Haas ne traite pas Mick Schumacher de "mort vivant", comme certains sites peu scrupuleux l’ont dit dans le but de surfer sur un buzz mal averti.

En effet, Haas utilise le terme "dead man walking" qui peut parfois se traduire par "mort-vivant", mais qualifie surtout les personnes en sursis de mort. Ici, Haas explique simplement que rien ne pourra sauver la place de Schumacher, qui ne parvient pas à progresser assez pour satisfaire son écurie.

Des coulisses intéressantes pour l’affaire Piastri

L’épisode 5 suit la progression d’Alpine au travers de bons résultats, mais d’une gestion des pilotes qui complique la donne. On retrouve également ce sujet dans l’épisode 6, centré sur Daniel Ricciardo, et dans lequel on voit Sebastian Vettel prendre sa retraite, Fernando Alonso le remplacer, et Oscar Piastri refuser un volant chez Alpine.

On assiste de loin à la réunion entre Otmar Szafnauer, directeur de l’équipe française, et Zak Brown, PDG de McLaren, qui se disputent le cas Piastri. Brown met la pression sur Szafnauer pour qu’Alpine ne communique pas sur l’Australien, en rappelant que "défendre" le pilote fait aussi partie de ses attributions, en tant qu’employeur.

L’épisode 7 tourne autour de Sergio Pérez, qui est au centre des rumeurs chez Red Bull. Le postulat même de l’épisode est un peu mensonger, puisqu’il semble presque faire reposer l’ensemble de son destin sur le seul Grand Prix de Monaco. On voit toutefois les bons moments de la saison du Mexicain.

Dans l’épisode 8, on suit Yuki Tsunoda, qui accuse le coup après avoir appris le départ de Pierre Gasly. On découvre une relation touchante entre les deux hommes, et l’on comprend que le Français n’était pas qu’un équipier pour le jeune pilote, mais aussi un ami et un mentor.

Le plafond budgétaire abordé en profondeur

L’épisode 9 nous permet de suivre Red Bull lors de l’annonce du dépassement du plafond budgétaire en 2021. On voit, comme on le savait déjà, que Christian Horner apprend au soir du Grand Prix du Japon, quelques heures après le titre de Max Verstappen, que l’équipe est accusée de dépassement.

La tension monte autour de Horner, et l’on voit notamment l’unité des autres directeurs face à Red Bull. Une des scènes cocasses montre Wolff et Binotto en train de discuter, et Horner venir vers eux en s’inquiétant qu’ils fomentent un coup envers Red Bull. "On parlait justement de toi", lui lance un Binotto amusé.

Enfin, l’épisode 10 se déroule à Abu Dhabi, où l’on voit la fin de saison de Daniel Ricciardo, sans volant pour l’année suivante, ainsi que les luttes entre Ferrari et Mercedes, et entre Alpine et McLaren.

L’épisode se finit en préparant la saison 2023, qui sera le théâtre de la sixième saison de Drive to Survive. On y aborde les pilotes qui ne seront plus là, mais surtout ceux qui arriveront ou changeront d’équipe.

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