Dans l’ombre, Andreas Seidl, le PDG d’Audi F1, effectue un travail titanesque : préparer la transformation de Sauber en équipe d’usine ; et superviser le développement de l’unité de puissance Audi, qui entrera en lice à partir de 2026.
Pour le site officiel de la F1, l’ancien dirigeant de McLaren F1 a fait un large point d’étape.
Commençons par la question qui fâche : les délais.
Audi est-elle en avance ou en retard sur ses plans, alors que l’échéance se rapproche dangereusement ?
« Je suis convaincu que nous serons prêts en 2026 » assure-t-il.
« Nous sommes sur la bonne voie, tant à Neuburg pour l’unité de puissance que pour les projets que nous avons à Hinwil. »
« Nous ne sous-estimons certainement pas la tâche qui nous attend en tant qu’équipe et nous savons qu’il s’agira d’une course contre la montre pour être aussi prêts que possible en 2026. »
Sauber/Audi va recruter largement pour grandir : les effectifs de l’équipe passeront ainsi de 600 à 900 personnes dans les deux prochaines années.
Mais Seidl va également investir pour transformer les infrastructures d’Hinwil, qui sont à un bon niveau mais commencent à vieillir.
« Pour atteindre la même puissance de feu que les grandes équipes, nous profiterons de cette occasion pour apporter de nouvelles capacités qui nous aideront à combler l’écart qui nous sépare des grandes équipes de F1. »
« Le deuxième grand sujet auquel nous devons nous attaquer est l’infrastructure. Il est clair que le site doit s’agrandir en termes de taille pure afin d’avoir de l’espace pour toutes les personnes supplémentaires que nous embarquerons à l’avenir, tout en mettant l’accent sur l’amélioration de l’environnement de travail - pour que nos employés apprécient de travailler et de collaborer au sein de l’équipe et soient prêts à se surpasser, ce qui est nécessaire pour le voyage dans lequel nous sommes engagés. »
« Nous devons mettre à jour toute notre infrastructure technique, ce qui signifie investir beaucoup dans nos capacités de recherche et développement ici à Hinwil, mais aussi moderniser nos installations de production afin d’atteindre le niveau requis pour lutter contre les écuries de pointe. Nous voulons augmenter considérablement nos capacités de production internes afin d’accroître la vitesse de livraison des pièces et des évolutions sur la piste, tout en étant aussi efficaces que possible dans le cadre du plafonnement des coûts. »
« Il est important de mentionner que la transformation ne portera pas uniquement sur la simple croissance. Il serait naïf de croire qu’en disposant simplement de plus de ressources financières et en devenant une équipe plus grande, nous nous battrons automatiquement avec les meilleures équipes. »
« La transformation nécessitera également un nombre important de changements au sein de l’équipe, qui doivent être mis en œuvre. Des changements au niveau de nos méthodes de travail, de notre organisation, de notre culture. Un changement qui ne sera pas toujours confortable et qui sera également douloureux pour l’une ou l’autre des étapes que nous devrons franchir en tant qu’équipe. »
Des podiums surprises dès 2026 ?
Et quel serait l’objectif fixé par Seidl pour 2026 ? À quoi ressemblerait une saison réussie ?
« Avoir une unité de puissance compétitive et fiable au début du nouveau cycle de réglementation et surprendre avec une voiture compétitive dès le début, ce qui signifie qu’à la fin, nous avons un package compétitif. »
« Nous avons commencé tôt à Neuburg avec le développement de l’unité de puissance pour ces nouveaux règlements, Sauber a montré dans le passé, comme en 2022, que même en tant que petite équipe avec des ressources limitées, elle peut faire un très bon travail. »
« Mais nous sommes tous absolument convaincus et engagés au sein de l’équipe. Cela sera absolument nécessaire pour avoir une occasion unique de construire une équipe d’usine compétitive, pouvant se battre pour des podiums, des victoires ou des championnats à l’avenir. »
Seidl prévient la concurrence : comme en WEC, Audi arrive pour gagner, un point c’est tout.
« Il est clair que si une marque comme Audi se lance en F1, elle ne peut avoir qu’un seul objectif, qui est de se battre à l’avenir pour les victoires en course et les championnats. Nous faisons un ‘all-in’. »