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‘On doit ouvrir les yeux’ : Steiner recadre le département aéro de Haas F1

Haas n’est toujours pas au budget plafond

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Haas est l’un des plus petits budgets du plateau F1 – mais à quel point ?

Günther Steiner, le patron de l’équipe, a donné quelques renseignements supplémentaires en la matière.

Lors d’une interview avec Paddock Magazine, Steiner a ainsi confirmé que Haas n’avait pas encore atteint le plafond budgétaire (135 millions de dollars). D’ailleurs, pour une équipe qui achète beaucoup de pièces chez des fournisseurs (chez Ferrari et Dallara notamment), le plafond est plus bas.

« Si vous achetez du matériel en externe, comme nous le faisons, le plafond budgétaire est moins élevé. Il s’agit d’une formule complexe qui aboutit à un chiffre inférieur à 135 millions. »

« Je ne pense pas que nous l’atteindrons complètement cette année. Lorsque notre budget a été établi, le taux d’inflation n’a pas été défini, et le plafond des coûts a été augmenté en fonction du taux d’inflation par la F1. Quoi qu’il en soit, pour répondre, nous ne parviendrons pas entièrement au plafond. »

Même avec ses nouveaux sponsors, comme le sponsor-titre MoneyGram, Steiner n’a-t-il donc pas réussi à trouver assez de budget pour atteindre le plafond ? La F1 n’attire-t-elle pas assez de revenus et de sponsors en dépit des apparences ?

« D’une manière générale, la Formule 1 est devenue plus populaire aux États-Unis, de sorte que Chipotle et MoneyGram s’intéressent également à ce sport. MoneyGram est une entreprise mondiale, et Chipotle est également en passe de le devenir, et c’est l’une des meilleures plateformes pour eux. Certaines personnes aiment les équipes outsiders comme Haas. Il y a dix équipes en Formule 1 ; elles ont toutes un caractère, et certaines personnes aiment la façon dont nous menons nos affaires. »

« Je ne pense pas que la F1 soit à son apogée aujourd’hui ; nous avons besoin d’un moment de stabilisation. La Formule 1 est dans une excellente situation pour le moment. De nombreux jeunes fans suivent ce sport. En général, ils sont là pour rester, mais nous devons nous assurer que nous attirions également la prochaine jeune génération. Ce sport a gagné le plus grand pourcentage de jeunes générations qui nous regardent. Nous avons besoin de quelques années supplémentaires pour stabiliser l’activité, qui peut encore se développer. »

Haas cependant a de quoi apporter de nouvelles évolutions, même en cette deuxième moitié de saison. À Austin, la VF-23 se rapprochera nettement du concept de Red Bull. Un changement de philosophie que confirme Günther Steiner.

« Nous nous efforçons d’apporter des évolutions à la voiture cette année. Il est évident que nous voulons que la voiture aille plus vite. Nous devons également changer le concept de la voiture, car nous avons eu la même idée pendant presque deux ans et nous ne progressons plus. Nous devons essayer quelque chose de différent parce que cela ne sert à rien de courir contre le mur, alors nous essayons de faire quelque chose. Espérons que nous obtiendrons de bons résultats. »

Et ce changement de philosophie aérodynamique n’est pas surprenant, car quand on demande dans quel domaine Haas doit le plus progresser, Günther Steiner répond...

« Principalement sur le plan aérodynamique. Ce n’est pas à cause des installations, elles sont excellentes, et nous utilisons la même soufflerie que Ferrari, donc je ne peux pas me plaindre. Nous devons ouvrir les yeux et travailler plus efficacement dans ce domaine. »

Steiner sur son style de management

Dans cette même interview, Steiner s’est également confié sur son propre style de management : rugueux, direct, offensif... voire trop ? L’image renvoyée par la série Drive to Survive peut être aussi amusante que déroutante...

« Je suis très direct et je laisse beaucoup de liberté aux gens. Pour moi, la liberté est synonyme de responsabilité. Si vous voulez un travail, vous devez bien travailler. Sinon, il n’y en a plus. Je ne fais pas de micro-gestion ; j’aime être informé de ce qui se passe et être au courant. Je ne connais pas toutes les petites choses, mais cela ne veut pas dire que je ne les gère pas. Si quelqu’un fait quelque chose de mal, je lui dis : "Hé, je crois que tu as raté ça". Je dis toujours qu’il faut laisser les gens travailler pour vous, et non travailler pour eux. Il ne sert à rien de payer les gens si c’est moi qui fais tout le travail. »

« Je suis sûr que vous savez que je n’ai pas regardé la série Netflix et que je ne suis pas un acteur. Je ne joue pas la comédie - je n’ai pas besoin de le faire. Je ne change pas d’attitude ni de caractère. Si vous demandez aux personnes avec lesquelles j’ai travaillé il y a 20 ou 25 ans, elles vous confirmeront que je n’ai pas changé. »

« Je motive les gens et je leur dis ce qui se passe. Je ne suis pas le type qui ne vous dit que les bonnes nouvelles. S’il y a des mauvaises nouvelles, je les dis aussi. Donner de mauvaises nouvelles, c’est aussi l’occasion de trouver des solutions. Je dis souvent "voilà ce qui va se passer, voilà ce que nous allons faire, et j’ai besoin de votre aide". »

Le rôle de directeur d’écurie est-il vraiment fait pour Steiner ? Apprécie-t-il vraiment ce rôle si unique dans le sport automobile ?

« C’est une chose étrange parce que je n’ai jamais eu un travail de rêve. J’aime mon travail et je n’en voudrais pas un autre aujourd’hui. Cependant, on ne sait jamais ce qui nous attend. En ce moment, je suis ravi, mais cela ne veut pas dire que si quelque chose se présente... Si je regarde en arrière, tout s’est passé très vite dans ma carrière. Je n’étais pas intéressé par la Formule 1 et j’y suis entré parce qu’on m’a appelé. Je n’avais pas fini mes études d’ingénierie. J’étais ravi et je n’ai pas cherché de travail lorsque l’opportunité de la Formule 1 s’est présentée. Peut-être que dans un an ou deux, il se présentera quelque chose qui m’intéressera davantage - je n’en ai aucune idée. »

Et comment Steiner jugerait-il le style de management de son propre supérieur, le propriétaire de l’équipe, Gene Haas ?

« Gene est un homme d’affaires très prospère avec Haas Automation. Gene ne fait pas de micro-gestion, mais il est toujours là pour moi, donc si j’ai besoin de parler à quelqu’un avant une décision importante, il est toujours prêt à me donner des conseils. Bien sûr, il veut que je décide parce que je dois être responsable. »

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